ROME, Vendredi 7 janvier 2011 (ZENIT.org) - Dans ses vœux aux autorités religieuses pour l'année 2011, le président de la République française, Nicolas Sarkozy, a dénoncé un « plan particulièrement pervers d'épuration du Moyen-Orient », après les derniers attentats meurtriers contre des chrétiens en Irak et en Egypte.

Comme chaque année, le président français a reçu les représentants des différentes religions en France, auxquels s'était joint le père Girguis Lucas, curé copte de l'église Sainte-Marie et Saint-Marc, de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine).

« Nous ne pouvons pas admettre ce qui ressemble de plus en plus à un plan particulièrement pervers d'épuration du Moyen-Orient, d'épuration religieuse », a affirmé M. Sarkozy. « En Irak comme en Egypte, les chrétiens d'Orient sont chez eux, et ils le sont pour la plupart depuis 2000 ans ».

« Au nom de la France, je condamne donc ces crimes avec la plus grande fermeté. Et la France continuera de condamner ces crimes depuis toutes les tribunes que lui offre le droit international et son rang dans le monde », a-t-il souligné.

Dans son discours, le président a souhaité rendre un « ultime hommage » aux chrétiens coptes « sauvagement assassinés » dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier dernier, à Alexandrie, en Egypte. « Ils venaient de recevoir et de se donner la paix. Ils ont été tués à l'arme de guerre », a-t-il dénoncé.

Leur crime ? « Appartenir à une minorité religieuse, une minorité très ancienne, une minorité qui conserve pieusement la mémoire du christianisme des premiers siècles. Un christianisme bouillonnant et encore clandestin ».

Le président français a aussi rappelé combien la France avait été « fortement émue par ce drame atroce ». « Mais la France est aussi inquiète car la tuerie d'Alexandrie n'est malheureusement pas un acte isolé. Des événements tout aussi monstrueux ont semé depuis quelques semaines la consternation au Moyen-Orient ».

Il a notamment évoqué les bombes déposées à Bagdad, le 30 décembre, devant des maisons de chrétiens, qui ont semé la « mort » et « l'effroi ». Ainsi que l'attentat contre la cathédrale syro-catholique de Bagdad, « exterminant plus de 50 personnes » à la veille de la Toussaint.

Evoquant ces « martyrs de la liberté de conscience », le président a affirmé que la France n'accepterait « jamais que l'on puisse impunément prendre des innocents en prière pour cible d'un terrorisme délirant et barbare ».

Nicolas Sarkozy a enfin rappelé la condamnation à mort pour blasphème de la chrétienne Asia Bibi. « La tête d'Asia Bibi a été mise à prix par des extrémistes. Si elle est libérée, elle risque la mort », a-t-il affirmé. « La France est concernée par cela ».