ROME, Mercredi 10 novembre 2010 (ZENIT.org) - C'est vers « l'avenir » que les évêques de France ont souhaité se tourner au cours de l'Assemblée plénière qui les a réunis à Lourdes du 4 au 9 novembre dernier.
« Nos travaux ont été tournés vers l'avenir, un avenir qui dépasse les deux semaines des spéculations politiciennes ; un avenir qui concerne les générations qui viennent », a affirmé le cardinal André Vingt-Trois, réélu président de la Conférence des évêques de France, dans son discours de clôture.
Intervenant le 9 novembre à Lourdes, le cardinal Vingt-Trois s'est exprimé sur les « initiatives missionnaires nécessaires » à la France et à l'Europe d'aujourd'hui, « qui annoncent et préparent celles de demain ».
« Parfois ces initiatives nous paraissent banales ou de peu d'importance. Pourtant c'est par la mobilisation, même modeste, des fidèles de notre Église, par leur engagement plus profond à la suite du Christ, par leur implication plus résolue dans les différents domaines de la vie sociale et familiale que le témoignage évangélique s'affirme et que se diffuse la Bonne Nouvelle pour un renouveau de l'évangélisation auquel nous invite la récente création du Conseil Pontifical dédié à cet objectif », a-t-il affirmé.
« Nous pouvons surmonter la lassitude et prendre de nouveaux départs », a-t-il affirmé.
La bioéthique
Dans son intervention, l'archevêque de Paris s'est encore une fois arrêté sur le débat bioéthique, souhaitant des représentants politiques « une réflexion responsable, sérieuse et soucieuse du bien commun ». « La bioéthique est un débat sur la cohérence entre le respect de la dignité humaine et le progrès des techniques biomédicales », a-t-il ajouté.
« Il n'est pas sérieux de réduire ce débat à un affrontement entre les partisans de telle recherche scientifique et ceux qui se sont engagés dans une autre recherche ». « L'obscurantisme des uns vis-à-vis des autres n'est pas digne des Français qui attendent, parfois avec inquiétude, plus de hauteur de vue car ils espèrent simplement de nouvelles thérapies, et rien d'autre », a-t-il insisté.
Famille et écologie
Avec force, le cardinal Vingt-Trois a aussi évoqué l'avenir des familles. « L'accueil des enfants, leur initiation à la vie chrétienne et leur éducation vers la vie adulte est une tâche prioritaire pour chacun à l'égard de la société de demain », a-t-il affirmé.
« C'est la mission première des familles fondées pour être le support de cette relation entre les générations et le cadre premier de l'exercice de la solidarité humaine. L'union d'un homme et d'une femme, stabilisée par un engagement définitif, est le meilleur moyen pour réussir l'éducation des enfants et des jeunes ».
Les évêques, au cours de cette assemblée plénière d'automne, se sont aussi interrogés sur l'écologie. « Le travail entrepris sur l'écologie concerne aussi notre avenir, l'avenir de notre monde dans toute son extension », a-t-il affirmé.
« Il est légitime, nécessaire et stimulant de faire apparaître la responsabilité humaine dans les dégradations des grands équilibres naturels. Il est aussi important de ne pas se laisser entraîner dans une lecture des observations recueillies qui ferait de l'homme le principal ennemi de la planète », a-t-il ajouté.
Ne pas oublier nos frères d'Orient et d'Haïti
L'archevêque a enfin rappelé le massacre de Bagdad « qui nous a rappelé en termes de vie et de mort ce qu'est la fidélité au Christ dans certaines situations limites ». « C'est un nouvel appel qui nous est adressé : nous ne devons pas nous laisser submerger par les difficultés réelles que nous connaissons en oubliant les catholiques, nos frères, qui sont soumis à bien d'autres épreuves à travers le monde et, en particulier, au Moyen-Orient », a-t-il affirmé.
« Nous n'oublions pas non plus nos frères d'Haïti, frappés par une accumulation d'épreuves depuis un an ».