ROME, Jeudi 25 novembre 2010 (ZENIT.org) – C’est comme un « maître de justice » que Benoît XVI a rappelé le cardinal jésuite Urbano Navarrete, décédé le 22 novembre dernier à l’âge de 90 ans et dont les obsèques ont été célébrées dans la basilique Saint-Pierre le 24 novembre par le cardinal Angelo Sodano, doyen du Collège cardinalice.
Au terme de la célébration, Benoît XVI a procédé à l’absoute et a prononcé l’homélie, dans laquelle il est revenu sur le parcours du cardinal espagnol qui fut expert en droit matrimonial, doyen de la faculté de droit canon de la Grégorienne, puis recteur de cette même faculté.
« L’étude scrupuleuse et l’enseignement passionné du droit canon ont représenté un élément central de sa vie », a affirmé le pape. « Eduquer particulièrement les jeunes générations à la justice véritable, celle du Christ, celle de l’Evangile : voilà le ministère que le cardinal Navarrete a porté tout au long de sa vie ».
Dans son homélie, Benoît XVI a aussi évoqué son « attention à des événements ecclésiaux importants comme le Synode diocésain de Rome, le Concile Vatican II », ainsi que « sa contribution scientifique compétente à la révision du Code de droit canon et sa collaboration profitable aux différents dicastères de la Curie romaine ».
Dans une récente interview, a rappelé le pape, le cardinal espagnol avait évoqué sa vocation sacerdotale et religieuse : « Je n’ai jamais douté de mon choix. Je n’ai jamais douté que ce ne soit pas ma route, ni dans les moments de contestation, ni dans les moments les plus difficiles », avait-il affirmé.
Le jésuite espagnol, créé cardinal au consistoire de 2007, avait « trois principes fondamentaux qui le guidaient dans son étude » a rappelé le pape : « beaucoup d’amour pour le passé, la tradition, parce que celui qui, dans le domaine scientifique et particulièrement ecclésiastique, n’aime pas le passé, est comme un enfant sans parents ». Puis « une sensibilité envers les problèmes, les exigences, les défis du présent où Dieu nous a placé ». Et enfin, « la capacité de regarder et de s’ouvrir au futur sans crainte, mais avec espérance, celle qui vient de la foi ».
« Une vision profondément chrétienne, qui a guidé son engagement pour Dieu, pour l’Eglise, pour l’homme dans l’enseignement et dans les œuvres », a poursuivi Benoît XVI.
« Fils spirituel de saint Ignace de Loyola », le cardinal Navarrete vivait en « union intime » avec le Seigneur, particulièrement dans ses moments de prière prolongés. « Il avait appris cela dans son enfance, en famille, grâce à l’exemple lumineux de ses parents, spécialement de son père, qui ont su créer en famille un climat de profonde foi chrétienne, favorisant chez leurs six enfants, dont trois jésuites et deux religieuses, le courage de témoigner de leur foi », a conclu le pape.