ROME, Lundi 15 novembre 2010 (ZENIT.org) – « Les chrétiens sont une part essentielle du Moyen-Orient. Jésus est né en Palestine et a été baptisé sur les rives du Jourdain. Les peuples arabes devraient coexister avec eux et les défendre ».
C’est ce qu’affirme Mshari Al -Zaydi, journaliste saoudien et expert de l’islam dans le journal arabe Asharq Al-Awsat dont le siège est à Londres.
Dans un article intitulé « A nos concitoyens arabes chrétiens » repris par AsiaNews et Radio Vatican, Mshari analyse la situation des chrétiens au Moyen-Orient, quelques jours après l’attentat perpétré à Notre Dame du Perpétuel Secours à Bagdad (Irak).
« L’assaut sanglant de Bagdad a ouvert les portes sur la grande question des citoyens chrétiens dans les pays du Moyen-Orient et leur présence future dans la région, mais a aussi ouvert une blessure dans le monde arabe et islamique et nous devons maintenant comprendre quelles sont les raisons de cette crise ».
Selon Radio Vatican, « Mashari souligne que ce qui s’est passé en Irak n’est que le dernier chapitre d’une campagne sanglante qui a pour objectif de toucher tous les chrétiens irakiens, de Mossoul à Bagdad ».
« Ce qui se passe en Irak ne peut pas être seulement imputé à la baisse de sécurité due au vide politique. On ne peut pas non plus dire que les attaques contre les chrétiens sont le résultat de la présence chrétienne dans la région ou un plan secret pour dresser les Irakiens les uns contre les autres ».
Tout en citant des situations similaires vécues en Egypte, au Liban, au Yémen et dans d’autres pays à majorité musulmane, l’auteur de l’article fait comprendre, note Radio Vatican, que « la situation vécue par les chrétiens ne dépend pas seulement de la croissance de l’extrémisme islamique et de sa rhétorique contre l’Occident ». Il souligne que la crise économique contribue aussi à l’exode des chrétiens et est souvent le prétexte réel des attaques contre les minorités.
Il souligne aussi combien les chrétiens ont participé, aux côtés des musulmans, à la construction des différentes nations arabes. « Les idées de ces années ont servi et continuent à servir comme catégories d’identité politique, qui ont accueilli beaucoup d’intellectuels arabes, chrétiens et musulmans, dans des mouvements modérés et non sectaires ».
« Pour le journaliste, ajoute Radio Vatican, il est nécessaire de reconsidérer la nature du monde arabe à partir de ces idées qui, par le passé, ont réussi à éloigner l’influence de l’extrémisme religieux, prenant le meilleur des différentes religions ».
« Si la présence chrétienne est complètement supprimée du monde arabe, cette région sera exclusivement caractérisée par des musulmans et perdra son identité arabe ». « Le pluralisme est la meilleure protection contre l’ignorance et l’intolérance », affirme-t-il encore.
Marine Soreau