ROME, Lundi 15 novembre 2010 (ZENIT.org) - L'université catholique ne doit pas craindre la différence et l'originalité, a affirmé Mgr Fernando Filoni, substitut pour les affaires générales de la secrétairerie d'Etat. Elle doit savoir « dire des vérités dérangeantes » pour « sauvegarder le bien authentique de la vie », a-t-il ajouté dans l'homélie de la messe qu'il a présidée, le 11 novembre dernier, pour l'inauguration de l'année universitaire à l'université catholique du Sacré Cœur de Rome.
Alors que l'Eglise fêtait ce jour la mémoire de saint Martin, évêque de Tours, le haut prélat a rappelé que « le geste accompli par Martin sur le chemin vers Amiens, c'est-à-dire celui de partager son manteau avec un mendiant », peut apprendre « à découvrir le visage du Christ dans chaque frère, spécialement dans le plus petit et le plus pauvre ».
« C'est un modèle actuel dont il faut s'inspirer, y compris pour ceux qui, comme vous, travaillent dans une institution scientifique de recherche, d'étude et de service », a-t-il affirmé. « En effet, la mission spécifique d'une université est d'apporter savoir et connaissance. C'est essentiellement une ‘mission de charité', celle de partager son manteau en faveur de l'homme et de sa qualité de vie ».
« Acquérir une profonde compétence » est « non seulement un engagement mais aussi un devoir », a ajouté Mgr Filoni. « Le corps enseignant comme celui des étudiants de l'université catholique du Sacré-Cœur doivent savoir se distinguer par un haut niveau scientifique, pour pouvoir donner une contribution valable au bien de la société et de l'homme tout entier ».
Dans son homélie, le haut prélat a rappelé que l'université catholique ne devait pas « craindre d'apparaître différente et originale ». Elle « doit savoir descendre en profondeur aux racines des choses et des problèmes, avec une sensibilité spéciale envers les dimensions éthiques et religieuses ».
« Elle est aussi appelée à dire des vérités dérangeantes, qui ne flattent pas l'opinion publique, mais qui sont nécessaires pour sauvegarder le bien authentique de la vie, de sa conception jusqu'à la mort naturelle, et ainsi le bien authentique de la société », a-t-il insisté.
L'université catholique doit donc « toujours rester attentive à ses propres caractéristiques, s'efforçant de discerner et de bien évaluer, à la lumière des valeurs chrétiennes, les aspirations comme les contradictions qui n'encouragent pas toujours le développement intégral de la personne et des populations ».
« L'esprit de service doit être une dimension de fond » dans la manière de travailler, a enfin rappelé Mgr Filoni, « dépassant les personnalismes et les individualismes, la recherche de soi ou de son propre avantage ».
Marine Soreau