Yémen : Lutter contre l’abandon de l’école

Analphabétisme par peur des affrontements

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ROME, Mercredi 10 novembre 2010 (ZENIT.org) -Au Yémen, de nombreux enfants abandonnent l’école par crainte de représailles meurtrières, rapporte l’agence vaticane Fides. L’analphabétisme vient aussi de la peur des affrontements tribaux.

Des milliers d’enfants de trois des 21 gouvernorats du Yémen, ont cessé de fréquenter l’école de peur d’être victimes de meurtres commis par vengeance. C’est ce qui ressort d’une déclaration de l’ONG internationale Partners-Yemen (PY), qui mène une campagne dans les gouvernorats d’Al-Jawf, Marib et Shabwa, entre le nord et le sud du pays jusqu’au centre du Yémen, où le système tribal est d’une importance primordiale dans la vie sociale et politique. La présence et l’influence des autorités officielles sont encore limitées.

L’objectif de la campagne de PY, qui a pour slogan « Tu m’as privé de mes parents ; ne prends pas mon éducation », est de garder les enfants à l’école, même si des milliers l’ont déjà quittée. Jusqu’à présent, les victimes causées par ces conflits dans les trois gouvernorats étaient de 4.698 entre 1998 et 2008. Le taux d’analphabétisme est très élevé, 56% de la population masculine et 70% des femmes sont analphabètes. Selon les statistiques gouvernementales de 2009, dans ces trois gouvernorats de 1,3 millions de personnes vivent avec un taux d’analphabétisme de 63% par rapport à la moyenne nationale de 41%.

Au cours des 20 dernières années des dizaines de personnes des deux tribus et Al-Hamdan Shulan ont été tuées dans des affrontements pour cause de vengeance, conflit qui a éclaté au début des années 70 dans certains territoires contestés dont chacune des tribus revendiquait la propriété. Les meurtres par vengeance ont conduit à la fermeture de nombreuses écoles, en particulier dans les gouvernorats d’Al-Jawf et de Shabwa. A Marib environ 20 écoles ont fermé, 8 autres dans les zones de Maraziq et Al Sayda sont fermées depuis 5 ans, ainsi que l’école Al-Nabub dans le district de Nisab, qui comptait environ 500 élèves inscrits. Peu d’élèves se sont déplacés dans une région plus sûre pour terminer leurs études, la plupart ayant cessé d’aller à l’école.

En outre, dans les gouvernorats se répandues l’utilisation et l’habitude de porter des pistolets. Les parents enseignent à leurs enfants comment les utiliser et comment tuer. La campagne de la PY veut garantir un environnement sûr pour les enfants dans les écoles et jusqu’à présent elle a réussi à recruter 50 000 femmes de la région pour promouvoir l’instruction des filles et des garçons et protéger les élèves. Le rôle des institutions dans ces régions éloignées, extrêmement pauvres et possédant très peu d’infrastructures est essentiel pour relever ce défi, souligne Fides.

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ZENIT Staff

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