ROME, Jeudi 4 novembre 2010 (ZENIT.org) – Plus d’un millier de personnes ont assisté le 28 octobre dernier, dans le grand Amphi de l’université du Caire, au premier Meeting du Caire, lancé par un groupe d’intellectuels musulmans en s’inspirant du meeting italien de Rimini.
Organisé par la Fondation Meeting, le Centre culturel Ta’Wassul du Caire et l’American Muslim Foundation International, le meeting était centré sur le thème : « La beauté, un espace de dialogue », et accueillait des Italiens et des Egyptiens venus non pas à un « congrès sur le dialogue » mais pour « construire quelque chose ensemble qui fasse dialogue », ont souligné les organisateurs.
Deux ministres du gouvernement égyptien étaient présents à l’ouverture du meeting, ainsi que le porte-parole du ministre de la culture, le patriarche d’Alexandrie des coptes, Antonio Naguib, le doyen de la faculté de théologie d’al-Azhar, le vice-recteur de l’université du Caire, ainsi que des personnalités du monde culturel arabe et des personnes « curieuses de voir ce que peut donner une amitié née entre des juges et des intellectuels musulmans et le Meeting », ajoutent-ils.
« La rencontre avec le Meeting de Rimini avait laissé une promesse qui se réalise ce soir, à cette rencontre. Ce Meeting nous a enrichis. Nous le faisons parce que la beauté est un bouclier contre l’intolérance, car semer le bien est beauté », a déclaré, émue, la vice-présidente de la cour constitutionnelle Tahani al-Jibaly, première femme élue au syndicat des travailleurs, première femme élue à la cour, et présidente du Meeting du Caire.
« Dans notre pays, lieu de rencontre des civilisations, a-t-elle ajouté, nous devons prendre l’initiative et faire en sorte que ce Meeting soit efficace dans le temps », et « nous devons collaborer avec ceux qui croient que la religion est pour la vie, et non pour un renoncement à la vie ».
Cette rencontre autour de la beauté et de l’amitié a été décrite par la présidente comme une « grande première » en 31 ans d’histoire qui montre que « l’amitié peut changer le monde entier ».
Le vice-président du Meeting Caire, Farouq Wael, professeur de théologie arabe, a expliqué quant à lui que des rencontres comme celle de Rimini, et aujourd’hui du Caire, visent à « dépasser la notion théologique du dialogue interreligieux dans la mesure où ce ne sont pas les religions qui dialoguent mais les croyants », et que « c’est seulement à travers des efforts conjoints que le dialogue saura nous faire passer d’une communion illusoire dans la foi à une réelle communion de vie ».
Le patriarche Naguib, qui vient d’être nommé cardinal, s’est dit « impressionné » par ce Meeting, soulignant qu’un tel dialogue pourrait devenir « le début d’un dialogue au niveau intellectuel, d’un dialogue de vie, qui pourra avancer et donner beaucoup de fruits ».
Cette occasion, a t-il ajouté, permet aux chrétiens et aux musulmans d’avoir « une vraie rencontre », de comprendre que « la différence s’est s’accepter l’un l’autre », et qu’il y a « des champs communs ».
Le porte-parole du ministre de la culture égyptien, Samir Gharib, qui s’est lui aussi dit impressionné, a fait part de l’estime du ministre pour cet événement, saluant le bon « climat de tolérance » de cette journée.
Antonio Gaspari