ROME, Lundi 24 mai 2010 (ZENIT.org) - Le porte-parole du Saint-Siège estime que le dialogue entre catholiques et orthodoxes a franchi un nouveau pas grâce au concert que l'Eglise orthodoxe russe a donné à Rome, la semaine dernière. 

Le concert du 20 mai dernier au Vatican était un cadeau de Sa Sainteté Cyrille Ier, patriarche de Moscou et de toutes les Russies, à Benoît XVI, pour le 5ème anniversaire de son pontificat et ses 83 ans. 

Les œuvres jouées durant le concert étaient des œuvres de grands compositeurs russes des XIX et XXème siècles avec, en point d'orgue, à la fin, un extrait de la symphonie pour chœur et orchestre : « Chant de l'Ascension », du métropolite Hilarion Alfeyev de Volokolamsk, président du Département pour les relations extérieures du patriarcat de Moscou. 

Ce concert, comme le rappelle le père jésuite Federico Lombardi, directeur du bureau de presse du Saint-Siège, dans l'éditorial du dernier numéro d' « Octava Dies », le bulletin hebdomadaire du Centre de télévison du Vatican, a été précédé d'un message cordial du patriarche au Pape, lu par le métropolite Hilarion, qui « allait bien au-delà d'un simple geste de courtoisie ». 

« Il est très clair en effet que, dans le paysage actuel de l'Europe, les positions orthodoxes et catholique sur des grandes questions éthiques sont communes, dans la mesure où elles sont issues d'une vision de l'homme inspirée du christianisme », estime le porte-parole du Saint-Siège. 

« Dans son allocution, le métropolite Hilarion, a fait allusion de façon spécifique, par exemple, aux questions relatives à la vie et à la famille. Le discours de clôture du pape, beaucoup plus approfondi que ceux qu'il a l'habitude d'adresser en fin de concert, a largement développé le thème des racines chrétiennes de l'Europe, qui se manifeste non seulement dans la vie religieuse, mais également ‘dans le patrimoine culturel et artistique inestimable' des pays où la foi chrétienne a favorisé et encouragé ‘comme jamais la créativité et le génie humain' ». 

« Devant une sécularisation qui incite à faire abstraction de Dieu et de son projet et qui ‘va jusqu'à renier la dignité humaine', il faut développer la proposition d'un ‘nouvel humanisme', afin que l'Europe puisse recommencer à respirer ‘à pleins poumons', grâce ‘au dialogue et à la synergie entre l'Orient et l'Occident, entre tradition et modernité' »

« Entendre résonner au Vatican les notes de la grande musique russe montre de façon éloquente la profonde harmonie qui s'est instaurée entre l'Eglise orthodoxe russe et l'Eglise catholique concernant ces perspectives cruciales. Un signe vraiment encourageant pour l'avenir », conclut le père Lombardi.