ROME, Jeudi 27 mai 2010 (ZENIT.org) - Une cathédrale des Philippines, détruite à la bombe par des extrémistes liés à Al Qaeda sera reconstruite grâce au soutien de l'association catholique internationale Aide à l'Eglise en détresse (AED). 

70% de la cathédrale Santa Isabel à Isabela City, au Basilan, a été détruite par une explosion survenue le 13 avril dernier, attribuée au groupe islamique terroriste d'Abu Sayyaf. 

Dans une lettre à l'AED de demande d'aide urgente pour commencer les travaux de reconstruction le plus tôt possible, Mgr Martin Jumoad évêque d'Isabela souligne que, dans une région où règnent l'oppression et la pauvreté, la cathédrale est un signe d'espérance. 

« Nous devons réparer cette cathédrale parce qu'elle est un signe très important de notre foi catholique ici à Basilan, a-t-il déclaré. Je demande de l'aide parce que nous n'avons pas les moyens qui nous permettent de la reconstruire ». 

La contribution de l'AED s'élèvera à plus de 15.000 euros. 

L'évêque a souligné qu'au Basilan, Etat à majorité musulmane situé dans le sud des Philippines, les catholiques ne sont qu'une minorité. En effet, si dans le pays les catholiques représentent 81% de la population totale (88,7 millions d'habitants), au Basilan ils ne sont que 27%. 

En 2008, Mgr Jumoad a soutenu les chrétiens locaux qui recevaient des lettres où il leur était demandé de se convertir à l'islam ou de payer l'impôt islamique Jizya. Ce n'est donc pas la première fois que la communauté chrétienne est la cible d'extrémistes, mais c'est la première fois qu'a lieu une attaque aussi directe et aussi forte. 

« Il y a eu d'autres attaques mineures, mais maintenant c'est différent », a dit Mgr Jumoad à l'agence Fides. « Cela pourrait être une tragédie. Je crains vraiment pour ma vie et pour celle des fidèles ». 

Dans une lettre pastorale l'évêque encourage les fidèles catholiques à rester au Basilan et à organiser une marche pour la paix. 

La bombe qui a frappée la cathédrale le 13 avril, faisait partie d'une attaque à plus grande échelle contre la ville d'Isabela par, semblerait-t-il, au moins 25 membres du groupe Abu Sayyaf, habillés en soldats et policiers. 

Une autre bombe a endommagé l'édifice du département pour l'instruction, tandis que d'autres engins explosifs, placés tout près d'une école catholique et de la maison d'un juge, ont été heureusement désamorcés. 

La bombe qui a endommagé la cathédrale était cachée dans une motocyclette garée à l'arrière de l'édifice. 

Dans sa lettre à l'AED, Mgr Jumoad raconte que l'explosion a brisé en mille morceaux les vitraux de la cathédrale, découvrant la moitié du toit et provoquant de gros dommages à la structure. Les bureaux administratifs ont aussi été détruits. 

Le coût total de la reconstruction de la cathédrale, dont la fondation date de 1970, et peut accueillir 1.400 fidèles, s'élève à 79.000 euros environ. 

Pour le moment, la messe est célébrée au centre catéchétique le plus proche.