ROME, Mercredi 19 mai 2010 (ZENIT.org) – Le diocèse de Shanghai a inauguré la semaine dernière l’Année Matteo Ricci, qu’il célèbrera jusqu’au 11 décembre, à l’occasion du 4ème centenaire de la mort du grand missionnaire de Chine.
« Nous invoquons l’intercession du P. Matteo Ricci pour l’unité de l’Eglise en Chine », a déclaré l’évêque de Shanghai, Mgr Jin LU Xianm durant la cérémonie commémorative d’ouverture, soulignant que « cette année spéciale de grâce » est l’occasion pour l’Eglise de revitaliser « les prêtres, les religieux et les laïcs dans leur mission d’évangélisateurs ».
Cet événement « n’est pas seulement une commémoration », a-t-il dit, « il a une signification concrète » pour les catholiques sur comment ils peuvent « poursuivre l’œuvre du jésuite italien qui a su adapter la foi à la culture chinoise », a-t-il expliqué.
Le programme d’activités prévu par le diocèse durant ces sept mois de commémoration comprend : un séminaire, la composition d’un hymne, des rencontres de prière et une ordination sacerdotale à la fin de cette Année spéciale.
La cérémonie officielle d’ouverture a eu lieu le 11 mai dernier au terme d’un pèlerinage diocésain au sanctuaire marial de Sheshan. Des milliers de fidèles ont participé à la célébration, dont plusieurs fonctionnaires et autorités locales.
Mgr Giuseppe Xing, auxiliaire diocésain, y a encouragé les fidèles à suivre les traces du P. Ricci et de celui qu’il a baptisé, « plus que son meilleur ami et collaborateur », le mandarin chinois Paul Xu Guang Qi, priant pour la béatification des deux le plus vite possible.
Le père Ricci a suivi les coutumes chinoises, a compris la culture du pays et a été l’ami d’intellectuels chinois », a-t-il rappelé. « Il mérite d’être, pour notre diocèse, un modèle de diffusion de l’Evangile en cette période de rapides changements ».
Etait également présent à la cérémonie d’ouverture de l’Année Matteo Ricci le consul général d’Italie à Shanghai, Massimo Roscigno, qui a lui aussi encouragé l’assistance à suivre l’exemple du missionnaire dans « les relations d’amitié entre la Chine et l’Italie ».
Amitié féconde
Massimo Roscigno a aussi souligné que si le P. Matteo Ricci n’avait pas reçu l’aide de son meilleur ami chinois, Paul Xu Guang Qi, il n’aurait pas pu achever ses écrits en chinois ou traduire les classiques chinois en latin.
Plusieurs catholiques de Chine espèrent que cet ami aussi, qui est le premier catholique de Shanghai, sera proclamé saint en même temps que le P. Matteo Ricci.
Paul Xu Guang Qi (1562-1633) était un officiel impérial. Il a travaillé avec le jésuite italien à la traduction chinoise de textes occidentaux de mathématique, hydraulique, astronomie, trigonométrie et géographie. Ils ont également traduit ensemble en latin des œuvres classiques du Confucianisme, introduisant ainsi en Europe la philosophie chinoise dominante.
Matteo Ricci est arrivé à Pékin en 1601, où l’empereur chinois lui permit de rester jusqu’à sa mort, survenue le 11 mai 1610. Son diocèse natal, Macerata, a relancé son procès de béatification en janvier, et plusieurs catholiques de Shanghai espèrent que Xu pourra avoir le même honneur si son diocèse commence vite son procès.
L’évêque jésuite de Shanghai, Mgr Aloysius Jin Luxian, âgé de 94 ans, a expliqué que tant d’organismes diocésains, comme une école, un centre de services sociaux et une maison pour personnes âgées, portent le nom de Xu Guang Qi.
Xu, né à Shanghai, fut un bureaucrate et un scientifique dans le domaine de l’agriculture de l’astronomie et de la mathématique, sous le règne de la dynastie Ming. Il a connu le père Ricci en 1600 et fut frappé par sa sagesse et sa sainteté. Trois ans plus tard, il sera baptisé et prendra le nom de Paul.
Il invita un autre prêtre jésuite à évangéliser sa cité natale et c’est ainsi que naquît la première famille catholique à Shanghai.
En concomitance avec l’exposition universelle, le Musée de Shanghai a organisé toute une exposition intitulée « Matteo Ricci : une rencontre de civilisations avec la Chine Ming », qui restera ouverte jusqu’en octobre.