ROME, Mardi 18 mai 2010 (ZENIT.org) – Les seuls postes de travail à ne pas être menacés sont ceux des enfants. Selon le dernier rapport du Bureau international du travail (BIT), la tendance à la réduction du travail infantile est en train de « se relâcher ».
Concernant le travail des enfants, « les progrès ne paraissent ni suffisamment rapides, ni suffisamment complets », déplore le directeur général du BIT, Juan Somavía.
Encore aujourd’hui, rappelle également le journal du Saint-Siège « L’Osservatore Romano », plus de 215 millions d’enfants sont astreints au travail, surtout dans l’agriculture, pour leur famille ou pour autrui, sans aucune rétribution.
Plus de la moitié de ces enfants, 115 millions, sont exposés à des travaux jugés dangereux par le BIT, même sans aller jusqu’aux vraies formes d’esclavage : de la servitude pour dettes à la prostitution, en passant par le travail dans les mines ou dans des conditions environnementales insoutenables.
Entre 2004 et 2008, le nombre d’enfants au travail est descendu de 222 à 215 millions, enregistrant une baisse d’à peine 3%, alors que la diminution était de 10% entre 2000 et 2004.
La situation change en fonction de l’âge. Chez les jeunes de 15-17 ans, on constate une augmentation de 20%, leur nombre passant de 52 à 62 millions.
Les progrès les plus substantiels concernent les enfants âgés de 5 à 14 ans, une tranche d’âge où le nombre d’enfants au travail a baissé de 10% globalement, même si les chiffres semblent se contredire selon les régions et le type de travail.
Quoiqu’il en soit, dans cette tranche d’âge, le nombre d’enfants au travail a baissé de 31% quand il s’agit de travaux dangereux.
Selon le rapport du BIT, c’est en Afrique subsaharienne que la proportion d’enfants qui travaillent, souvent dans des conditions dangereuses, est la plus forte, avec un enfant sur quatre.
Mais dans l’absolu, la plupart des enfants au travail se trouve en Asie, tandis que la réduction la plus significative a été enregistrée en Amérique.
Le BIT, qui tire la sonnette d’alarme, craint que la crise mondiale actuelle n’éloigne encore plus l’objectif d’éliminer les pires formes de travail de l’enfant d’ici à 2016.
A ce propos, Juan Somavía estime que la récession économique ne peut servir d’excuse ou justifier les retards de la communauté internationale vers cet objectif.
Le directeur général du BIT rappelle au contraire que la nécessité de lutter contre la crise offre l’occasion de mettre en œuvre des mesures politiques efficaces pour la population, pour la reprise et pour un développement durable.
Quelques jours après la sortie de ce rapport du BIT, plus de 450 délégués venus de 80 pays se sont mis d’accord sur une feuille de route qui vise à «augmenter de manière substantielle » les efforts mondiaux pour éliminer les pires formes de travail des enfants d’ici à 2016.
Approuvée au terme d’une conférence de deux jours sur le travail des enfants, que le gouvernement des Pays-Bas a organisée en coopération avec l’Organisation internationale du travail, cette feuille de route appelle les gouvernements, les partenaires sociaux et les organisations de la société civile à renforcer l’accès à l’éducation, à la protection sociale et au travail décent.
Nieves San Martín