Assemblée plénière des supérieures générales de l’UISG à Rome

« Etre des prophètes et des mystiques dans l’Eglise et dans le monde »

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ROME, Lundi 17 mai 2010 (ZENIT.org) – « Je la connais la source qui jaillit et se répand, mais c’est de nuit…», était le thème de l’Assemblée plénière qui a rassemblé, à Rome, du 7 au 11 mai derniers, les quelque 800 supérieures générales des congrégations religieuses féminines œuvrant dans près de 80 pays à travers le monde, invitées à s’interroger sur la vie religieuse aujourd’hui.

Les religieuses se sont quittées le 14 mai dernier après avoir élu leur nouveau comité directeur, Sr Mary Lou Wirtz (Etats-Unis), sœur Franciscaine des Filles des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie, devenant ainsi la nouvelle présidente de l’Union mondiale des supérieures générales (UISG), en remplacement de Sr. Maureen Cusick, supérieure générale de la congrégation des sœurs de NotreDame de Sion

Cette rencontre plénière, écrit Sœur Maureen Cusik, « nous rend capables de nous appeler les unes les autres à nous tenir ensemble et solidaires, et à renouveler notre engagement au silence intérieur où la ‘fontaine coule toujours, bien que de nuit’. Nous sommes appelées à être des mystiques tous les jours, à agir et à répondre de façon prophétique aux besoins de notre église et de notre monde, et à marcher toujours humblement dans la vérité, avec justice et avec miséricorde ».

Un peu plus de la moitié des représentantes de l’UISG arrivait d’une vingtaine de pays d’Europe, surtout de Rome, de France et d’Espagne où bon nombre d’entre elles ont leur maison générale. Près de 20% venait de 16 pays d’Amérique. Suivait l’Afrique avec 12% des participantes venant de 24 pays, l’Asie avec 8% venant de 11 pays, et l’Océanie qui représentait près de 2% de l’assemblée.

L’Assemblée plénière avait commencé par trois jours d’« éclairage » centrés sur la dimension mystique et prophétique de la vie consacrée, chaque conférence suggérant des façons spécifiques de vivre cet engagement aujourd’hui.

Puis les participantes sont passées à la phase de discernement, se regroupant le lundi suivant, autour de quelque 80 tables selon les différentes langues, pour parler de ce qu’elles avaient entendu, et l’intérioriser, rebondissant sur la question : « Qu’est-ce que Dieu est en train de nous dire aujourd’hui ? » .

ZENIT est allé parler avec des représentantes des cinq continents pour recueillir leurs impressions et leur demander ce que cette rencontre peut apporter à leurs communautés et à elles-mêmes, par rapport à la réalité qu’elles vivent tous les jours.  

Une foi qui traverse les frontières

Pour sœur Katherine, d’origine Maltaise et supérieure des Filles du Sacré-Cœur, la rencontre fut intéressante car, dit-elle, « nous avons discuté des problèmes de l’Eglise mais nous nous sommes également rendu compte que nous habitions une grande planète ».

« Sans jamais perdre de vue le plan de Dieu, nous pourrons purifier, convertir, nous serons des prophètes et des mystiques dans l’Eglise et dans le monde », a-t-elle commenté.

La religieuse a aussi parlé des fruits de la récente visite de Benoît XVI dans son pays qui, à son avis, a eu « un impact d’autant positif qu’il a parlé dans notre langue, le maltais ». La rencontre avec les jeunes, a-t-elle ajouté, fut « plein d’enthousiasme ».

Sœur Mercedes Leticia Casas, du Mexique, supérieure générale des Filles du Saint-Esprit présentes en Italie et dans d’autres Pays d’Amérique Latine, a quant à elle parlé de « revitalisation », expliquant que cette rencontre est pour les religieuses l’occasion de « retrouver l’espérance en leurs charismes et en cette dimension prophétique » de leur vie mystique. Une occasion de « partage d’expériences » entre les religieuses, qui leur permet de confirmer l’appel qu’elles ont reçu de l’Esprit qui leur demande « plus de cohérence dans leur vie, une plus grande transparence, une vie religieuse plus évangélique et significative ».

« Nous qui assistons à cette rencontre, nous avons quelque chose en commun », a déclaré pour sa part sœur Mary, la supérieure de la communauté Handmaids of Christ the Priest (Servantes du Christ Prêtre, ndt) présentes en Afrique du Sud et au Lesotho, et nous avons un objectif commun : dire oui à ce que Dieu veut de nous ».

Le charisme de sa communauté consiste à aider les prêtres en donnant la communion aux malades, en faisant de la catéchèse, en travaillant dans les écoles paroissiales. Le sens de sa vie, a-t-elle dit, est « d’apporter le Christ aux personnes, de différentes façons et dans leurs divers apostolats ». « Partout où nous sommes, nous devons annoncer le Christ aux gens ».

Pour sœur Ann, supérieure de la communauté des sœurs de Saint-Joseph, cette rencontre est « une merveilleuse occasion » de connaître d’autres supérieures du monde, surtout pour l’Australie, qui « est si loin de tout », a-t-elle affirmé à ZENIT. « C’est un grand encouragement pour chacune de nous, pour répondre à notre appel ».

La fondatrice des religieuses de Saint-Joseph est la bienheureuse Mary Mckillop, qui sera canonisée en octobre prochain, devenant la première sainte australienne. Cette canonisation sera une occasion de « ressourcement » pour beaucoup de sœurs de cette communauté, estime sœur Ann, car a-t-elle dit, « elle a vécu l’Evangile dans mon pays, en aidant les pauvres et en luttant pour eux ».

Sœur Evelin Aguilar, supérieure de la communauté des religieuses de la Vierge Marie, fondée dans son pays en 1964, arrivait des Philippines. Elle a dit vouloir apporter à cette rencontre le mieux de la foi des Philippines : « L’Eglise est très dynamique, les jeunes s’engagent, les laïcs travaillent dans le volontariat », a-t-elle souligné.

Cette rencontre, a-t-elle confié, « nous fournit en quelque sorte une stratégie pour que nous soyons en mesure de faire face aux défis de notre pays et dans le monde ».

Après l’Assemblée plénière, a eu lieu la réunion, les 13 et 14 mai, du Conseil des déléguées de l’UISG qui a centré sa discussion et son discernement sur l’élection du nouveau Comité Directeur de l’UISG. Ont été élues, entre autres : la nouvelle présidente de l’UISG, sœur Mary Lou Wirtz (Etats-Unis) des Soeurs Franciscaines, Filles des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie, en remplacement de sœur Maureen Cusick, NDS ; et la vice-présidente sœur Soledad Galerón (Espagne) des religieuses de Marie Immaculée « Missionnaires Clarétiennes ».

« Nous remercions les nouvelles élues pour leur disponibilité à servir la vie consacrée féminine à travers le monde », souligne le Conseil et « nous leur souhaitons de vivre en profondeur le charisme mystique prophétique donné à la vie religieuse en puisant la force, la joie et la fraîcheur apostolique à la Source de la Vie qui jaillit et se répand, et nous appelle à éclairer de lumière prophétique les situations d’obscurité et à choisir avec courage d’habiter de nouveaux horizons ».

« L’avenir de la vie consacrée est dans la force de sa mystique et de sa prophétie », conclut-il après avoir donné les noms de 8 autres nouvelles supérieures générales.

Carmen Elena Villa/ Isabelle Cousturié

 

 

 

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ZENIT Staff

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