Benoît XVI pour un « développement humain intégral »

Pour « l’humanisation » de la société

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ROME, Jeudi 13 mai 2010 (ZENIT.org) – Benoît XVI invite les catholiques à promouvoir un « processus de développement humain intégral » qui permette « une plus vaste humanisation de la société ». Pour cela, il identifie quatre défis.

Le pape a rencontré jeudi 13 mai, à 17h (18 h à Rome), en l’église de la Trinité de Fatima, quelque 8000 représentants des services caritatifs et sociaux de l’Eglise portugaise, au cours d’une liturgie de la Parole, avec la lecture de l’Evangile du Bon Samaritain et une prière d’intercession. Il a été accueilli par le responsable de ces services au niveau de la conférence épiscopale portugaise, Mgr Carlos Azevedo.

Justice et charité

Commentant l’Evangile du Bon Samaritain, le pape a souligné que le Christ était lui-même ce Samaritain qui prenait soin de l’humanité et il en a tiré cette conséquence pour l’engagement des catholiques : « L’amour inconditionnel de Jésus qui nous a guéris devra maintenant se transformer en amour donné gratuitement et généreusement, à travers la justice et la charité, si nous voulons vivre avec un cœur de bon samaritain ».

Le pape a salué les catholiques engagés dans « la pratique de la compassion envers les pauvres, les malades, les détenus, ceux qui vivent seuls et abandonnés, les personnes handicapées, les enfants et les personnes âgées, les migrants, les personnes sans emploi et toutes celles qui connaissent des besoins qui abîment leur dignité de personnes libres ».

Il a souligné que « la loi fondamentale de la perfection humaine, et donc de la transformation du monde, est le commandement nouveau de l’amour ».

De nouveaux acteurs laïcs

Le pape souligne cinq défis pour les services caritatifs et sociaux de l’Eglise portugaise. A commencer par l’engagement des nouvelles générations.

Le pape rappelle que la mise en pratique de l’enseignement social de l’Eglise est de la responsabilité des laïcs : « Dans sa dimension sociale et politique, cette diaconie de la charité est le propre des fidèles laïcs, appelés à promouvoir organiquement le bien commun, la justice et à configurer de manière droite la vie sociale ».

Il souligne par conséquent l’importance d’ « attirer de nouveaux acteurs laïcs dans ce domaine pastoral ».

Etudiez l’enseignement social de l’Eglise

Le pape demande ensuite, aux catholiques – deuxième défi – d’étudier la doctrine sociale de l’Eglise parce qu’elle « prend la charité comme principe et force principale » et qu’elle « permettra de tracer un processus de développement humain intégral qui implique les profondeurs du cœur et vise à une plus vaste humanisation de la société (cf. Benoît XVI, Enc. Caritas in veritate, n. 20) ».

Mais le pape indique aussi comment l’étudier : « Il ne s’agit pas d’une simple connaissance d’ordre intellectuel, mais d’une sagesse qui donne saveur et relief, offre une créativité aux voies d’appréhension et d’action visant à affronter une crise aussi vaste et complexe ».

Unité de cœur, d’action, d’esprit

Le troisième défi, c’est celui de la difficile harmonie entre « vie spirituelle » et « activité », dans une société marquée par l’efficacité.

« Il n’est pas facile d’arriver à une harmonie satisfaisante entre la vie spirituelle et l’activité apostolique », constate le pape.

Or, dit-il, « la synthèse en question est absolument nécessaire, frères bien-aimés, pour pouvoir servir le Christ dans l’humanité qui vous attend », car « dans ce monde divisé, s’impose à tous une profonde et authentique unité de cœur, d’esprit et d’action ».

Identité chrétienne

Le quatrième défi, c’est l’identité chrétienne. Le pape recommande aux services sociaux de l’Eglise une « orientation claire » pour qu’ils « adoptent une identité bien évidente » à la fois « dans l’inspiration de leurs objectifs, dans le choix de leurs ressources humaines, dans leurs méthodes d’action, dans la qualité de leurs services, dans la gestion sérieuse et efficace de leurs moyens ».

« La ferme identité des institutions est un réel service, d’un grand avantage pour ceux qui en bénéficient », souligne le pape.

Autonomie et indépendance

Plus encore, il appelle « l’activité caritative chrétienne » à «l’autonomie » et à « l’indépendance à l’égard de la politique et des idéologies, y compris dans la collaboration avec les organes de l’État pour atteindre des buts communs ». C’est le cinquième défi.

Mentionnant non pas « la » crise, mais « les crises », le pape a appelé à exercer un « discernement » : « Le déroulement actuel de l’histoire est fait de crises socio-économiques, culturelles et spirituelles, et il met en évidence l’opportunité d’un discernement orienté par la proposition créative du message social de l’Église ».

Le pape fait le lien avec le message de Fatima : « Tout ceci s’intègre bien au message de la Vierge qui retentit en ce lieu : la pénitence, la prière, le pardon qui visent à la conversion des cœurs. C’est le chemin pour édifier la civilisation de l’amour, dont Dieu a jeté les semences dans le cœur de tout homme et que la foi dans le Christ Sauveur fait germer.

Le pape a ensuite béni la première pierre du centre des « Miséricordes » – services de secours et d’entraide – catholiques unifiées qui sera construit à Fatima.

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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