Benoît XVI fête quatre anniversaires à Fatima

Des enfants et leur mystique

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ROME, Jeudi 13 mai 2010 (ZENIT.org) – Benoît XVI fête quatre anniversaires à Fatima : trois anniversaires passés et un anniversaire à venir : le centenaire des apparitions, qui sera célébré en 2017. Le pape a évoqué à cette occasion la mystique vécue par les enfants de Fatima, pour « bâtir la civilisation de l’Amour et de la Paix ».

Les anniversaires passés sont tout d’abord le 10e anniversaire de la béatification des deux pastoureaux Francisco et Jacinta Marto, le 13 mai 2000, à Fatima par Jean-Paul II, en présence de sr Lucia Dos Santos.

C’est aussi le 5e anniversaire de la mort de soeur Lucia de Jésus, ocd, le 13 février 2005, à l’âge de 93 ans, quelques semaines avant Jean-Paul II. Elle était la plus âgée des trois voyants, d’un an plus âgée que Francisco, elle avait deux ans de plus que Jacinta : elle était née le 2 mars 1907.

Fatima célèbre aussi cette année le 100e anniversaire de la naissance de Jacinta, née le 11 mars 1910, à Fatima, et morte à l’âge de 9 ans, le 20 février 1920.

Francisco était de deux ans plus âgé que Jacinta : il était né le 11 juin 1908 et il s’est éteint avant elle, le 4 avril 1919, à l’âge de 10 ans.

Benoît XVI a insisté sur la vie mystique de Jacinta et Francisco dans l’homélie de la messe qu’il a présidée ce matin au sanctuaire de Fatima.

Le pape explique comment Marie a enseigné aux enfants à vivre avec Dieu : « Dans sept ans, vous reviendrez ici pour célébrer le centenaire de la première visite faite par la Dame « venue du Ciel », comme une maîtresse qui introduit les petits voyants dans la connaissance profonde de l’Amour trinitaire et les conduit à goûter Dieu lui-même comme la réalité la plus belle de l’existence humaine ».

Le pape ajoute que cette «  expérience de grâce » les a fait « devenir amoureux de Dieu en Jésus, au point que Jacinta s’exclamait : « J’aime tellement dire à Jésus que je L’aime ! Quand je le Lui dit de nombreuses fois, il me semble avoir un feu dans le cœur, mais qui ne me brûle pas ». Et Francisco disait : « Ce que j’ai aimé par-dessus tout, fut de voir Notre Seigneur dans cette lumière que Notre Mère nous a mise dans le cœur. J’aime tant Dieu ! » (Mémoires de Sœur Lucie, I, p.42 et p.126). »

Mais le pape insiste sur le fait que Dieu se fait proche de chacun, même si nous ne le « voyons » pas : «  Dieu – plus intime à moi que je le suis à moi-même (cf. Saint Augustin, Confessions, III, 6, 11) – a le pouvoir d’arriver jusqu’à nous, en particulier à travers nos sens intérieurs, de sorte que l’âme reçoive le toucher suave d’une réalité qui se trouve au-delà du sensible et qui la rende capable de rejoindre le non-sensible, ce qui est imperceptible aux sens ».

Mais il indique aussi la condition de cette expérience : « Il faut une vigilance du cœur que la plupart du temps nous n’avons pas en raison de la forte pression de la réalité extérieure, des images et des préoccupations qui emplissent l’âme (cf. Commentaire théologique du Message de Fatima, 2000). Oui ! Dieu peut nous rejoindre, en s’offrant à notre vision intérieure ».

Benoît XVI cite l’Evangile des disciples d’Emmaüs pour affirmer que le Christ a « le pouvoir d’enflammer les cœurs les plus froids et les plus tristes ».

Pour Benoît XVI, c’est la source d’une grande espérance : « Notre espérance a un fondement réel, elle s’appuie sur un événement qui prend sa place dans l’histoire et en même temps la dépasse : c’est Jésus de Nazareth. L’enthousiasme suscité par sa sagesse et par sa puissance salvifique auprès des gens de l’époque était tel qu’une femme au milieu de la foule – comme nous l’avons entendu dans l’Évangile – s’exclama pour dire : « Heureuse la mère qui t’a porté dans ses entrailles, et qui t’a nourri de son lait ! ». Cependant, Jésus répond : « Heureux plutôt ceux qui entendent la parole de Dieu, et qui la gardent ! » (Lc 11, 27. 28) ».

Le pape s’interroge : « Mais qui a le temps d’écouter sa parole et de se laisser séduire par son amour ? Qui veille, dans la nuit du doute ou de l’incertitude, avec le cœur éveillé en prière ? Qui attend l’aube du jour nouveau, tenant allumée la flamme de la foi ? »

Il souligne l’importance de la confiance : « La foi en Dieu ouvre à l’homme l’horizon d’une espérance certaine qui ne déçoit pas ; elle indique un fondement solide sur lequel appuyer, sans peur, toute son existence ; elle requiert l’abandon, plein de confiance, entre les mains de l’Amour qui soutient le monde ».

Surtout, il donne l’exemple des pastoureaux de Fatima : « Les petits bergers sont un exemple et nous stimulent, eux qui ont fait de leur vie une offrande à Dieu et l’ont partagée avec les autres par amour de Dieu. La Vierge les a aidés à ouvrir leur cœur à l’universalité de l’amour. La Bienheureuse Jacinta, notamment, se montrait infatigable dans le partage avec les pauvres et dans le sacrifice pour la conversion des pécheurs. Ce n’est qu’avec cet amour de fraternité et de partage, que nous réussirons à bâtir la civilisation de l’Amour et de la Paix ».

Aux francophones, le pape a aussi indiqué l’espérance qui vient de Fatima en disant, à la fin de la messe : « Chers pèlerins francophones, venus chercher ici, à Fatima, auprès du cœur de Marie, la Mère de Jésus, un supplément d’espérance afin d’être autour de vous source de consolation et d’encouragement sur les routes humaines : que Notre Dame vous protège et intercède pour tous ceux que vous aimez ! Ma Bénédiction vous accompagne ! »

En italien, le pape a évoqué le « signe indélébile de son amour maternel » laissé par Marie à Fatima.

Les Portugais ont répondu à la salutation du pape par des ovations qui semblaient ne pas vouloir finir.

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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