ROME, Lundi 10 mai 2010 (ZENIT.org) – Lors de la messe d’accueil de leur archevêque coadjuteur, les catholiques de Hanoi se recueillent à l’intérieur de la cathédrale et s’expriment au dehors, rapporte aujourd’hui « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris (MEP).
Une messe d’action de grâces à l’occasion de la venue dans la capitale du nouvel archevêque coadjuteur, Mgr Pierre Nguyên Van Nhon, a été célébrée, le 7 mai dernier, dans la cathédrale de Hanoi. Une foule nombreuse y participait, grave, fervente et recueillie – comme à son habitude – à l’intérieur de la cathédrale, aussi fervente mais beaucoup plus démonstrative sur le parvis. Cette messe était attendue avec une certaine appréhension par certains, avec fébrilité par d’autres. L’émotion due à la nomination et surtout à la crainte d’un éventuel départ de l’archevêque actuel, Mgr Joseph Ngô Quang Kiêt, avait, dans les jours précédents, fait monter la tension et donné lieu à de nombreux débats et déclarations, principalement sur Internet. L’invitation adressée aux fidèles pour cette messe leur demandait de « ne rien apporter avec eux d’inutile à la célébration et de s’abstenir de tout geste et de toute parole pouvant nuire au bon déroulement des cérémonies ».
Au final, les responsables du « bon déroulement des cérémonies » ont réussi, dans une certaine mesure, à éviter tout incident à l’intérieur de la cathédrale, où le recueillement était total, et à limiter les débordements, d’ailleurs peu importants, à l’extérieur de la cathédrale. Un service d’ordre fourni, principalement composé de séminaristes, avait été mobilisé par l’archidiocèse. Ceux-ci ont invité les porteurs de banderoles et de portraits de l’archevêque à s’en débarrasser avant d’entrer dans la cathédrale ou sinon de rester à l’extérieur. C’est ainsi qu’on a pu voir sur le parvis, des groupes assez nombreux présentant des portraits de Mgr Joseph Ngô Quang Kiêt et déployant des banderoles dont les inscriptions proclamaient leur attachement et leur affection à leur pasteur. Une vidéo circulant sur Internet montrait aussi une fanfare de cuivres faisant entendre la mélodie de la prière attribuée à saint François d’Assise, allusion directe aux manifestations de prière ayant eu lieu lors de l’affaire de la Délégation apostolique et de la paroisse de Thai Ha en 2008.
Comme l’a déclaré lui-même Mgr Joseph Nguyên Chi Linh dans son allocution au cours de la messe, ce fut l’occasion pour les diverses composantes du peuple de Dieu de s’exprimer et, pour les évêques du Vietnam, d’entendre la voix de la communauté du peuple de Dieu. Ces derniers ont d’ailleurs, eux-mêmes, pris la parole et commenté, chacun à sa manière, la signification profonde de cette nomination et les circonstances qui l’entouraient. Trois évêques sont intervenus au cours des cérémonies, Mgr Joseph Ngô Quang Kiêt, qui accueillait le coadjuteur récemment nommé, Mgr Pierre Nguyên Van Nhon, qui répondait aux souhaits de bienvenue, et Mgr Joseph Nguyên Chi Linh, vice-président de la Conférence épiscopale, qui, à ce titre, souhaitait la bienvenue au nouvel archevêque.
Dans sa présentation de l’archevêque coadjuteur, Mgr Joseph Kiêt a insisté sur le thème de la communion entre le pasteur et son troupeau. Après avoir rapidement indiqué que son état de santé actuelle justifiait la présence d’un archevêque coadjuteur, il a souligné que lorsqu’un évêque recevait la charge d’un diocèse, il était lié à lui par un lien d’amour et que Mgr Pierre Nhon adoptait, aujourd’hui, Hanoi comme patrie. Désormais, le nouvel archevêque vivra, souffrira et se réjouira avec son peuple. Et il a invité ses fidèles à lui être soumis comme ils lui ont été soumis.
Dans sa réponse, comme il l’a fait plus tard dans l’homélie, le nouvel archevêque coadjuteur à privilégié l’idée d’obéissance. Il a d’emblée déclaré : « Je viens ici par obéissance à Dieu et par obéissance au Saint-Père. » Il a ajouté que, comme le montre l’histoire du Christ et de l’Eglise, cette obéissance était liée aux mystères de la croix et de la souffrance – une façon pour l’archevêque coadjuteur de faire allusion aux sentiments ressentis aujourd’hui par la communauté de Hanoi. Il a fait également référence à la devise choisie par Jean XXIII, lors de son ordination épiscopale : « Obéissance et paix ».
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