ROME, Jeudi 6 mai 2010 (ZENIT.org) – Le nouveau Major de la Garde suisse pontificale, William Kloter et 30 nouveaux hallebardiers ont prêté serment de fidélité au pape cet après-midi, comme chaque année le 6 mai, en la salle Paul VI du Vatican. Ils s’engagent à l’obéissance qui n’est pas sans « sacrifices », mais les prépare une « vie extraordinaire », a fait observer leur aumônier. Le matin, le cardinal Bertone avait insisté sur le dévouement et le sérieux qu’exige une telle mission .
La fanfare a exécuté les Hymnes puis, dans son discours, le commandant Daniel Anrig a souligné l’importance, « en un monde marqué par la défiance, l’individualisme et l’égoïsme » des valeurs « de la fidélité, de l’obéissance et de la loyauté » qui sont des « valeurs centrales » de leur service.
Pour sa part, l’aumônier de la Garde suisse pontificale, Mgr Alain de Raemy a fait observer que cette obéissance « requiert un certain sacrifice », mais il souligne que l’on peut en effet « être martyr sans mourir ».
Or, dit-il, un garde suisse est « prêt à sacrifier sa vie pour Sa Sainteté si nécessaire ». Et l’obéissance est requise soit comme « collaborateur » soit comme « responsable » et aussi « dans la vie privée », ce qui manifeste la « dimension supérieure de cette valeur ».
Il a aussi présenté les trois saints patrons dont les gardes demandent l’aide dans leur serment : saint Martin, « officier romain, fondateur des premiers monastères en Europe », Sébastien « de Rome, de la garde personnelle de l’empereur », mort en martyr et en communion avec ses frères chrétiens persécutés ; et saint Nicolas de Flue, « paysan, magistrat, soldat, père de famille, ermite, appelé à sauver la paix des Suisses ».
Ce sont, a fait observer Mgr de Raemy, des « vies extraordinaires », vouées « à Dieu » pour Martin, « à la justice et liberté », pour Sébastien, « au salut de son pays » pour Nicolas.
« Quelle sera votre vie après ce service militaire » ? Il a invité les recrues à invoquer leurs saints patrons pour qu’ils comprennent comment leur « vie militaire peut être un prélude à une vie extraordinaire ».
L’aumônier a lu le texte du serment dans les quatre langues de la Confédération (Italien, Allemand, Français, Romanche). Les recrues ont ensuite un à un, casqué et cuirassé, prononcé le serment, la main droite et trois doigt levés pour signifier la Sainte Trinité, la main gauche empoignant le drapeau, en disant d’une voix énergique : « Moi, [nom de la recrue], je jure d’observer loyalement et de bonne foi tout ce qui vient de m’être lu. Aussi vrai que Dieu et nos Saints Patrons m’assistent. »
Leur serment a été accueilli par l’applaudissement de l’assemblée de la curie, du corps diplomatique, des familles et amis de la Garde suisse.
La fanfare de la Garde pontificale a ensuite remporté un joli succès après un agréable choix de morceaux anciens et modernes, et les prouesses rythmées des quatre tambours aux casques empanachés de noir et de jaune et non de rouge comme leurs confrères. La cérémonie s’est achevée à 18 h 15 par le dernier défilé au son des roulements et tambours et d’une dernière marche jouée par la fanfare et scandée par l’assemblée en battant des mains : les recrues étaient « prêtes pour le service ».
Le matin, lors de la messe en la basilique Saint-Pierre, le cardinal secrétaire Tarcisio Bertone, a fait l’éloge de leur service « qualifié et apprécié ».
Le cardinal Bertone a souligné l’originalité de ce corps d’armée, à la fois militaire et aux racines invisibles et spirituelles.
« La Garde suisse pontificale est caractérisée par la disponibilité de ses membres à se mettre au service du Souverain pontife, pour pourvoir à la garde particulière de sa personne ; il s’agit d’une volonté que vous, chers gardes suisses, avez exprimée en tant que chrétiens, c’est-à-dire motivés par l’amour du Christ et de l’Eglise ? C’est pour cela que nous sommes ici rassemblés pour la célébration eucharistique : pour dire notre « merci » au Seigneur, pour votre générosité ».
Le « grand amour de Dieu » pour chacun appelle à un retour : « Nous ressentons alors le besoin de vivre selon ses commandements, d’observer une conduite de vie irréprochable. Qui se sent aimé de Dieu désire garder la loi que Dieu a écrite dans son cœur et pour faire cela, il se revêt de toutes les vertus, et éloigne de soi le vice ; voilà alors qu’en observant, comme Jésus, les commandements du Père, nous pouvons demeurer dans son amour : c’est là la découverte qui donne sens à notre vie ».
Le cardinal Bertone a conclu en disant les exigences – de « dévouement » et de « sérieux » – d’un tel engagement : « Etre gardes suisses signifie adhérer toujours et sans réserve au Christ et à l’Eglise, avec la disponibilité à dépenser chaque jour votre vie pour cette noble mission ».
Anita S. Bourdin