Ostension 2010 : Un événement vert, sobre et solidaire

Préparation et organisation de l’événement

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ROME, Lundi 3 mai 2010 (ZENIT.org) – Aucun gaspillage de ressources, un respect maximal de l’environnement et une attention à la solidarité internationale. C’est ainsi que l’on peut résumer, au-delà de la signification religieuse, l’organisation de l’événement « Ostension 2010 du Saint-Suaire ». ZENIT a évoqué la question avec Maurizio Baradello, directeur du Comité pour l’ostension, né fin 2008 d’un accord entre la ville et la province de Turin, la région du Piémont et l’archidiocèse de Turin, auxquels se sont ajoutés – pour faire face aux dépenses d’organisation de l’événement – les fondations bancaires « Compagnia di San Paolo » et la « Fondazione Crt ».

Attention à l’utilisation des ressources

Une attention toute particulière a été donnée à la mise en place de réalisations permanentes. La plus grande partie des interventions, explique M. Baradello, « a été faite sur des édifices qui resteront à la disponibilité des biens culturels du territoire, en particulier dans le quartier du Pôle royal de Turin où se déroule le parcours de la visite. C’est le cas des pièces du Palais Chiablese, restaurées et utilisées durant l’Ostension comme chapelle pour l’adoration eucharistique et lieux de confessions, et qui seront ensuite destinées à être utilisées comme billetterie et librairie du Pôle royal ». 

De la même manière, « le nouveau passage ouvert dans les Jardins royaux où passeront les pèlerins pour se rendre au Musée des antiquités servira au Musée lui-même comme accès pour les transports au jardin qui n’étaient auparavant accessibles qu’à travers des parcours très compliqués et onéreux ». 

Certaines interventions technologiques ont été faites avec l’objectif d’être utilisées à l’avenir, comme c’est par exemple le cas pour « les connexions à fibres optiques, le matériel et les systèmes de diffusion ». Par ailleurs, « une partie du système de surveillance et de contrôle du Linceul a été modernisé, et cela aussi restera en permanence ».

Un événement à faible impact environnemental

 « Durant la phase de conception, affirme M. Baradello, on prévoyait déjà que l’ostension conduise à Turin entre 1,5 et 2 millions de visiteurs. Ce chiffre nous a tout de suite invité à élaborer un système de gestion de l’événement qui soit le plus compatible possible avec l’impact environnemental sur la ville ».  

L’arrivée de quelque 20 000 cars pour le transport des pèlerins a été prévue, « et il est facile d’imaginer la répercussion sur le territoire de cette augmentation importante du trafic. Nous avons donc préparé un système d’accueil des bus dans le centre ville en définissant des parcours et des points d’accueil pour tous les transports afin de garantir, le plus possible, un flux ordonné et harmonieux ».

Un ticket écologique et solidaire

Le paiement d’une taxe écologique est demandé aux cars. Elle est de 30 euros pour les cars Euro 2 et plus (bus mis en service après 1996) et de 50 euros pour les Euro 1 (mis en service entre 1993 et 1996) et Euro 0 (mis en service entre 1988 et 1992). « Le ticket – explique le directeur du Comité pour l’Ostension – a été demandé par la ville afin de compenser l’augmentation de production de CO2 déterminée par le trafic, avec la création d’un nouvel espace vert dans la ville et l’acquisition de crédits verts dans des pays en voie de développement avec lesquels nous sommes jumelés ».  

« Il existe des organismes des Nations unies – explique encore M. Baradello – qui contrôlent les charges de pollution sur l’environnement et déterminent des manières de compenser comme récupérer le gaz des décharges ou des instruments qui compensent l’émission CO2 par l’achat de crédits verts ».  

« Pour que l’augmentation de CO2 à Turin se répercute sur tout l’environnement, il ne faut pas forcément que la compensation ait nécessairement lieu ici. Nous avons au Brésil et en Argentine des partenaires de l’Ostension qui gèrent des décharges et nous sommes donc en mesure de partager ce bénéfice avec deux villes : Rosario et Belo Horizonte ». Un signe prouvant que « Turin et l’ostension du Suaire ont à cœur les thèmes du développement et de la coopération internationale ».

Des mesures incitatives à l’utilisation des moyens de transport publics

De plus, « nous encourageons l’utilisation des moyens de transport publics et les personnes qui viennent en voiture sont invitées à se garer dans les parkings périphériques et à utiliser la ligne n°4 qui les relie au centre de l’Ostension ». Le billet park and ride, au prix de 1 euro, permet de se garer et d’utiliser à volonté les transports publics dans la journée, dans le but de tenir les voitures éloignées du centre historique et éviter ainsi une production de CO2 supplémentaire en cherchant un parking.  

« Les navettes électriques, appelées ‘lignes star’ ont été multipliées », ajoute M. Baradello. « Elles relient les points centraux et les gares avec le centre de la place Castello. Nous aussi, organisateurs, nous utiliserons ces navettes écologiques dans ce quartier pour ‘récupérer’ les personnes perdues qui doivent rejoindre leur groupe ou pour tout autre besoin ».

Tri des déchets et produits « Km zéro »

L’attention à l’environnement se fait aussi dans la gestion minutieuse de l’accueil. « L’Amiat, qui est la société qui gère le tri des déchets à Turin, a mis à disposition des conteneurs pour le tri dans le quartier de l’Ostension afin de faciliter le tri des déchets par les pèlerins et le recyclage ».  

Par ailleurs, « on propose de consommer l’eau publique de l’aqueduc et aucune bouteille en plastique n’est distribuée dans la zone de l’Ostension ». Enfin, dans les lieux de restauration des pèlerins, « l’utilisation de produits locaux » a été demandée, en favorisant « le plus possible les produits ‘Km zéro’ venant de la province ou des artisans de la région ».

Un style sobre

 « Tout l’événement – affirme encore M. Baradello – a été pensé sous le signe d’un style sobre qui a guidé les options choisies et qui en a permis la réalisation avec l’aide de tous ». A commencer par les volontaires « sans lesquels l’Ostension n’aurait pas eu lieu ». Ce sont eux, entre autres, qui « garantissent l’accueil des personnes malades, handicapées, des autorités : si nous avions dû rétribuer ces services, cela n’aurait absolument pas été possible ».

L’aide d’Internet

« L’utilisation d’Internet a été déterminante », explique M. Baradello. « Les experts avaient prévu 35 % des réservations par Internet. On en a noté 91 % ! ». Cela a beaucoup facilité « la communication de l’événement et a aidé à véhiculer une image différente de Turin et de sa région, non plus comme une ville ‘grise’ mais une ville vivante aux 1000 propositions. Grâce à Internet, même les hôteliers et les restaurateurs ont réussi à organiser l’accueil plusieurs mois à l’avance. Un point très positif en période de crise économique ». 

Et finalement… 

Que se passera-t-il à  la fin de l’événement, le 23 mai prochain ? « Il faudra tout démonter », conclut M. Baradello, « mettre les réalisations permanentes à disposition de la ville, remettre le Linceul à sa place. Cela restera sûrement un événement important pour l’Eglise et nous l’espérons, positif, dans ses aspects d’organisation, pour les pèlerins et pour la ville ».

Chiara Santomiero

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ZENIT Staff

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