ROME, Mercredi 28 Octobre 2009 (ZENIT.org) - L'Afrique a besoin d'une solidarité concrète, a souligné Mgr Celestino Migliore, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies, tout en dénonçant certains préjugés qui ne font de l'Afrique qu'un continent touché par la « pauvreté extrême » ou « les coups d'Etat ».

Lors de son intervention, le 21 octobre à l'occasion de la plénière sur le thème « Nouveau partenariat économique pour le développement de l'Afrique : des progrès dans l'actualisation et dans le soutien international », le haut prélat a regretté que « souvent, lorsqu'on parle de l'Afrique au niveau journalistique, académique ou politique, on parle de pauvreté extrême, de coups d'Etat, de corruptions et de conflits régionaux ».

« Quand on parle positivement de l'Afrique, c'est toujours à propos de son avenir, comme si, en ce moment, elle n'avait rien d'autre à offrir », a-t-il déploré.

Mgr Migliore a rappelé que « l'Afrique, même dans ses années les plus difficiles, a réussi à offrir à la communauté internationale des exemples et des valeurs dignes d'admiration et, aujourd'hui, elle peut aussi montrer les signes de la réalisation de beaucoup de ses espérances ».

Il a ainsi évoqué les « différents cas où l'Afrique a démontré une grande capacité à gérer les processus de transition vers l'indépendance ou la reconstruction après des situations de conflit », ainsi que « la contribution toujours plus grande des fils et des filles d'Afrique à la vie scientifique, académique, intellectuelle des pays industrialisés ».

Mgr Migliore a aussi invité à prendre en considération « certains pays » qui « ont réussi à réaliser le rêve d'une agriculture diversifiée » et qui ont obtenu « des résultats considérés comme impossibles jusqu'à aujourd'hui ». Il a aussi mis en avant « les progrès importants » de nombreux pays africains « dans le domaine de l'instruction élémentaire et de l'amélioration de la condition des femmes ».

Pourtant, dans son discours, le haut prélat a aussi reconnu que « la majeure partie des personnes qui vivent dans une pauvreté extrême habitent en Afrique » et que « l'éradication de la pauvreté et de la faim » est « au-delà de la portée de la plupart des pays africains ».

« L'Afrique a donc besoin d'une solidarité concrète non seulement pour affronter les impacts négatifs de ces crises, mais aussi pour contribuer à éradiquer la plaie inacceptable de la pauvreté et mettre à disposition des autres pays son potentiel authentique », a-t-il ajouté.

Le continent « a besoin d'un renforcement important de son soutien économique de base, qui consiste dans l'assistance officielle au développement et permette l'éradication de la pauvreté extrême et la création et le maintien de structures sociales de base ».

Pour l'observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies, « dans la crise actuelle, les pays industrialisés ne devraient pas réduire leur aide au développement de l'Afrique » mais au contraire « augmenter leurs investissements pour ceux qui sont dans des pays pauvres ».

« Si l'aide aux Africains pour se nourrir eux-mêmes est un échec, la conséquence n'en sera qu'une mortalité insensée et constante à cause d'une sécurité alimentaire inadaptée, et d'une lutte toujours plus cruelle pour les ressources naturelles », a-t-il conclu.

Marine Soreau

Le Conseil pour les communications sociales prépare un nouveau document

ROME, Mardi 27 Octobre 2009 (ZENIT.org) – A l’occasion de l’assemblée plénière du Conseil pontifical pour les communications sociales, qui s’est ouverte le 26 octobre et se conclura le 29 octobre prochain, Mgr Claudio Maria Celli, président du dicastère, a annoncé la préparation d’un nouveau document pastoral sur la communication.

Dans une interview accordée à L’Osservatore Romano dans son édition du 26-27 octobre, le haut prélat a annoncé que l’« objectif » de cette assemblée plénière était « la rédaction d’un nouveau document pastoral qui, 20 ans après Aetatis novae, mette à jour les adresses pastorales d’une communication qui, entre temps, a changé non seulement de format mais aussi de nature ».

« Les membres et les consulteurs trouveront déjà l’ébauche d’un tel document : il est le fruit de l’expérience de ces dernières années au Conseil pontifical », a-t-il ajouté.

Evoquant l’organisation du dicastère, Mgr Celli a aussi affirmé que « notre regard est plus que jamais projeté vers l’avenir ». « Les frontières de la communication – si elles existent – sont toujours ouvertes et il nous revient de les parcourir sans hésitations mais en ayant toujours à l’esprit les véritables objectifs ».

« Nous sommes passionnés de communication mais de manière très spéciale : de manière intéressée, si je puis dire, puisqu’à partir d’elle, on peut toucher directement l’homme, la sphère de ses connaissances, ses modes de vie, sa culture », a-t-il expliqué.

Pour Mgr Celli, « l’époque que nous vivons, largement modelée par le développement des nouvelles technologies, est allée bien au-delà des limites des relations simples, à partir du moment où la communication a fait irruption non comme élément extérieur, mais comme fait constitutif d’une nouvelle réalité qui se configure chaque jour de manière différente : elle ‘communique’ au sens large, transformant – comme un laboratoire toujours à l’œuvre – des faits et des événements en tendances et comportements culturels ».

Le président du Conseil pontifical pour les communications sociales a aussi souhaité une « grande consultation », pour étudier « les situations et les problèmes réels que nous avons devant nous ». « Nous partons, en ce sens, avec une innovation : la plénière n’aura pas de thème spécifique et établi, et c’est justement pour cela qu’il nous a semblé nécessaire de prendre acte de la réalité et d’affronter à visage découvert les nouveaux défis ».

Parmi ces défis, Mgr Celli a évoqué « l’exigence d’un dialogue » avec « culture numérique ». « Dans ce domaine, nous sommes appelés à un devoir particulièrement important, puisqu’il s’agit non seulement d’accueillir dans un sens positif l’apport des nouvelles technologies, mais aussi de conférer à notre attitude une valeur pastorale », a-t-il poursuivi. « Si une communication correcte doit se mettre au service de l’homme, seule la dimension pastorale a la capacité de la mettre au service de l’évangélisation », a-t-il conclu.