Inculturation de la foi et religion traditionnelle en Afrique

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ROME, Jeudi 15 octobre 2009 (ZENIT.org) – « La peur et l’incertitude caractérisent la vie de foi de nombreuses populations africaines » : c’est ce qu’affirme la Relatio de la IIe assemblée pour l’Afrique du synode des évêques, dans le « secteur socio-religieux » qui analyse les rapports entre la foi et la vie des croyants. 

Un thème qui a été  repris lors de la conférence de presse qui s’est tenue mercredi 14 octobre, au terme de la première phase de travail du synode. 

« Nous venons de loin, nous sommes loin et nous allons loin : voici la situation de l’Eglise en Afrique », a affirmé le cardinal Njue, archevêque de Nairobi et président de la conférence épiscopale du Kenya, répondant aux sollicitations des journalistes. 

« Si nous voulons être chrétiens – a poursuivi le cardinal Njue -, nous ne pouvons pas choisir les valeurs selon lesquelles cheminer ». Inculturation de la foi signifie « discerner que les valeurs de la tradition culturelle africaine sont compatibles avec le christianisme ». 

Concernant le mariage, « nous encourageons les époux – a affirmé le cardinal Théodore-Adrien Sarr, archevêque de Dakar au Sénégal et vice-président des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (Secam) – à célébrer un mariage religieux, mais nous demandons de tenir compte de leurs pratiques traditionnelles, comme la cérémonie dans la maison du père de l’épouse, et nous vérifions que cela ait été accompli avant qu’ils viennent à l’Eglise ». 

En même temps, « nous leur demandons de célébrer un mariage civil en s’engageant à choisir, dans l’acte de mariage, la monogamie, et non la polygamie. Au Sénégal, en effet, là où le code civil les admet toutes les deux, si on choisit une option, on ne peut plus changer ».  

Un autre aspect concerne celui de persister dans des pratiques ésotériques. 

« La relation avec le mystère – a affirmé Mgr Manuel Antonio Mendes dos Santos, évêque de Sao Tomé et Principe – fait partie de la culture africaine. L’athéisme, par exemple, n’est pas compréhensible pour un Africain ». 

De ce sens du mystère, il faut distinguer « l’ésotérisme » qui n’est « souvent qu’un moyen de donner des réponses à des personnes fragiles qui ont des problèmes matériels et psychologiques ». Si « la fragilité existentielle existe, il faut pourtant s’opposer à la tentation de l’utiliser ». « Tout cela, a conclu Mgr Mendes dos Santos, nous interroge comme croyants : de quelle manière présenter le Christ comme l’homme nouveau dont la force n’est pas déterminée par la magie ? ». 

Chiara Santomiero

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ZENIT Staff

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