ROME, Mercredi 14 octobre 2009 (ZENIT.org) – « L’œuvre de la réconciliation est l’initiative de Dieu », déclare Mgr Servilien Nzakamwita, évêque de Byumba (Rwanda), qui est intervenu mardi soir au synode, faisant un bilan, 15 ans après le génocide.
A l’appui de son affirmation, il a cité « les événements malheureux du génocide des Tutsi et autres victimes de la guerre ».
Or, insiste l’évêque, « Dieu a décidé de collaborer avec l’homme pour réaliser ce projet de réconciliation », et à l’appui il cite des « expériences » et « témoignages » de réconciliation, dans « les Communautés Ecclésiales de Base », « les prisons », ou « à l’occasion des prières de guérison ».
Mais pour les « agents pastoraux » de la réconciliation qui « n’ont pas encore atteint la « liberté intérieure » indispensable, il préconise la mise en place d’un « programme d’encadrement et de guérison ».
L’évêque rappelle que les « massacres génocidaires à grande échelle du 7/4/1994 » ont fait – en trois mois – « plus d’un million » de victimes « innocentes », « envoyées à la mort, devant les caméras de la Communauté internationale ».
Il déplore l’inaction des troupes de l’ONU devant ce « carnage » : « Les soldats de l’ONU « MINUAR » qui étaient sur place ont reçu l’ordre de se retirer, abandonnant la population cible à la merci des tueurs armés de machettes, de grenades, de fusils et autres armes… »
Ensuite, « l’Église Catholique a entrepris une Pastorale de réconciliation », avec des « résultats remarquables » et « des témoignages d’aveu, de pardon et de réconciliation », selon une méthode appelée « Gacaca », adoptée alors par les autorités civiles pour « organiser des tribunaux populaires sur les collines », d’où l’accélération « des jugements de nombreux prisonniers ».
L’évêque a aussi mentionné les programmes de la Commission Justice et Paix grâce à « l’éducation aux valeurs » et de la « formation des agents de la réconciliation ».
L’Eglise catholique, a insisté l’évêque rwandais, collabore pour cela avec d’autres « Confessions religieuses » et avec des « institutions publiques et privées », notamment la « Commission nationale de l’unité et la réconciliation », la « Commission nationale de lutte contre le génocide » et la « Commission nationale pour les droits de l’homme ».
Mais les séquelles du génocide demeurent : « traumatisme psychologique », « handicapés physiques et mentaux », « souffrances en tout genre », car « les plaies du coeur se referment difficilement » tandis que « les bases de la famille ont éclaté », avec leur cortège d’orphelins, de veuves et de sans familles, mais aussi de prisonniers « qui attendent encore la justice pour sortir de l’impasse », et parmi eux « sûrement des innocents ».