Synode : Synthèse des interventions du 7 octobre (après-midi)

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Cinquième Congrégation générale

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ROME, Jeudi 8 octobre 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous les synthèses des discours des pères du synode sur l’Afrique, intervenus lors de la cinquième Congrégation générale, mercredi 7 octobre dans l’après-midi. Il s’agit de :

Card. Jean-Louis TAURAN, Président du Conseil Pontifical pour le Dialogue interreligieux (CITÉ DU VATICAN)
Mgr Tarcisius Gervazio ZIYAYE, Archevêque de Blantyre, Président de la Conférence Épiscopale, Président de l’Association des Membres des Conférences Épiscopales d’Afrique Oriental (A.M.E.C.E.A.) (MALAWI)

Mgr Robert SARAH, Archevêque émérite de Conakry, Secrétaire de la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples (CITÉ DU VATICAN)
Rév. Raymond Bernard GOUDJO, Sécrétaire de la Commission « Justitia et Pax » de la Conférence Épiscopale Régionale de l’Afrique de l’Ouest (A.C.E.A.O.), Côte d’Ivoire (BÉNIN)

Mgr Ambroise OUÉDRAOGO, Évêque de Maradi (BURKINA FASO)
Card. Francis ARINZE, Préfet émérite de la Congrégation pour le Culte Divine et la Discipline des Sacrements (NIGÉRIA)
Mgr Adriano LANGA, O.F.M., Évêque d’Inhambane (MOZAMBIQUE)
Mgr Francisco João SILOTA, M. Afr., Évêque de Chimoio, Deuxième Vice-Président du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (S.C.E.A.M.) (MOZAMBIQUE)
Mgr Fulgence RABEMAHAFALY, Archevêque de Fianarantsoa, Président de la Conférence Épiscopale (MADAGASCAR)
Mgr Louis PORTELLA MBUYU, Évêque de Kinkala, Président de la Conférence Épiscopale (RÉPUBLIQUE DU CONGO)
Mgr Joseph AKÉ YAPO, Archevêque de Gagnoa, Président de la Conférence Épiscopale (CÔTE D’IVOIRE)
Mgr Fulgence MUTEBA MUGALU, Évêque de Kilwa-Kasenga (RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO)
Mgr Jean-Bosco NTEP, Évêque d’Édéa (CAMEROUN)
Mgr George NKUO, Évêque de Kumbo (CAMEROUN)

Nous reprenons ci-dessous, les résumés des interventions, publiés par la secrétairerie générale du Synode (traductions de travail, non officielles).

Card. Jean-Louis TAURAN, Président du Conseil Pontifical pour le Dialogue interreligieux (CITÉ DU VATICAN)

La Religion traditionnelle africaine (RTA) exerce encore une forte influence sur les Africains qui sont naturellement religieux.
Bien avant que n’arrivent le christianisme et l’islam, les populations reconnaissaient l’existence d’un Être Suprême, le « Grand Vivant » : les missionnaires chrétiens n’ont pas fait découvrir Dieu aux Africains (ils en avaient déjà une idée), ils leur ont apporté Jésus-Christ, « Dieu qui a un visage humain » (Spe salvi, 31)!
L’islam est en constante progression grâce à trois moyens : les confréries, les écoles coraniques et les mosquées. Il est généralement tolérant, sauf quelques situations bien connues (Nigeria).
L’activité des sectes, par la simplicité de leurs croyances, séduit beaucoup d’Africains en proie à la précarité. Face à cette situation, les évêques ne manquent pas de réagir et le Conseil Pontifical pour le Dialogue interreligieux s’efforce de soutenir leur action en les aidant à dispenser un enseignement sur les différentes religions en Afrique, dans la formation au sacerdoce et à la vie religieuse, en organisant sur place des sessions de formation pour les formateurs.
Il conviendrait que l’Assemblée Synodale encourage l’étude de la RTA, invite à un plus grand soin pastoral envers ceux qui vivent dans le contexte de la RTA et suggère ce que l’on peut faire ensemble en vue du bien commun.
L’Église catholique possède un instrument particulièrement adapté à la promotion de la réconciliation, de la justice et de la paix : les écoles et les universités catholiques.
Le développement des sectes peut être aussi une invitation aux pasteurs à soigner davantage la transmission du contenu de la foi dans le contexte culturel africain. Si l’on veut répondre à la question: en quoi l’Évangile a-t-il quelque chose de nouveau à dire aux Africains, il est indispensable de connaître et d’apprécier les racines religieuses des peuples de ce continent puisque, selon la sagesse africaine, « c’est en enfonçant ses racines dans la terre nourricière que l’arbre s’élève ».

[Texte original: français]

Mgr Tarcisius Gervazio ZIYAYE, Archevêque de Blantyre, Président de la Conférence Épiscopale, Président de l’Association des Membres des Conférences Épiscopales d’Afrique Oriental (A.M.E.C.E.A.) (MALAWI)

En tant qu’Église en Afrique, nous ne devrions pas nous contenter de la croissance du nombre des catholiques. Le but primaire de notre évangélisation devrait être une opportune concentration sur la Parole de Dieu comme la base de l’évangélisation des cœurs des hommes qui ouvrira la voie à une vie chrétienne plus qualitative que simplement quantitative.
Nous faisons face à la demande d’une catéchèse plus mûre assurant la promotion d’une véritable identité chrétienne et d’une profonde conversion des cœurs. Il est décourageant qu’en Afrique aujourd’hui, des catholiques puissent participer à des affrontements politiques et ethniques, que des hommes politiques catholiques puissent être impliqués dans de graves cas de corruption concernant les ressources publiques et que certains de nos catholiques recourent aux pratiques occultes durant les périodes de difficultés; tout cela nous dit que nous avons encore beaucoup de chemin à faire afin de promouvoir une foi qui transforme le cœur et une foi qui fasse justice.
Il existe un besoin de formation plus sérieuse concernant la Doctrine sociale de l’Église à tous les niveaux de l’Église en Afrique, ainsi qu’une plus profonde application d’une inculturation de notre théologie et non seulement de nos rites.
À cet effet, je répète ce que la hiérarchie catholique au Malawi a présenté dans sa lettre pastorale: « Approfondir notre vie chrétienne ». Le message est d’intensifier dans nos cœurs le désir ardent de vivre comme de bons chrétiens, ce qui se traduit dans la prière, le témoignage et le service de l’Église.
La voie la plus sûre pour surmonter les persécutions, l’injustice, le tribalisme, le régionalisme, la corruption politique et économique est un cœur humain pleinement catéchisé!
Par la réconciliation, ceux qui sont éloignés peuvent joindre les mains en amitié et des nations peuvent rechercher ensemble le chemin de la paix.

[Texte original: anglais]

Mgr Robert SARAH, Archevêque émérite de Conakry, Secrétaire de la Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples (CITÉ DU VATICAN)

La théorie du genre est une idéologie sociologisante occidentale des relations hommes-femmes, qui s’attaque à l’identité sponsale de la personne humaine, à la complémentarité anthropologique entre l’homme et la femme, au mariage, à la maternité et à la paternité, à la famille et à la procréation. Elle est contraire à la culture africaine et aux vérités humaines éclairées par la Révélation divine en Jésus Christ.
L’idéologie du genre sépare le sexe biologique de l’identité masculine ou féminine en affirmant que celle-ci n’est pas intrinsèque à la personne mais qu’elle est une construction sociale. Cette identité peut – et doit – être déconstruite pour permettre à la femme d’accéder à une égalité de pouvoir social avec l’homme et à l’individu de « choisir » son orientation sexuelle. Les relations hommes-femmes seraient gouvernées par une lutte de pouvoir.
Au nom de cette idéologie irréaliste et désincarnée, qui dénie le dessein de Dieu, il est affirmé qu’au départ nous serions indéterminés : c’est la société qui façonne le genre masculin et féminin au gré des choix changeants de l’individu. Le droit de choisir étant la valeur suprême de cette nouvelle éthique, l’homosexualité devient un choix culturellement acceptable, et l’accès à ce choix doit être promu.
La nouvelle idéologie est dynamique et s’impose à la fois aux cultures et aux
politiques. Elle exerce pression sur le législateur pour qu’il prescrive des lois favorables à l’accès universel aux informations et aux services contraceptifs et abortifs (concept de « santé reproductive ») ainsi qu’à l’homosexualité.Dans la culture africaine, l’homme n’est rien sans la femme et la femme n’est rien sans l’homme. L’un et l’autre ne sont rien si l’enfant n’est pas au centre de la famille, constituée par un homme et une femme et cellule de base de la société. L’idéologie du genre déstabilise le sens de la vie conjugale et familiale que l’Afrique a su préserver jusqu’à présent.
La société a besoin de vérité dans les relations. Pas de paix, pas de justice, pas de stabilité dans la société sans famille, sans coopération entre l’homme et la femme, sans père et sans mère. Au nom de la non-discrimination, cette idéologie crée de graves injustices et compromet la paix.
L’Afrique doit se protéger de la contamination du cynisme intellectuel de l’Occident. Il est de notre responsabilité pastorale d’éclairer la conscience des africains quant aux dangers de cette idéologie meurtrière.

[Texte original: français]

– Rév. Raymond Bernard GOUDJO, Sécrétaire de la Commission « Justitia et Pax » de la Conférence Épiscopale Régionale de l’Afrique de l’Ouest (A.C.E.A.O.), Côte d’Ivoire (BÉNIN)

La paix n’est pas un fourre-tout, elle ne peut servir de tremplin à n’importe quelle idée. La paix est une fin constamment poursuivie qui suppose la mise en pratique de certaines valeurs médianes, ô combien nombreuses.
Face aux situations sociales critiques, voire explosives, on voit se développer des modules d’éducation à la paix. Ces modules s’intéressent beaucoup plus au mécanisme comportemental qu’aux valeurs structurantes. Les valeurs structurantes façonnent immédiatement et permanemment la personne humaine tant au plan spirituel qu’au plan psychologique et moral en lui donnant la capacité de choisir radicalement, dans un contexte situé, le bien pour soi qui soit le bien pour tous.
Par éducation, il faut comprendre la pédagogie de la réception des valeurs en la personne humaine : c’est-à-dire l’oeuvre pédagogique qui consiste à ouvrir la personne humaine à une vision intégrale de tout l’homme et de tout homme afin que dans le relationnel qui, malgré la constante du conflictuel, poursuit l’amitié, elle soit en mesure de s’auto-conduire par elle-même, en vertu de l’Esprit de conseil, vers les biens personnels et sociaux les plus élevés.
Je me permets de faire deux propositions :
1. L’Église-famille de Dieu en Afrique (appel au SECAM – SCEAM), en lien avec le Congrégation pour l’Éducation catholique, devrait mettre le plus tôt possible sur pied une équipe de chercheurs en matière de pédagogie et de communication des valeurs sociales et chrétiennes. Ces chercheurs auront à penser et à produire un syllabaire et une grammaire du social servant de fondamentaux aux différentes Conférences Épiscopales Régionales et Nationales. Celles-ci, à leur tour, les enrichiront grâce au dévouement de leurs Commissions Justice et Paix, de Pastorale sociale (Caritas), de l’Enseignement catholique, de l’Apostolat des laïcs et de la Pastorale familiale.
2. L’Église-famille de Dieu en Afrique (SECAM – SCEAM) devrait tenir comme un tout de l’éducation, la formation de la base (les enfants en famille comme lieu d’insémination naturelle des valeurs humaines) et le difficile dialogue sans préjugé avec la classe dirigeante et élitaire (elle aussi confrontée à des problèmes immédiats et pressants que les purs énoncés moraux ne sont pas en mesure de résoudre, mais ont plutôt tendance à éloigner des vérités de foi et de moeurs, en un mot de la charité de l’Église-famille de Dieu).

[Texte original: français]

Mgr Ambroise OUÉDRAOGO, Évêque de Maradi (BURKINA FASO)

Au Niger, l’Islam est présente de façon massive et colore toutes les activités de la vie sociale, culturelle, économique et politique. Les mosquées et les medersa sont omniprésentes. Nous assistons aussi à la création d’orphelinats, de centres médicaux et de bureaux de solidarité. Certains nouveaux mouvements réformistes islamistes alimentent les radios et les télévisions privées d’émissions religieuses dans le but de former les croyants musulmans à mieux vivre et pratiquer la religion musulmane.
Vivant au coeur de ce contexte socioculturel et religieux, l’Eglise famille de Dieu qui est au Niger, consciente de sa situation de minorité, s’efforce de vivre et de témoigner de l’amour de Dieu pour être au service de la Réconciliation, de la Justice et de la Paix.
L’Eglise de Dieu, qui est au Niger, fait du dialogue islamo chrétien une priorité pastorale dans sa mission d’Evangélisation. Sans prétendre réaliser des actions extraordinaires ou mener des initiatives éclatantes, les communautés chrétiennes, soutenues et encouragées par leurs pasteurs, s’efforcent de rechercher et de vivre une fraternité universelle dans un esprit de gratuité avec leurs frères et soeurs musulmans, à travers le dialogue de vie, l’écoute et le respect de l’autre et les échanges de bons procédés lors des événements marquants de la vie humaine.
Au niveau de la commission interdiocésaine chargée des relations islamo chrétiennes, nous sommes parvenus à organiser des sessions de formations qui ont regroupé chrétiens et musulmans. Ces sessions, conjointement animées par des prêtres et des imams, ont permis non seulement de nous rencontrer entre chrétiens et musulmans autour d’une table, mais surtout de prier, d’échanger et de réfléchir ensemble sur le rôle de leaders religieux dans l’éducation civique, la prévention des conflits et la lutte contre la pauvreté au Niger.
Enfin, la présence de l’Archevêque de Niamey dans le comité ad hoc chargé de la prévention de conflits politiques et sociaux au Niger en dit long sur l’estime et la crédibilité que les autorités politiques ont à l’endroit de l’Eglise au Niger. ,
Notre conviction, aujourd’hui, est que le dialogue entre chrétiens et musulmans est non seulement possible mais nécessaire et urgent au regard des conflits, de guerres et des violences que traversent notre Afrique et notre monde. Si nous voulons une Afrique réconciliée où règnent la Justice, la Paix, ce serait utopique et contreproductif que des croyants africains travaillent en ordre dispersé. Il nous faut unir nos forces et nos talents pour prier et oeuvrer ensemble pour qu’advienne et naisse une Afrique de paix, de Justice et de Pardon. N’ayons pas peur de risquer nos vies en nous appuyant sur la Parole de Dieu qui nous sauve et nous libère de tout mal.

[Texte original: français]<br>
Card. Francis ARINZE, Préfet émérite de la Congrégation pour le Culte Divine et la Discipline des Sacrements (NIGÉRIA)

Pour donner à l’Église une plus grande crédibilité et plus de courage dans sa mission prophétique de prédication de la réconciliation, de la justice et de la paix, il faut prendre soin à ce que la réconciliation, la justice et la paix soient vécues au sein des structures de l’Église, en particulier par les agents ecclésiaux tels que les évêques, les prêtres, les personnes consacrées et les fidèles laïcs. Telles sont les suggestions données par l’Instrumentum laboris dans différents articles (par exemple 17, 38, 45, 53, 61, 109 et 110).
Les gens considèrent à juste titre les évêques comme des dirigeants. Il n’y a qu’eux pour montrer que l’appartenance ethnique, la langue ou la classe sociale ne sont pas prépondérantes dans l’attribution des tâches au sein de l’Église, et que la Conférence épiscopale nationale fonctionne comme un corps collégial et parle d’une seule voix sans être influencée par des considérations d’ordre tribal.
Les prêtres donnent un exemple d’unité et d’harmonie lorsque le presbytérium diocésain fonctionne comme une fraternité sacramentelle, lorsqu’ils sont heureux de
vivre en communautés de deux ou trois prêtres diocésains plutôt que d’être nommés curés de paroisse et donc de vivre seuls, et quand ils acceptent de tout cœur un nouvel évêque nommé par le Saint-Père sans organiser de factions avec une mentalité myope de « Fils de la terre ». Le succès de l’Église, qui nomme des évêques en dehors de leur zone linguistique, est un puissant message pour certaines communautés africaines blessées par le virus politique et social d’un ethnicisme extrême. Nous devons rendre hommage aux prêtres qui ont été tués au cours des massacres tribaux parce qu’ils prêchaient la charité et l’harmonie sans considérer les frontières tribales et en allant au-delà de ces dernières.
Les congrégations religieuses rendent un bon témoignage à l’universalité parce que leurs membres ont généralement des origines ethniques très diversifiées.
Justice: Pour servir la justice du Royaume du Christ, l’Église « se doit de vivre la justice d’abord en son sein, dans ses membres » (Instrumentum laboris n. 45). Les diocèses doivent prendre soin d’honorer leurs contrats avec les congrégations religieuses et spécialement de veiller à ce que les personnes consacrées, hommes et femmes, les catéchistes, les employés des paroisses et les autres employés de l’Église, hommes et femmes, soient convenablement rétribués. C’est un scandale quand ces humbles travailleurs n’ont que de l’eau bénie à rapporter chez eux à la fin du mois. De plus, les curés devraient se rappeler que les offrandes apportées par les fidèles durant la procession d’offertoire, ne sont pas destinées au seul clergé, mais aux pauvres et à l’Église en général; ce qui inclut les personnes consacrées et les catéchistes (cf. Présentation générale au Missel romain, n. 73; Redemptionis Sacramentum, n. 70).
Les femmes, dans certains diocèses ou paroisses, ne se voient pas attribuer de participation suffisante au sein des conseils (cf. Instrumentum laboris, n. 61). Là où leur collaboration a été appréciée à sa juste valeur, des résultats très positifs ont été enregistrés.
Ce Synode peut aider l’Église dans chaque pays à donner un témoignage plus fort de réconciliation, de justice et de paix. « La vie d’une communauté ecclésiale qui incarne la Parole devient dès lors une lampe sur les pas de la société en général, pour que l’on évite les chemins de mort et que l’on s’engage plutôt sur ceux qui mènent à la vie, c’est-à-dire à la suite de Jésus, « le chemin, la vérité et la vie » » (Instrumentum laboris, n. 38).

[Texte original: anglais]

Mgr Adriano LANGA, O.F.M., Évêque d’Inhambane (MOZAMBIQUE)

On sait bien que, depuis la Réforme, l’Église catholique a relevé de nombreux défis à différents niveaux par rapport à d’autres Églises et credo religieux. De tels défis se sont récemment accrus et intensifiés avec la naissance et la croissance des Mouvements évangéliques. Chaque jour, nous assistons à l’exode des catholiques en direction de ces Églises et de ces mouvements. Comme preuve de ce phénomène, on assiste à une augmentation vertigineuse de ces groupes religieux ainsi qu’à la naissance de ce catholicisme au « style et langage étranges », un phénomène qui ne doit pas être perçu comme cohérent avec l’œcuménisme, mais comme une déviation dérivant de la défaite de ceux qui se sentent désavantagés. Comment naît ce phénomène? Les raisons qui peuvent être mentionnées sont diverses, mais je voudrais ici en souligner une importante, à savoir le manque ou l’insuffisance d’Inculturation sous ses différents aspects.
En effet, en discriminant, en méprisant et même en combattant les cultures africaines, en sous-évaluant les langues locales et en centrant l’évangélisation surtout sur les enfants et non pas sur les adultes, comme cela a eu lieu dans un passé récent, ou en interdisant la lecture de la Bible, comme cela était le cas il n’a pas si longtemps que ça, ou encore en ne traduisant pas les Saintes Écritures dans les langues locales, l’Église catholique n’est pas encore parvenue à donner aux catholiques d’Afrique un langage et un style qui leur sont propres. C’est pour cela que les catholiques africains ont développé un complexe d’infériorité et une certaine aliénation par rapport aux croyants des autres religions. Et c’est également pour cela que les catholiques d’Afrique, qui désirent s’éloigner du style européen et latino-américain pour se sentir vraiment chrétiens catholiques africains, sont bien disposés envers leurs frères africains appartenant à d’autres credo et à d’autres dénominations et qu’ils en adoptent le langage et le style.

[Texte original: portugais]

Mgr Francisco João SILOTA, M. Afr., Évêque de Chimoio, Deuxième Vice-Président du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (S.C.E.A.M.) (MOZAMBIQUE)

Au n. 66 du chapitre II de l’Instrumentum laboris, on peut lire: « … d’aucuns estiment que la raison profonde de l’instabilité des sociétés du continent est liée à l’aliénation culturelle et à la discrimination raciale qui ont engendré tout au long de l’histoire un complexe d’infériorité, le fatalisme et la peur » (IL n. 66).
Moi-même, conformément à cette recherche des raisons les plus profondes, je me rends compte que ce complexe d’infériorité et d’autres questions encore sont allés beaucoup plus loin et ont provoqué de graves dommages à de nombreux africains, quelque chose que je qualifierais d’aliénation anthropologique. D’autre part, les faits démontrent que de nombreux africains non seulement nient certaines valeurs qui sont typiquement les leurs, mais en arrivent aussi à se renier eux-mêmes. Ils n’acceptent pas leur « Africanité ». Le légitime orgueil que Léopold Sédar Senghor voulait diffuser comme idéologie de la « Négritude » est quelque chose que beaucoup ignorent. La campagne en faveur de l' »Authenticité »entreprise à sa manière par Désiré Mobutu a été ridiculisée! Le « Communalisme africain » au travers duquel Kwame N’krumah voudrait classifier la manière d’être de l’homme africain est considéré de manière sceptique et montré du doigt comme anachronique!
Alors, les questions qui se posent sont les suivantes: Où es-tu Afrique? Où te situes-tu? Ne serait-ce pas par hasard ce vide sans terrain et sans support auquel tu te soutiens qui est paradoxalement à la base de ton drame? D’autre part, comment est-il possible de concilier ton tempérament accueillant avec la discrimination ethnique, tribale et régionale qui règne au sein de tes sociétés mais également dans l’Église? Cette discrimination ne serait-elle pas le fruit d’un « transfert » que certains de tes fils mettent en œuvre vis-à-vis des autres pour se nier eux-mêmes? Comment est-il possible d’expliquer l’évidente contradiction existant entre l’amour inconditionné pour la vie, caractéristique de l’homme africain, et les trahisons que commettent certains de tes fils contre leurs propres frères, leur causant d’inhumaines souffrances voire les privant de la vie?
Quelle est la porte de sortie de cette situation contradictoire, ô Afrique?

[Texte original: portugais]

Mgr Fulgence RABEMAHAFALY, Archevêque de Fianarantsoa, Président de la Conférence Épiscopale (MADAGASCAR)

Au foyer, les enfants jouent un rôle irremplaçable pour que les parents puissent expérimenter la paix et le pardon. À tout instant, ils sont capables de tout casser; mais, ils sont aussi des instruments de paix pour faire comprendre aux parents que ce n’est pas la peine d’employer la violence pour une correction importante. La violence en famille est intolérable.
Entre frères et soeurs, les enfants sont instruments de paix; la sagesse ancestrale exige que les plus âgés soient moins intransigeants envers les plus petits. Ils se corrigent même par les langages usuels. Ils apprennent des paroles de paix, dignes et respectueuses. Les parents sont les modèles de leur comportement et transmettent
l’esprit de partage, de l’amour de son frère, l’obéissance et la réconciliation.
Avec une famille de quelques enfants, beaucoup de comportements sont appris facilement. C’est différent par rapport à une famille avec un seul enfant, qui de fait, trop gâté, se comporte comme un roi, et les parents n’osent plus le contrarier. L’enfant cherchera à être servi partout, et s’expose à tout danger de manipulation et de débauche.
Ainsi dirai-je, si nous voulons la paix, apprenons à bien éduquer nos enfants en famille. C’est la paix vécue de chaque maison qui rayonne dans la société; le savoir vivre; le sens du bien commun, le respect des personnes âgées; le sens du partage, le soin des plus petits, et l’écoute des parents.
Les enfants qui n’ont pas eu la chance de vivre dans une communauté familiale importante, n’auront pas suffisamment le sens et la valeur du sacrifice et de l’obéissance. La famille, première communauté de vie, est dont une éducatrice par excellence de la paix, et pourquoi pas nous, Église-Famille de Dieu de notre siècle.
Les valeurs importantes en société, entre autres la justice, l’amour, le respect mutuel, le pardon et la réconciliation, sont apprises en famille. Le problème est que dans le monde d’aujourdhui, le droit familial est contraint ; les pays riches pensent qu’avec leur argent, ils peuvent faire taire tout le monde, les petits et les pauvres, et par la violence, ils bafouent tout ce qui est justice et réconciliation, pour se faire servir.
Nous, en tant qu’Église, sommes interpellés à répondre de manière objective, plus humaine et chrétienne, aux supplications de nos compatriotes qui sont affligés par la violence, l’injustice et l’insécurité sociale. Nous sommes les parents au sein de notre société. Nous sommes mère, éducatrice et protectrice. Nous devons être toujours à la hauteur de notre tache.

[Texte original: français]

Mgr Louis PORTELLA MBUYU, Évêque de Kinkala, Président de la Conférence Épiscopale (RÉPUBLIQUE DU CONGO)

L’Église a une mission prophétique urgente en Afrique : Ezéchiel 3, 17-18.
Devant le spectacle désolant qu’offre au monde l’Afrique dont les peuples sont quasiment dépossédés de la souveraineté qui leur revient et ce, en grande partie, par leur propres enfants, l’Église se doit de poser un regard lucide sur toutes les situations où la dignité humaine est bafouée, d’en analyser les causes, et d’en déceler les mécanismes et d’interpeller sans se lasser les responsables. Le danger est que devant tant d’injustices et d’exploitation l’Église froisse par ne plus s’en émouvoir, par s’y habituer, et par ne plus parler, devenant ainsi complice du malheur des populations, alors que sa mission est d’être « la voix des sans voix ».
Mais cette mission prophétique ne pourra être exercée avec autorité morale que dans la mesure où l’Église offrira en son sein le témoignage d’une communauté réconciliée. À tous les niveaux (communautés ecclésiales de base, mouvements, communautés religieuses et sacerdotales, etc.), l’Église est appelée à être un espace humain où la réconciliation est toujours à l’ordre du jour. La fécondité de sa présence est liée à ce témoignage. Enfin à l’Église incombe aussi le devoir de participer de manière active à l’élaboration d’une pensée politique et économique autonome pouvant favoriser l’émergence d’une Afrique réconciliée avec elle-même et maîtresse de son destin.

[Texte original: français]

Mgr Maurice PIAT, C.S.Sp., Évêque de Port-Louis (ILE MAURICE)

Pour que l’Église Famille de Dieu, soit au service de la réconciliation, de la justice et de la paix, et répande ainsi le sel de l’Évangile dans les sociétés africaines, elle doit s’appuyer sur la famille, sa cellule de base. D’où l’urgence soulignée par l’Instrumentum Laboris, n. 20, d’être créatif pour répondre aux besoins spirituels et moraux des familles.
Je voudrais attirer l’attention ici sur un de ces besoins celui des parents. Démunis devant la violence qui s’abat sur leurs familles, ou chahutés par la modernité qui bouleverse les courroies traditionnelles de transmission des valeurs, ils ont besoin d’être soutenus.
Quand la guerre déchire leurs familles, les parents peuvent se demander quel sens il reste encore à leur vie, et quelles valeurs ils pourraient encore transmettre à leurs enfants. Ils ont besoin d’une parole qui en dénonçant les causes profondes de la violence, permet de lutter contre le fatalisme et montre le sens que peut donner à la vie un combat pour plus de justice. Même s’ils n’arriveront jamais au bout de ce combat, ils pourront au moins transmettre à leurs enfants le goût de lutter et de souffrir pour la justice.
Les parents victimes de la violence ont besoin aussi d’être accompagnés sur leur chemin de guérison qui passe nécessairement par la porte étroite de la non-violence, qui seule peut leur redonner un goût de vivre, et les rendre capables de transmettre à leurs enfants une raison de vivre.
Pour d’autres parents c’est l’indifférence ou l’agressivité de leurs enfants, pris dans le tourbillon d’une société de consommation et de communication tous azimuts, qui est pour eux source de souffrance profonde. Les mécanismes de la transmission traditionnelle de la foi et des valeurs semblent être en panne. Ils cherchent des lieux pour en parler et ont besoin d’être soutenus.
Quand à travers les « Communautés Ecclésiales Vivantes », les parents sont rejoints dans leur désir de retrouver le goût de transmettre, et sont mis en contact avec la Parole de Dieu, ils découvrent, à partir de leurs épreuves, une proximité inattendue avec les souffrances du Christ qui les encourage et redonne sens à leurs vies. Accompagner les familles sur ce chemin pascal semble essentiel aujourd’hui pour que l’Église, Famille de Dieu, répande le sel de l’Évangile en terre africaine.

[Texte original: français]

Mgr Joseph AKÉ YAPO, Archevêque de Gagnoa, Président de la Conférence Épiscopale (CÔTE D’IVOIRE)

Comment l’Église en Afrique peut-elle être sel de la terre et lumière du monde si elle ne se met pas elle-même en cause dans sa gestion des fidèles et des prêtres, dans son exercice du pouvoir et de l’autorité? Si l’Église veut jouer efficacement son rôle d’artisan de paix, de réconciliation et de justice, elle doit commencer par mettre en pratique en son propre sein ce qu’elle enseigne et veiller à mettre en place les structures nécessaires et indispensables pour la formation et l’éducation de ses fidèles.

[Texte original: français]

Mgr Fulgence MUTEBA MUGALU, Évêque de Kilwa-Kasenga (RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO)

Pour promouvoir une culture de paix, de justice, de réconciliation, de tolérance, de dialogue et de convivialité au sein de nos populations, les Églises d’Afrique ont intérêt à utiliser efficacement les médias et à relever certains défis. À l’heure du numérique c’est un impératif incontournable dans un environnement médiatique pollué par la manipulation, la propagande politique, le divertissement peu édifiant et l’activisme des sectes, mais aussi marqué par l’impérialisme des médias étrangers qui se proposent en s’imposant.
D’une part, pour être efficace, la communication ecclésiale doit devenir une priorité pastorale. Pour cela, les moyens de communications sociales doivent être réellement mis au service de l’évangélisation et eux-mêmes évangélisés. Il est souhaitable, à cet égard, que nos structures ecclésiales et nos institutions ecclésiastiques disposent, dans la mesure de leurs ressources matérielles disponibles, de leurs moyens propres de communications (radios, journal, bulletin d’informations, site Internet, télévision, téléphone, etc.) et les utilisent réellement. Face au manque de moyens matériels et financiers, on utilisera, par exemple, le parrainage avec des organes médiatiques d’autres continents, ainsi que la solidarité active
avec les personnes de bonne volonté. Les agents pastoraux, en l’occurrence les évêques, les prêtres et les séminaristes, doivent s’initier à l’utilisation de nouvelles technologies de la communication et de l’information en pastorale, particulièrement dans la pastorale de la justice, de la paix et de la réconciliation. Nos populations doivent, elles aussi, être formées à l’usage des outils médiatiques avec discernement et esprit critique, à la lumière des principes éthiques et des droits humains. Quant aux opérateurs de la communication dans nos sociétés, il impérieux qu’ils soient sensibilisés sur la déontologie de leur métier et sur la responsabilité qui est la leur dans la promotion de la paix, de la justice, de la réconciliation et de la dignité de la personne humaine. Comme nous le recommande la doctrine de l’Eglise, l’on doit fonder des associations des communicateurs catholiques.

[Texte original: français]

Mgr Jean-Bosco NTEP, Évêque d’Édéa (CAMEROUN)

Dans son message à l’occasion de la journée mondiale de la paix en 2004, le Pape Jean-Paul II, de regrettée mémoire, dit que la vraie paix n’est possible que si elle s’appuie sur le pardon et la réconciliation. C’est un aveu de l’impuissance de la négociation et des armes.
Dès le début de la démocratisation en Afrique, les gouvernants se sont tournés vers l’Église pour qu’elle les accompagne. Cet appel a donné à celle-ci une mission nouvelle qui a fait dire aux Pères du 1er Synode Spécial pour l’Afrique:  » désormais l’éducation en vue du bien commun et du respect du pluralisme sera l’une des tâches pastorales prioritaires de notre temps  » (nuntris n°34). Or le Pape Jean Paul II refusait toute improvisation dans une si lourde responsabilité.
En parlant de « perspectives nouvelles de la réconciliation », nous voulons faire écho à cet appel du Saint-Père et comprendre la réconciliation comme une manière d’être et de vivre, c’est-à-dire bâtir une vie pleine d’attentions, de tendresse, d’amitié; une manière conséquente de vivre avec l’autre, avec Dieu et avec soi-même, voire avec la nature. La réconciliation devrait se manifester dans tous les aspects de notre vie sociale et religieuse et devenir un témoignage d’amour.
La réconciliation, telle qu’elle a été organisée dans certains pays africains n’a pas donné les fruits escomptés. Elle n’a pas fait disparaître le ressentiment, ni la peur. Elle n’a pas suffisamment rencontré l’adhésion des cœurs. En fait elle ne saurait se limiter à l’aspect social, public. C’est d’abord un processus personnel. L’Église a l’avantage de parler au cœur de l’individu plus que le politique. Elle doit s’adresser directement aux consciences individuelles, aux capacités de réflexion et de décision de chaque personne pour l’option de la réconciliation comme socle de la paix et donc comme garantie d’un ordre social crédible. L’individu, chrétien de son état, sera amené à l’indispensable nécessité de la conversion personnelle, à la réconciliation, à la paix comme base d’une vie ecclésiale.
La perspective nouvelle de la réconciliation que nous souhaitons fait appel à la culture. Il faut instaurer dans l’Église une culture de la réconciliation, chemin nécessaire voire indispensable pour la paix.

[Texte original: français]

Mgr George NKUO, Évêque de Kumbo (CAMEROUN)

En plus de l’avidité, la corruption et le manque de confiance dans nos responsables politiques, l’un des plus graves obstacles à la justice, à la paix et à la réconciliation en Afrique est la pauvreté. Il y a la pauvreté en Afrique et il y a la faim dans de nombreuses régions du continent africain. Il y a des personnes avides en Afrique, y compris nos responsables qui ne se soucient pas de leurs frères et sœurs.
La pauvreté signifie que les besoins primaires en matière de nourriture, de boisson et de logement ne sont pas satisfaits. La pauvreté signifie que la sécurité n’existe pas dans la communauté. La pauvreté signifie que les moyens de soigner nos familles ne sont pas disponibles. La pauvreté signifie que nos enfants n’auront pas d’avenir et resteront sans l’espoir d’avoir une famille et des ressources. La pauvreté signifie que la tristesse et la peur ont remplacé la joie et la sérénité. Telle est la pauvreté qui est présente dans de nombreuses régions d’Afrique. La pauvreté est la cause la plus importante de la faim.
La pauvreté existe en Afrique, mais cette dernière a presque tout pour être le continent le plus riche de la terre. L’Afrique est le continent le plus riche au monde en ressources naturelles. Les agriculteurs en Afrique sont pauvres parce que la productivité de leur terre et de leur travail demeure faible. Cette forme de pauvreté rurale a aussi été la règle en Europe et en Amérique du Nord par le passé. Il semblerait que la pauvreté doive être vaincue par des voies absolument nouveaux. La vérité est qu’il n’existe pas de solutions immédiates permettant de résoudre la pauvreté à grande échelle, mais il faut commencer quelque part.
Une première solution face à ces conditions rurales de pauvreté en Europe et en Amérique vint des nouvelles découvertes de la science appliquées à l’agriculture. La mise à disposition d’une nouvelle technologie productive pour les agriculteurs permit à l’Europe et à l’Amérique au début et dans la moitié du XXe siècle de mettre fin à la pauvreté rurale diffuse.
Aujourd’hui, nous devons faire face au problème de l’introduction de cultures dérivant de l’ingénierie génétique (GE) en Afrique. La question est de savoir si ces nouvelles technologies sont dangereuses par nature ou si elles peuvent apporter une contribution positive à la vie des personnes dans les pays pauvres d’Afrique. L’ingénierie génétique est-elle intrinsèquement immorale ou constitue-t-elle seulement une autre technologie applicable à l’agriculture? Cette biotechnologie est-elle un empire du mal comme certaines personnes voudraient nous le faire croire?
D’un autre côté, cette nouvelle science indique non seulement que la qualité de la vie des plus pauvres connaîtra une forte amélioration mais qu’ils entameront également le processus de développement économique. Il s’agit d’une technologie qui offre aux agriculteurs les plus pauvres l’une des clefs permettant de sortir de la pauvreté.
Mais vu que cette technologie est encore relativement nouvelle et demande une étude à long terme pour évaluer ses impacts sur l’environnement et sur la santé humaine, nous, du Cameroun, suggérons que l’Afrique ne l’adopte pas précipitamment et à l’aveuglette. Cette technologie devrait être suivie avec le plus grand soin même si elle promet le salut économique à l’Afrique.

[Texte original: anglais]

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ZENIT Staff

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