ROME, Jeudi 8 octobre 2009 (ZENIT.org) – Les habitants les plus pauvres de Quetta, chef-lieu de la province du Béloutchistan, dans le sud-ouest du Pakistan, savent pouvoir compter sur quelqu’un pour l’instruction de leurs enfants : les prêtres salésiens.
Dans cette région, minée par la pauvreté et où sont venus se réfugier de très nombreuses personnes en provenance d’Afghanistan, les religieux sont à pied d’œuvre pour assurer leur instruction.
Interrogé par l’AED, l’association internationale Aide à l’Eglise en détresse, le missionnaire italien don Pietro Zago, précise que la mission des salésiens comprend aussi l’instruction des enfants à l’intérieur des camps de réfugiés afghans, à proximité de Quetta, exclus des écoles pakistanaises en raison de leur pauvreté et de leur statut d’immigrés.
Dans une province où 70% de la population est analphabète, les salésiens ont fondé le Centre d’éducation Don Bosco, dans la zone d’Issa Nagri qui, en langue urdu signifie Jésus de Nazareth.
L’école fournit une instruction de base aux jeunes chrétiens et musulmans, qui ne peuvent avoir accès aux instituts privés par manque d’argent.
Les écoles privées coûtent en effet jusqu’à 2.000 roupies par mois, alors qu’un salaire moyen tourne autour des 6.000 roupies par mois et par famille.
Au centre Don Bosco, par contre, la somme à payer oscille entre 70 et 100 roupies par mois, une somme qui ne couvre qu’une partie du coût total soutenu pour chaque élève. Les dépenses du centre, entre salaires des enseignants, fournitures scolaires et repas, dépassent les 7 millions de roupies par an.
« Nous avons ouvert ce centre pour les chrétiens qui ne peuvent se permettre d’aller à l’école, mais nous avons pensé qu’il était injuste de ne pas ouvrir les portes aussi aux musulmans pauvres » , a dit don Zago.
Près de la moitié des 1.300 élèves sont musulmans.
Les immigrés afghans
Le Pakistan compte près de 2 millions d’immigrés afghans sur son territoire, et près de 500.000 d’entre eux vivent dans les camps autour de Quetta.
« Beaucoup d’enfants réfugiés vont à l’école dans des maisons louées à l’intérieur de leur camp car ils n’ont ni l’autorisation ni les moyens d’avoir accès aux écoles gouvernementales », a insisté le père salésien. « Le centre don Bosco aide trois de ces écoles, en leur donnant des fonds pour payer les enseignants et distribuer du matériel scolaire et des repas, mais beaucoup d’autres ne reçoivent pas d’instruction par manque d’argent » .
Les réfugiés appartiennent à deux catégories : ceux qui ont quitté l’Afghanistan avant l’an 2000 après l’invasion russe et ceux qui ont émigré après 2001 suite à la campagne américaine contre les talibans.
Don Zago a expliqué à l’AED que le centre s’occupe de promouvoir le respect mutuel entre les divers groupes ethniques. Les élèves sont répartis dans des classes différentes uniquement quand il y a cours de religion.
« Quand ils sont mis ensemble dès leur tendre enfance et qu’ils apprennent à se respecter, cela signifie qu’ils peuvent grandir en vivant ensemble dans la collaboration réciproque » , a souligné don Zago.
Les chrétiens au Pakistan ne représentent qu’un 1,4% de la population totale : soit 2,3 millions de chrétiens pour 160 millions de musulmans.