ROME, Mardi 6 octobre 2009 (ZENIT.org) – Certains documents trouvés en Allemagne par la Pave the Way Foundation (PTWF) prouvent que dès septembre 1930, les évêques catholiques ont excommunié le parti nazi d’Hitler.
Selon les documents trouvés par Michael Hesemann, collaborateur de la PTWF, en septembre 1930, trois ans avant qu’Adolf Hitler n’arrive au pouvoir, l’archidiocèse de Mayence condamna publiquement le parti nazi.
Selon les normes publiées par l’archidiocèse de Mayence, il était « interdit à tout catholique de s’inscrire dans les rangs du parti national socialiste d’Hitler ».
« Il n’était pas permis aux membres du parti hitlérien de participer en groupe à des funérailles ou à d’autres offices catholiques ». Par ailleurs, « un catholique ne pouvait être admis aux sacrements tant qu’il restait inscrit au parti hitlérien ».
La déclaration de l’archidiocèse de Mayence a été publiée en première page de L’Osservatore Romano, avec un article publié le 11 octobre 1930 et intitulé « Le parti d’Hitler condamné par l’autorité ecclésiastique ».
L’incompatibilité de la foi catholique avec le national-socialisme fut alors déclarée. Une personne qui se déclarait catholique ne pouvait pas devenir membre du parti nazi, sous peine d’être exclue des sacrements.
En février 1931, le diocèse de Munich confirma l’incompatibilité de la foi catholique et du parti nazi.
En mars 1931, les diocèses de Cologne, de Paderborn et des provinces du Rhin dénoncèrent l’idéologie nazie, interdisant publiquement tout contact avec les nazis.
Indignés et furieux de cette excommunication émise par l’Eglise catholique, les nazis envoyèrent Hermann Göring à Rome, avec une demande d’audience au secrétaire d’Etat Eugenio Pacelli. Le 30 avril 1931, le cardinal Pacelli refusa de rencontrer Göring qui fut reçu par le sous-secrétaire Mgr Giuseppe Pizzardo, avec la charge de prendre note de ce que les nazis souhaitaient.
En août 1932, l’Eglise catholique excommunia tous les dirigeants du parti nazi. Parmi les principes anti-chrétiens dénoncés comme hérétiques, l’Eglise catholique allemande mentionna explicitement les théories raciales et le racisme.
Toujours en août 1932, la Conférence épiscopale allemande publia un document détaillé dans lequel elle donnait des instructions sur la manière de s’entretenir avec le parti nazi.
Dans le document, il est écrit qu’il était absolument interdit aux catholiques de devenir membres du Parti national-socialiste. Celui qui désobéissait était immédiatement excommunié.
Dans le document de la Conférence épiscopale trouvé par la PTWF, il est aussi écrit que l’archidiocèse considérait comme « illicite d’appartenir au parti nazi », parce que « les manifestations de nombreux chefs du parti ont un caractère hostile à la foi » et « sont contraires aux doctrines fondamentales de l’Eglise catholique ».
En janvier 1933, Adolf Hitler arriva au pouvoir et les organisations catholiques allemandes diffusèrent un tract intitulé « Un appel sérieux dans un moment grave », où elles considéraient la victoire du parti national-socialiste comme « un désastre » pour le peuple et pour le pays.
Le 10 mars 1933, la Conférence épiscopale allemande, réunie à Fulda, adressa un appel au président allemand, le général Paul von Hindenburg, exprimant « (ses) préoccupations les plus graves qui sont partagées par une grande partie de la population ».
Les évêques allemands se tournèrent vers von Hindenburg, en manifestant leur crainte que les nazis ne respectent pas « le sanctuaire de l’Eglise et la position de l’Eglise dans la vie publique ».
C’est pourquoi ils demandèrent au président une « protection urgente de l’Eglise et de la vie ecclésiastique ».
Les évêques catholiques ne furent pas écoutés.
Antonio Gaspari