ROME, Lundi 5 octobre 2009 (ZENIT.org) – Mettre en valeur les qualités humaines et spirituelles peut « changer l’ordre international de l’intérieur, qui est là où demeure la vraie crise », a souligné Mgr Celestino Migliore, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies.
Mgr Migliore est intervenu le 29 septembre dernier à New York, au débat de la 64ème session de l’assemblée générale de l’ONU, soulignant que l’idée de produire des ressources et de les gérer stratégiquement sans vouloir réaliser en même temps le bien, « s’est révélé une déception ».
C’est pourquoi, pour changer cet ordre de l’intérieur, l’assemblée générale doit fournir « une contribution plus solide et plus profonde » en commençant par reprendre le préambule et l’article de la Charte de l’ONU, in primis la définition : « Nous peuples des Nations unies ».
« Le thème de la paix et du développement va de pair avec l’inclusion de tous les peuples dans l’unique communauté de la famille humaine bâtie sur la solidarité », a déclaré l’observateur permanent.
Pour Mgr Migliore, « il faut admettre que le devoir de construire les Nations unies comme un vrai centre pour harmoniser les actions des nations, pour atteindre des objectifs commun, est une tâche extrêmement difficile » .
« Plus augmente l’interdépendance des peuples, plus s’affirme l’utilité des Nations unies », a-t-il souligné. « Aussi la nécessité d’une organisation capable de répondre aux questions posées par la croissante complexité des relations internationales devient-elle fondamentale ».
L’ONU, a-t-il ajouté, ira de plus en plus vers la formation d’une vraie famille de nations dans la mesure où « elle assumera la vérité de l’interdépendance inévitable entre les peuples et acceptera la vérité sur la personne humaine ».
Respect intégral de la vie humaine
Considérant la nature du développement et le rôle des pays donateurs et de ceux qui reçoivent de l’aide, Mgr Migliore a déclaré qu’il ne faut jamais oublier que « le développement véritable implique nécessairement le respect absolu de la vie humaine », que celui-ci « ne peut jamais être séparé du développement des peuples ».
« Chaque être humain a droit à une bonne gouvernance, soit à toutes les actions sociales nationales et internationales qui contribuent directement ou indirectement à garantir à tous une vie libre et digne », a-t-il estimé.
En même temps, « une partie essentielle de cette dignité suppose que chacun assume la responsabilité de ses propres actions et respecte activement la dignité d’autrui ».
Ceci, a-t-il ajouté, s’applique aux individus et aux Etats, « dont le vrai progrès et l’affirmation dépendent de leur capacité à établir et entretenir des relations responsables avec d’autres Etats et à manifester une responsabilité commune face aux problèmes du monde ».
Le vrai multilatéralisme et le dialogue entre les cultures, a relevé Mgr Migliore, doivent se baser sur une réelle prise en charge du développement de tous les êtres humains, car « le partage des devoirs réciproques incite plus à l’action que la simple assertion des droits ».
La responsabilité de la protection
Selon Mgr Migliore, la reconnaissance de la responsabilité de la protection, formulée au Sommet mondial de 2005 et approuvée par tous les Etats membres des Nations unies, est « une pierre milliaire » des principes de la vérité dans les relations internationales et du gouvernement mondial ».
« La reconnaissance de l’objectif fondamental et du caractère indispensable de la dignité de chaque individu garantit que les gouvernements doivent tout mettre en œuvre pour éviter et réprimer le génocide, le nettoyage ethnique et autres crimes contre l’humanité ».
En reconnaissant l’interconnexion des responsabilités de protéger, les Etats « comprendront l’importance d’accepter la collaboration au sein de la communauté internationale comme outil de leur mission et d’une souveraineté responsable ».
L’acceptation du principe de la responsabilité de protéger et des vérités sous-jacentes qui guident la souveraineté responsable peut donc être « un catalyseur pour réformer les mécanismes, les procédures et la représentativité du conseil de sécurité ».
La protection de l’environnement
Mgr Migliore a ensuite rappelé que cette 64ème session de l’assemblée générale de l’ONU a commencé par un sommet spécial sur les changements climatiques, objet de la conférence de Copenhague prévue du 8 au 16 décembre prochains.
« La protection de l’environnement constitue le point culminant du multilatéralisme car c’est le destin même de l’homme qui en dépend », a-t-il souligné.
« La reconnaissance de la double vérité de l’interdépendance et de la dignité personnelle requièrent aussi que les questions environnementales soient considérées comme un impératif moral et qu’elles se traduisent sous formes de normes juridiques, capables de défendre notre planète et de garantir aux générations futures un environnement sain et sûr » , a-t-il conclu.
Roberta Sciamplicotti