Entre certitudes et espoirs à la veille du synode pour l’Afrique

Entretien avec le fondateur du Mouvement Shalom

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ROME, Vendredi 2 octobre 2009 (ZENIT.org) Le mouvement Shalom regarde avec espoir le synode pour l’Afrique qui s’ouvrira dimanche prochain au Vatican sur le thème : « L’Eglise en Afrique au service de la réconciliation, de la  justice et de la paix ». 

« Certitude et espoirs : le synode des évêques pour l’Afrique » est l’intitulé du symposium organisé hier jeudi à l’Université pontificale grégorienne à Rome. 

Le mouvement Shalom, qui est intervenu à ce symposium, est une organisation laïque, sans but lucratif, d’inspiration catholique, rassemblant hommes politiques et religieux de tous bords.

ZENIT s’est entretenu avec son fondateur, Mgr Andrea Pio Cristiani, sur le travail que le mouvement effectue en Afrique et ce qu’il attend du synode des évêques de ce continent. 

ZENIT – Vous êtes intervenu au symposium sur le thème de l’espérance et la paix qu’apportera à l’Afrique le synode des évêques. Pourquoi avoir choisi ce thème ? 

Mgr Cristiani – La réalité qui est sous nos yeux n’a rien de tranquillisant, surtout concernant ce continent qui fait l’objet de ce synode. 

On dirait parfois qu’il y a comme un embargo un peu mesquin qui cache tout le drame de la vie de millions d’êtres humains qui habitent cette planète. Il suffit de penser à l’augmentation du nombre de personnes souffrant de faim dans le monde dont la très grande majorité se trouve en Afrique.

Il y aussi une raison d’espérer : le fait, il me semble, que dernièrement, après le voyage de Benoît XVI en Angola et au Cameroun, et après le G8 à l’Aquila, l’attention envers l’Afrique se soit accrue au niveau de l’opinion mondiale. Quelque chose est en en train de bouger. Souhaitons que ce séminaire avant le synode puisse vraiment marquer le début d’un redressement de l’Afrique. 

ZENIT – Quelles œuvres sociale le Mouvement développe-t-il en Afrique? 

Mgr. Cristiani – Nous sommes très engagés au Burkina Faso, mais nous sommes présents dans d’autres pays africains, comme le Congo, le Kenya, le Togo. Notre présence est très forte en Ouganda, où nous avons de petites coopératives et divers secteurs artisanaux.

Notre engagement est de nature culturelle. Nous investissons surtout dans la formation des jeunes, et nous nous basons pour cette formation sur la doctrine sociale de l’Eglise qui a ses racines dans l’Evangile, dans l’enseignement du Christ. Avant tout, pour nous, il est important de former l’homme. Les activités de Shalom visent un développement durable. 

Nous cherchons donc à investir dans le travail, dans l’aspect professionnel, aidant financièrement à réaliser des projets qui puissent répondre aux exigences, surtout dans le domaine agricole. On doit donc commencer par aider ceux qui travaillent la terre, en améliorant les conditions de vie des paysans afin qu’avec leurs familles, ils puissent vivre de manière digne et juste. Le travail devient donc un élément primordial de l’activité sociale du mouvement. 

ZENIT – Qu’est ce qui fait qu’un mouvement né dans une région comme la Toscane soit si sensible à l’Afrique? 

Mgr. Cristiani – Etant une région très industrialisée, la Toscane a reçu les premiers flux migratoires. Nous voyions arriver des populations, de nouveaux visages, des personnes qui venaient d’autres cultures et qui avaient parfois du mal à s’intégrer, qui n’étaient pas respectées dans leurs droits. Et puis il y a avait le contact avec le cœur de l’Eglise, avec le témoignage des missionnaires qui étaient présents et parlaient des souffrances de ces pays. Afin d’améliorer leurs conditions de vie, tant de migrants sont venus exercer des travaux très modestes dans notre région. Il faudrait freiner les migrations qui ne sont pas dignes pour la personne humaine et le développement. Nous devons tout faire pour que les pays qui ont tant de ressources puissent en profiter pleinement. 

ZENIT – Qu’attend l’Afrique de ce synode? 

Mgr. Cristiani – L’Afrique est consciente de son état de souffrance, d’humiliation. Nous souhaitons que le synode soit traduit dans la pastorale ordinaire de l’Eglise, de façon à ce que les problèmes de l’Eglise soient pris à cœur par les paroisses, associations, groupes et mouvements. L’Afrique, à la différence de l’Europe, est un continent doté d’un bon potentiel spirituel qu’il est urgent de canaliser pour créer un climat de fraternité qui commence par reconduire tous et tout à l’unique Dieu.

ZENIT – Quels sont, à votre avis, les fruits laissés par le précédent synode pour l’Afrique, en 1994? 

Mgr. Cristiani – Il a permis de renforcer l’unité de l’Eglise catholique, et a sans aucun doute favorisé le dialogue entre les valeurs anciennes de l’Evangile et les traditions culturelles antiques de l’Afrique, en insistant davantage sur le visage africain de l’Eglise catholique. 

Carmen Elena Villa

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ZENIT Staff

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