ROME, Lundi 21 septembre 2009 (ZENIT.org) - Le premier ministre vietnamien est résolu à ne pas céder aux demandes du Vatican visant la restitution des biens confisqués à l'Eglise par l'État, indique aujourd'hui « Eglises d'Asie », l'agence des Missions étrangères de Paris (MEP).
Le gouvernement vietnamien a tenu à exprimer publiquement sa volonté de ne pas céder aux revendications de la communauté catholique et du Vatican, concernant la restitution des biens d'Eglise confisqués par l'État au moment de l'établissement du régime socialiste. C'est ce qu'a déclaré le premier ministre vietnamien, Nguyên Tân Dung, vendredi 18 septembre, à Budapest, aux journalistes de Voice of America (VOA, émission en vietnamien) à l'issue d'un entretien avec le premier ministre hongrois, Gordon Bajnai (1). Dans sa déclaration, le chef du gouvernement vietnamien a laissé entendre que le Vatican faisait pression pour la restitution de ces biens. Cet Etat ne peut revendiquer aucune propriété sur le territoire du Vietnam, a-t-il souligné.
Dans son entretien, le premier ministre vietnamien a justifié la manière dont son gouvernement s'était opposé aux récentes tentatives de la communauté catholique pour retrouver la propriété des biens confisqués par l'État depuis 1954, date de l'instauration du pouvoir communiste à Hanoi. Le gouvernement vietnamien ne cédera pas à ce type de pressions, y compris à celles qui viennent du Vatican, a-t-il déclaré. « Le Vietnam est une nation indépendante, jouissant d'une pleine souveraineté, avec un État de droit. Toutes les activités des citoyens vietnamiens et des organisations religieuses doivent être menées conformément à la constitution et à la législation du pays... Il doit en être ainsi des opérations concernant les biens religieux ».
Tout un passage de l'entretien recueilli par VOA concerne le Vatican : « Je tiens à le dire clairement : il n'y a pas de propriétés du Vatican au Vietnam. Sur le territoire du Vietnam, les terres appartiennent uniquement à ce pays, à son peuple, à ses citoyens, à son Etat. Il n'y existe aucune propriété appartenant à une religion d'un pays étranger, le Vatican. Les revendications portant sur ce qu'on appelle « les biens du Vatican » sont des revendications immotivées, non conformes à la constitution et à la législation du Vietnam ».
La réaction du chef du gouvernement vietnamien étonne certains observateurs. Lors des récentes affaires (la délégation apostolique, Thai Ha, Tam Toa, Loan Ly), aucun des protagonistes n'avait attribué les biens revendiqués au Vatican. Au contraire, la restitution de l'ancienne délégation apostolique de Hanoi a été demandée en tant que propriété du diocèse et de l'Eglise catholique, prêtée pendant un temps au représentant de Rome au Vietnam. L'étonnement est d'autant plus vif que, récemment, des articles de la presse officielle ont voulu faire croire que le Souverain Pontife ainsi que la hiérarchie vietnamienne soutenaient sans réserve la politique menée par le gouvernement vietnamien et étaient mécontents de l'attitude des prêtres et des laïcs engagés dans le mouvement de protestation. Certains bruits avaient laissé entendre que, lors de son passage en Italie en novembre ou décembre 2009, le chef de l'État, Nguyên Minh Triet, rencontrerait le pape pour faire avancer le processus devant aboutir à l'établissement de relations diplomatiques entre le Vietnam et le Vatican.
Un document publié le 4 septembre 2009 par le ministère de la Construction, intitulé 1878 / BXD-QLN, avait aussi laissé penser que le gouvernement s'orientait vers une révision de sa politique à l'égard des biens d'Eglise confisqués. Il déclarait en particulier que, dans tout le pays, l'utilisation des « biens d'origine religieuse » présentait actuellement une certaine complexité. Par la suite, le ministère demandait à un certain nombre de provinces de fournir un rapport sur l'état actuel de l'utilisation des biens d'origine religieuse (2).
(1) http://www.voanews.com/vietnamese/2009-09-19-voa9.cf
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