ROME, Mardi 22 septembre 2009 (ZENIT.org) – La célébration de la journée du Judaïsme reprendra normalement le 17 janvier 2010 en Italie après la non-participation des juifs en 2009 : catholiques et juifs souhaitent en effet de développer leurs relations et poursuivre leur réflexion commune sur le Décalogue, les « Dix paroles ».
Il s’agit de « favoriser de toutes les manières possibles, au niveau institutionnel national ou à la base, des occasions de rencontre » car « la foi dans le Dieu des Pères, reçue en don, rend les croyants, chrétiens et juifs, responsables de l’édification d’une coexistence fondée sur le respect de l’enseignement de Dieu », indique un communiqué de la conférence des évêques italiens (CEI).
La participation juive à la célébration 2009 avait été suspendue après la polémique sur la liturgie en latin de la messe de Jean XXIII (lire à ce propos la mise au point de Michel Remaud, Zenit du 21 janvier 2009). Cette Journée précède traditionnellement en Italie la semaine de prière pour l’Unité des chrétiens (18-25 janvier).
Le communiqué fait allusion à la rencontre du pape et de la communauté juive de Cologne en août 2005 et annonce le thème de la prochaine Journée : « Le chemin accompli ces dernières décennies a été extraordinaire et plein de fruits pour tous, constate le communiqué. Dans cette perspective, on poursuivra donc la réflexion sur les Dix Paroles, comme Benoît XVI l’avait souhaité en la synagogue de Cologne. L’an prochain, on reprendra donc la quatrième commandeman, selon la numérotation juive : ‘Souviens-toi du jour du shabbat pour le sanctifier’ ».
Le cardinal président Angelo Bagnasco, président de la CEI, a en effet rencontré les rabbins Giuseppe Laras, président de l’Assemblée rabbinique italienne et Riccardo Di Segni, grand rabbin de la communauté juive de Rome. Le cardinal a voulu présenter aux rabbins et à la communauté juive ses voeux pour le Nouvel an juif (Rosh haShana) et les grandes fêtes d’automne.
Le cardinal Bagnasco a redit son « estime » personnelle et celle des évêques de la conférence épiscopale pour la communauté juive italienne.
Il a aussi dit comprendre les « réactions de préoccupation devant des expressions du texte liturgique » et il a rappelé à ce sujet les paroles du cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone, dans sa lettre au rabbinat d’Israël sur les « intentions du Saint-Père » publiée après la publication de l’« Oremus et pro Iudaeis ».
Le communiqué souligne que le pontificat de Benoît XVI s’inscrit dans la ligne de conduite de l’Eglise depuis Nostra Aetate en disant: « Il n’y a – de la façon la plus absolue – aucun changement dans l’attitude développée par l’Eglise catholique vis à vis du peuple juif, surtout à partir du concile Vatican II. A ce propos, la conférence épiscopale italienne répète que l’Eglise catholique n’a pas l’intention d’agir activement poru la conversion des juifs ».
En outre l’Eglise ondamnne à nouveau fermement l’antisémitisme: « Le cardinal, continue le communiqué, a manifesté sa préoccupation pour ces foyers d’antisémitisme et d’anti-judaïsme qui, de temps à autre, continuent d’apparaître, et il a répété la nécessité d’une vigilance attentive, en souhaitant que les liens déjà profonds entre les deux parties se resserrent encore davantage ».
« La croissance de l’amitié et de l’estime réciproque rendra plus facile l’éradication de ces éléments qui peuvent favoriser des attitudes antijuives », estiment les évêques d’Italie.
Après les « éclaircissements » que cette rencontre a permis, les dexu aprites ont décidé « d’un commun accord » de reprendre la célébration de la Journée de réflexion judéo-chrétienne du 17 janvier, qui n’a pas vu la participation des juifs en 2009.
Le communiqué indique la « conviction commune » que « la reprise de cette célébration aidera à la compréhension réciproque et rendra plus fructueuse la collaboration pour la croissance de l’amour de Dieu et du prochain », précise le communiqué.
Rappelons qu’en Italie, le président de la conférence des évêques est nommé par le pape.
Anita S. Bourdin