La réforme dont l’ONU a besoin, selon le Saint-Siège

Chaque Etat doit promouvoir ses intérêts en fonction du bien commun

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ROME, Jeudi 17 septembre 2009 (ZENIT.org) La réforme dont nécessite l’ONU pour ne pas perdre de son importance concerne la manière dont sont prises les décisions au sein de l’organisation internationale et passe par la volonté politique de chaque Etat membre de promouvoir ses propres intérêts en fonction du bien commun mondial.

C’est ce qu’a affirmé l’observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à New York, Mgr Celestino Migliore, qui est intervenu mardi aux micros de Radio Vatican, à l’occasion de l’ouverture des travaux de la 64ème session de l’assemblée générale de l’ONU qui rassemble à New York 130 chefs d’Etat et de gouvernement et dont le débat général est prévu du 23 au 30 septembre. 

Dans cet entretien, le représentant du Saint-Siège affirme qu’« il existe, indubitablement, la perception inquiète que sans une réforme précise de son mode de décision l’ONU pourrait glisser vers une dangereuse perte d’importance ».

Le problème, souligne-t-il, « n’est pas de trouver des solutions techniques et institutionnelles adéquates, car bien au contraire : les propositions sages et efficaces abondent! ». 

Pour Mgr Migliore, « la question réside dans la volonté politique de chaque Etat membre de l’organisation, en particulier de ceux qui y exercent une plus grande influence politique, économique, militaire ou démographique, de savoir oser, autrement dit d’avoir l’audace de promouvoir ses propres intérêts nationaux dans le contexte et en fonction de la promotion du bien commun mondial » . 

« Il faut faire des organisations internationales un lieu non de répartition du pouvoir, mais d’attention et de réponse efficace aux problèmes des populations », souligne-t-il. 

La nécessité d’une réforme de l’organisation mondiale a également été soulignée par le nouveau président de l’assemblée générale de l’ONU, l’ancien ministre libyen Ali Treki, au début du débat général annuel des Nations unies, mardi dernier. 

« L’assemblée générale, qui représente le monde entier, a rencontré des obstacles sur son chemin ; elle n’a pu s’élargir ou faire valoir ses résolutions », a reconnu Ali Treki.

« Les Nations unies doivent se réformer, récupérer leur légitimité internationale et faire en sorte que l’on écoute leur voix et applique leurs résolutions », a-t-il déclaré. 

Ali Treki pense que les Nations unies sont la voie vers un meilleur avenir, où les personnes de toute race, toute religion et culture doivent coopérer. 

Concernant la réforme institutionnelle de l’ONU, et concrètement du Conseil de sécurité, Mgr Migliore estime qu’« il ne s’agit pas uniquement de penser à un élargissement à d’autres pays, mais surtout à la question du veto ». 

Selon l’observateur permanent du Saint-Siège, le veto au Conseil de sécurité « ne peut être vu en termes de privilège ou de puissance, mais par égard de justice et de solidarité face aux urgences internationales qui demandent une réponse immédiate ».  

De la récente conférence sur la crise économique et financière et son impact sur le développement est né un groupe de travail dont le but est d’aider à redessiner les institutions financières mondiales, rappelle Mgr Migliore. 

Quant à la démocratisation de l’ONU, évoquée également par Ali Treki, le représentant du Vatican souligne qu’actuellement, « les grandes questions économiques et financières sont débattues et réglées à l’intérieur de groupes restreints, que ce soit le G8 ou le G20, mais qu’il y aurait aussi le G192 que forme les Nations unies ». 

Il demande donc à ce que participent « au débat et aux propositions tous les 192 pays membres de l’ONU » et que les groupes les plus puissants « aient de la considération et une attention pour la voix du G192 ». 

Mgr Migliore renvoie alors à cette autorité mondiale capable d’affronter de manière adéquate les problèmes de la communauté internationale, et que Benoît XVI défend dans son encyclique Caritas in veritate

L’encyclique, souligne-t-il, reconnaît les Nations unies comme une autorité publique capable de garantir un ordre social au niveau mondial. 

Le document, conclut-il, « met l’accent sur la nécessité que cet ordre social reconnaisse et respecte également un précieux ordre éthique et moral des choses. Une voie incontournable si nous voulons que l’ONU conserve toute son importance et son efficacité ».

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ZENIT Staff

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