ROME, Vendredi 29 mai 2009 (ZENIT.org) – L’Eglise doit être comprise à la lumière de son engagement permanent à surmonter les frontières et à passer des unes aux autres, estime le cardinal salésien Oscar Rodriguez Maradiaga, qui est intervenu mercredi à la première journée de travail de la 73ème assemblée semestrielle de l’Union des supérieurs généraux (USG).
130 représentants des différents ordres religieux masculins étaient présents à la rencontre, organisée à l’université pontificale salésienne de Rome jusqu’à ce vendredi 29 mai.
Dans son adresse de salut, le président de l’USG, le père Pascual Chávez, recteur majeur des salésiens, a expliqué le thème de l’assemblée : « Les changements géographiques et culturels dans les instituts de vie consacrée: défis et perspectives », rapporte l’agence d’information ANS des salésiens.
Un thème, a précisé le père Chavez, qui « entend être un signe de proximité à l’Eglise, laquelle est encore une fois en train de mettre en œuvre des synodes continentaux, comme celui de l’Afrique, et une opportunité de réflexion sur la décentralisation de l’Eglise et de la vie consacrée vers la banlieue » .
N’étant pas toujours aisé « de définir quels changements, déplacements géographiques et équilibres culturels sont en train d’émerger dans la vie consacrée », le père Chávez a souligné « plus que jamais » la nécessité de « commencer à les décrire et à les comprendre ».
Deux interventions ont guidé les travaux de la première journée, rapporte l’ANS : l’intervention du card. Maradiaga, qui a affronté le thème proprement dit de la rencontre; et celle du frère Giovanni Dalpiaz, osbc, qui a parlé des « changements géographiques et culturels dans la vie consacrée ».
Le card. Rodriguez Maradiaga est parti de la constatation que « l’Incarnation et la naissance de l’Eglise ont eu lieu dans un contexte historique, géographique et culturel très précis, caractérisé par des ombres et des lumières », souligne l’agence des salésiens.
Pour le cardinal hondurien, président de caritas internationalis, « la persistance de quelques concepts classiques de la vie sociopolitique (citoyenneté, démocratie, tyrannie, politique) et l’apparition de nouvelles réalités, comme la mégalopole, l’interdépendance économique, la distribution des biens et la répartition des populations » sont les « signes des temps » nécessaires pour comprendre le Christ et l’Eglise aujourd’hui.
« Nous, les chrétiens, nous avons longtemps vécu avec une image très statique de la géographie », reconnaît-il. « Cette image a changé, dans le sens où le centre de gravité de l’Eglise ne se trouve plus au nord, mais au sud, puisque 75% des chrétiens vivent en Asie, en Afrique et en Amérique ».
Selon le cardinal Rodriguez Maradiagas, outre la géopolitique et la géoéconomie, il est nécessaire que « l’Eglise et la vie consacrée envisagent une nouvelle géoévangélisation ».
« La nouvelle universalité qui caractérise la dimension sociale et culturelle du monde se reflète inévitablement dans la vie religieuse et dans la christianisation des différents continents », estime-t-il.
C’est pourquoi, a-t-il conclu, la vie consacrée, en relevant ce défi, est appelée à « être une ‘lettre du Christ’, c’est-à-dire un témoignage réel et authentique du Christ et de son Evangile ».
Isabelle Cousturié