ROME, Mardi 19 mai 2009 (ZENIT.org) – « Benoît XVI a jeté des graines d’espérance (…). Il nous revient maintenant de faire en sorte qu’elles portent des fruits de paix, de réconciliation et d’unité ».
C’est le bilan commun du patriarche de Jérusalem des Latins Fouad Twal et du Custode de Terre Sainte, le père Pierbattista Pizzaballa, interrogés par L’Osservatore Romano le 17 mai, au terme du long voyage (8-15 mai) entrepris par Benoît XVI en Terre Sainte.
Le pape « nous a surtout donné de la conviction et du courage », a tout d’abord estimé le patriarche de Jérusalem des Latins. « Nous n’attendons pas de miracles, mais nous devons prier et donner au Seigneur du temps pour recueillir ce qui a été semé ».
Benoît XVI « nous a demandé de rester, de résister malgré la complexité de la situation, parce que ce sont aussi les lieux de la croix », a ajouté S.B. Fouad Twal. « Il s’agit d’un défi à accepter, même dans des conditions dramatiques ».
« Le pape a pu voir de ses propres yeux, toucher de ses propres mains les difficultés que nous vivons chaque jour », a-t-il affirmé. « Et cela nous rapproche, nous permet de nous sentir plus proches de l’Eglise universelle ». « La voix de Benoît XVI se répand dans le monde entier, et maintenant nous attendons plus de prière pour la Terre Sainte, plus de solidarité dans tous les sens du terme ».
« Je dis aux enfants de notre peuple, a enfin souligné le patriarche de Jérusalem, ‘Vous êtes appelés à vivre une mission. Si vous partez, vous trouverez du travail, peut-être aurez-vous une maison et vous ne devrez plus passer les check-point, mais vous ne trouverez nulle part une Terre Sainte’
Le père Pizzaballa, quant à lui, a évoqué un « bilan absolument positif ». Le pape « a avant tout donné de la force aux chrétiens de Terre Sainte. Dans ce contexte religieux, il a su parler avec clarté aux musulmans et aux juifs ».
« Shalom, salaam, peace (paix, ndlr) : nous l’avons lu sur les banderoles, nous l’avons entendu dans les chants et dans les slogans », a ajouté le père franciscain. « Il faut maintenant la préparer cette paix, qui doit être basée sur l’intégrité, sur la dignité des personnes, sur des relations absolument libres, sur la confiance réciproque ».
Pour lui, « il faudra beaucoup de temps ; mais les signes et les gestes donnés durant la visite du pape indiquent le but et en particulier, montrent qu’il est possible de l’atteindre ». « Il ne s’agit pas de rêves utopistes, mais de quelque chose qui, si elle est vraiment voulue, peut devenir réalité ».
Marine Soreau