ROME, Dimanche 10 mai 2009 (ZENIT.org) – Comme la science ou la philosophie, la religion « peut être corrompue », a estimé Benoît XVI en dénonçant la « perversion de la religion ». Lorsqu’elle est au service de la « violence » ou de « l’ignorance », « la religion est défigurée », a ajouté le pape en soulignant l’importance de « l’éducation ».
Benoît XVI s’est exprimé le 9 mai à l’occasion de la bénédiction de la première pierre de l’Université du patriarcat latin, dans la ville de Madaba, en Jordanie.
« La religion, comme la science et la technologie, comme la philosophie et toutes les expressions de notre quête de la vérité, peut être corrompue », a estimé le pape. « La religion est défigurée quand elle est mise au service de l’ignorance et du préjugé, du mépris, de la violence et des abus ». « Dans ce cas, nous ne constatons pas seulement une perversion de la religion mais aussi une corruption de la liberté humaine, une étroitesse et un aveuglement de l’esprit ».
Mais pour Benoît XVI, « une telle issue n’est pas inévitable », car « quand nous promouvons l’éducation, nous exprimons au contraire notre confiance dans le don de la liberté ». « Le cœur humain peut être endurci par les conditionnements du milieu environnant, par les intérêts et les passions ». « Mais toute personne est aussi appelée à la sagesse et à l’intégrité, au choix décisif et fondamental du bien sur le mal, de la vérité sur la malhonnêteté, et elle peut être aidée dans cette tâche », a-t-il poursuivi.
Si « science et technologie offrent d’extraordinaires bienfaits à la société et ont grandement amélioré la qualité de vie des êtres humains », « la science a ses limites », a affirmé le pape. « Elle ne peut répondre à toutes les questions qui concernent l’homme et son existence ».
Pour le pape, « l’usage des connaissances scientifiques requiert la lumière de la sagesse éthique ». « En conséquence, les universités où la quête de la vérité est liée à la recherche de ce qui est bon et noble, offrent une contribution indispensable à la société », a poursuivi Benoît XVI.
S’adressant aux étudiants chrétiens de Jordanie et des régions voisines, le pape les a invités à « se consacrer avec sérieux à une formation morale et professionnelle appropriée » et « à être les bâtisseurs d’une société juste et pacifique composée de personnes de religions différentes et d’origines ethniques diverses ». Ces réalités – je désire le souligner une fois de plus – doivent conduire, non à des oppositions, mais à un enrichissement mutuel ».