ROME, Lundi 6 avril (ZENIT.org) - A la fin des travaux du sommet du G20 de Londres, le porte-parole du Saint-Siège invite à se soucier davantage des pauvres qui, précise-t-il, sont la voie à suivre pour sortir de la crise mondiale.
Cette recommandation du père Federico Lombardi s.j., directeur de la salle de presse du Saint-Siège, constitue le cœur de l'éditorial du bulletin hebdomadaire « Octava Dies », publié par le Centro Televisivo Vaticano, dont il est également le directeur. L'article est intitulé : « Bâtir sur la confiance ».
Dans son commentaire, le père Lombardi évoque l'appel de Benoît XVI au G20 à coordonner avec urgence tous les moyens nécessaires pour surmonter la crise actuelle, afin qu'elle ne se répète jamais plus, en accordant une attention spéciale aux plus pauvres et aux sans voix.
« Croire réellement en l'homme, surtout aux hommes et aux femmes les plus pauvres, sera la preuve que l'on veut vraiment sortir de la crise sans exclusions et que l'on veut vraiment éviter que ne se répètent les situations que nous sommes amenés à vivre aujourd'hui », explique le père Lombardi, en citant la lettre que le Pape a envoyée au premier ministre britannique, Gordon Brown.
Le père jésuite souligne ensuite que le Benoît XVI a rapporté avec lui de son voyage en Afrique « les problèmes dramatiques et la pauvreté de ce continent, mais également la volonté et l'espérance de ses habitants de vivre et de s'affranchir », et qu'il a donc voulu mettre en garde les riches, leur rappelant qu'ils ne devaient pas et ne pouvaient pas « construire l'avenir sans tenir compte des pauvres ».
Mais pour cela, relève-t-il, il est crucial de « repartir sur de bonnes bases en édifiant un ordre mondial juste, solidaire et stable » ; et reprenant les propos du pape, il ajoute, « la seule vraie base solide c'est de croire en l'homme ».
« Ne plus jamais avoir une confiance aveugle en la finance, souligne-t-il, ne plus jamais croire à un commerce ou à des systèmes de production, privés de solides repères éthiques, mais croire en une économie qui porte vraiment ‘en elle' la conscience de la dignité de toutes les personnes humaines et sa responsabilité de servir leur développement intégral » .
« Nous voulons tous sortir de la crise actuelle, poursuit-il, mais il serait illusoire de penser s'en sortir en laissant de côté ceux qui en souffrent le plus et qui ont encore moins la possibilité de se faire entendre ». Ces mêmes personnes, souligne-t-il, qui « ont pourtant beaucoup à offrir pour l'avenir de la famille humaine ».
« Se battre pour éliminer la pauvreté extrême et ainsi délivrer la vraie richesse de ce monde : les créatures de Dieu, faites à son image. Telle est la priorité, la priorité plus digne, à suivre par ceux qui ont entre leurs mains la destinée de notre monde », conclut-il.