ROME, Vendredi 10 avril 2009 (ZENIT.org) – La fin « ignominieuse » de Jésus en Croix « aurait dû marquer le triomphe définitif de la haine et de la mort sur l’amour et sur la vie », fait observer Benoît XVI qui commente la profession de foi du centurion romain au pied de la croix : « Mais il n’en fut pas ainsi ! », a-t-il constaté. Le pape a invité une nouvelle fois à prier pour les victimes du séisme des Abruzzes.
Depuis l’an dernier, Benoît XVI, qui aura 82 ans la semaine prochaine, préside le Chemin de Croix au Colisée, le Vendredi Saint, de la terrasse du Mont Palatin, sous un auvent, mais il ne porte plus la croix. Devant lui, un prie-Dieu en bois recouvert de velours rouge.
Cette « Via Crucis » a commencé vers 21 h 15 en présence de milliers de personnes, à la lumière des flambeaux. Le pape avait confié les méditations à Mgr Thomas Menamparampil, archevêque de Guwahati, en Assam (Inde) (cf. Zenit des 8 et 9 avril 2009).
Dans son allocution, au terme de la méditation des 14 stations, vers 22 h 43, le pape a fait observer que « la profession de foi de ce soldat romain, qui avait assisté au déroulement des différentes étapes de la crucifixion, ne peut pas ne pas nous surprendre ».
Le pape a exprimé ainsi le bouleversement intérieur du centurion : « Cet officier de la troupe romaine, qui avait assisté à l’exécution de l’un des nombreux condamnés à la peine capitale, sut reconnaître en cet homme crucifié le Fils de Dieu, ayant expiré dans l’abandon le plus humiliant ».
Ce Chemin de douleur, a souligné Benoît XVI, conduit à la révélation de l’amour de Dieu : « La douloureuse Passion du Seigneur Jésus ne peut pas ne pas porter à la pitié même les cœurs les plus endurcis, parce qu’elle constitue le sommet de la révélation de l’amour de Dieu pour chacun de nous ».
Le pape a prononcé cette phrase en accentuant le mot « chacun » avant d’ajouter : « C’est par amour pour nous que le Christ meurt sur la croix ! »
Mais c’est un amour qui agit. Benoît XVI insiste aussi sur la force transformante de cet amour au cœur de la société. « Encore à notre époque, a fait observer le pape, combien de personnes, dans le silence de leur existence quotidienne, unissent leurs souffrances à celles du Crucifié et deviennent les apôtres d’un véritable renouveau spirituel et social ! »
Contemplant le visage du Christ « défiguré » dans sa Passion, le pape a souligné son lien avec l’humanité : « Son visage se reflète sur celui de toute personne humiliée et offensée, malade et souffrante, seule, abandonnée et méprisée ».
Les personnes choisies pour porter la Croix représentent la souffrance de nos sociétés et des chrétiens persécutés. Aux côtés du cardinal vicaire du pape pour Rome, Agostino Vallini, ont en effet porté la croix une jeune de l’Inde, deux jeunes du Burkina Faso, deux Franciscains de la Custodie de Terre Sainte, une famille romaine, un jeune handicapé.
Le pape n’a pas manqué de mentionner la douleur des Abruzzes : « Prions, a-t-il demandé, avec tous les affligés, prions surtout avec tous les souffrants de la région de L’Aquila frappée par le tremblement de terre. Prions afin que pour eux aussi, en cette nuit obscure, apparaisse l’étoile de l’espérance, la lumière su Seigneur ressuscité ».
C’est là le mystère de libération de la croix du Christ, a expliqué en substance le pape : « En versant son sang, il nous a rachetés de l’esclavage de la mort, il a brisé la solitude de nos larmes, il est entré dans toutes nos peines et dans tous nos soucis ».
Le Chemin de Croix du Colisée est transmis chaque année en mondovision. Mais dans Rome, le Chemin de Croix a donné lieu à dix processions publiques, dont une, organisée par la paroisse des Anges Gardiens, de Piazza Sempione, a commencé à 20 h 30, et elle a traversé le quartier de « Montesacro ».
Anita S. Bourdin