ROME, Mercredi 8 avril 2009 (ZENIT.org) – La Caritas se félicite des nouveaux engagements pris durant le sommet du G20 relatifs aux aides et objectifs de développement, mais craint que les leaders ne fassent pas assez pour éviter que des millions de personnes plongent dans la pauvreté.
Les leaders du G20, qui représentent les pays développés et les pays en voie de développement, se sont rencontrés, le 2 avril à Londres, dans le cadre de l’énorme défi que constitue la crise économique mondiale actuelle.
Blandine Bouniol, responsable Caritas pour la coopération internationale, relève que le G20 « a réaffirmé les objectifs et engagements pris pour le développement, comme le fait de consacrer 0,7% du PIB aux aides étrangères », mais souligne que la Caritas « reste sceptique sur le fait que ces promesses seront maintenues, vu que certains donateurs sont déjà en train d’annoncer des coupes drastiques de budget ; et qu’il n’y a encore ni mesures ni programmes concrets de pris ».
« Les mesures du G20 pour les pays en voie de développement restent liées aux performances de bonne gouvernance, comme l’ont souligné la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire international, mais l’une comme l’autre encouragent un type d’économie libérale qui a conduit à des pertes dramatiques d’emplois et des coupes dans les services publics ».
« Nous voulions que la Banque et le Fonds soient plus démocratiquement représentés », a-elle reconnu, comme le souligne la Caritas dans un communiqué.
Blandine Bouniol a souligné qu’ « il y a eu des premiers pas encourageants vers la levée du secret bancaire et la publication des listes des paradis fiscaux », mais « aucun pays sur la liste noire n’est représenté au G20 ».
Elle a également relevé qu’ « aucune mesure de règlementation n’a été prise pour renforcer la transparence des paiements et des taxes payées par les compagnies aux gouvernements ».
« Le rôle du business multinational visant à conditionner le développement d’un pays est sous-évalué et la responsabilité des compagnies multinationales qui œuvrent dans les pays en voie de développement est ignorée », a-t-elle ajouté.
La représentante Caritas a ensuite déploré le fait qu’ « aucun pas décisif » n’ait encore été fait pour faire face aux changements climatiques et construire une nouvelle économie supposée faire baisser l’utilisation du carbone.
La conférence de l’ONU sur l’impact de la crise sur le développement, en programme pour juin, n’a par ailleurs pas été mentionnée.
« Le G20 demande aux Nations unies d’exercer un rôle de monitorage pour mesurer l’impact de la crise sur les plus pauvres et sur les plus vulnérables, souligne Blandine Bouniol ; mais au-delà de cela l’ONU, en tant que forum plus inclusif, avec des représentants de tous les pays, y compris les plus pauvres, est le forum moderne qui a le plus de légitimité pour proposer des solutions aux crises mondiales ».