ROME, Mercredi 8 avril 2009 (ZENIT.org) – « Dans le grand silence du Samedi-Saint, l’Église veille en prière », a expliqué Benoît XVI qui a consacré sa catéchèse du mercredi à une explication du sens des célébrations pascales et de la messe chrismale, célébrée à Rome le Jeudi saint, au matin : une anticipation de l’année sacerdotale.
Le pape a présidé l’audience générale du mercredi, place Saint-Pierre, en présence de quelque 15.000 personnes de différents continents.
Benoît XVI a présenté le sens général des « trois jours » des célébrations pascales : « Au cours du Triduum pascal, la liturgie nous invite à méditer la passion, la mort et la résurrection du Seigneur ».
Le pape a souligné le lien entre la messe chrismale, au cours de laquelle les prêtres réunis autour de leur évêque renouvellent leurs promesses sacerdotales, et l’année du prêtre qu’il ouvrira le 19 juin prochain, à l’occasion du 150e anniversaire de la mort de saint Jean-Marie Vianney, le curé d’Ars. Il a aussi rappelé qu’au cours de cette messe, on bénit l’huile des baptisés et des catéchumènes et l’on consacre le saint chrême des confirmands et des consécrations épiscopales.
C’est le saint chrême, fait d’huile d’olive et de baume, qui donne son nom à la messe, et dont l’usage est prescrit dans tous les sacrements qui confèrent un « caractère », une marque définitive à la personne qui le reçoit : le baptême, la confirmation, l’ordre. L’Église emploie l’huile et le saint chrême pour les personnes et pour les choses : l’huile pour les catéchumènes sert aussi à la bénédiction des fonts baptismaux, dans l’administration du baptême, dans la consécration des autels fixes ou mobiles, dans l’ordination des prêtres, et dans le couronnement des rois et des reines.
L’huile des malades sert, comme son nom l’indique, pour l’onction des malades mais aussi la bénédiction des cloches.
Enfin l’Église fait usage du saint chrême dans les sacrements du baptême et de la confirmation, dans la consécration des évêques mais aussi celle du calice et de la patène, ainsi que – comme l’huile du baptême – dans la bénédiction des cloches.
Benoît XVI a souligné ce matin que « les rites de la messe chrismale, célébrée demain matin, expriment la plénitude du Sacerdoce du Christ ainsi que la communion ecclésiale qui doit animer le peuple chrétien réuni pour le sacrifice eucharistique et vivifié dans l’unité par le don de l’Esprit Saint ».
Et à propos de l’entrée dans le triduum pascal au soir du Jeudi saint, il a ajouté : « Au cours de la messe du soir, l’Église commémore l’institution de l’Eucharistie, le sacerdoce ministériel et le commandement nouveau de la charité, laissés par Jésus à ses disciples. Cette célébration nous invite à rendre grâce à Dieu pour le don de l’Eucharistie, que nous devons accueillir avec dévotion et adorer avec foi ».
Benoît XVI a souligné ensuite en ces termes le sens de la célébration de la passion le Vendredi Saint en insistant sur la « victoire » du Christ sur le mal et sur « l’humilité » et le « courage » des baptisés : « Commémorant la passion et la mort de Jésus en Croix, le Vendredi Saint est un jour de tristesse, mais il est en même temps le moment propice pour réveiller notre foi, pour renforcer notre espérance et notre courage afin de porter notre croix avec humilité et confiance en Dieu, sûrs de son soutien et de sa victoire ».
Avant d’évoquer Pâques, Benoît XVI s’est arrêté au « grand silence du Samedi-Saint » en disant : « L’Église veille en prière, partageant les sentiments de douleur et de confiance en Dieu de Marie. Ce recueillement nous conduira à la Veillée pascale, où éclatera la joie de Pâques ».
« Alors sera proclamée la victoire de la lumière sur les ténèbres, de la vie sur la mort et l’Église se réjouira de sa rencontre avec son Seigneur », a conclu le pape.
Aux francophones, et particulièrement aux jeunes du Foyer vocationnel Jean-Paul II de Vannes ainsi que ceux du Collège Saint-Joseph de Lectoure, le pape a adressé cette invitation à vivre les jours saints avec Marie : « Pour que les fêtes pascales portent un fruit abondant, laissez-vous accompagner par Marie dans l’attente de l’aube de la résurrection. À vous tous, à vos familles, à vos communautés, bonnes et saintes fêtes de Pâques ! »
Anita S. Bourdin