ROME, Mercredi 1er avril 2009 (ZENIT.org) - Le Premier ministre britannique, Gordon Brown s'engage à faire tout son possible pour que le sommet du G 20 « n'oublie ni les pauvres ni le climat ».
Le Premier ministre du Royaume Uni a répondu le 31 mars à la lettre de Benoît XVI du 30 mars en le remerciant, en évoquant leur rencontre du 19 février dernier au Vatican, et en accueillant les demandes du pape quant à la place des pauvres et des familles dans les considérations du G 20 de Londres qui aura lieu le 2 avril. Les deux lettres, en anglais, ont été publiées par la salle de presse du saint-Siège mardi soir, 31 mars.
« Dans le monde, des millions de familles luttent au moment où la récession se met à peser sur elles. Nous devons fournir une aide réelle pour faire sortir les gens de ces temps difficiles et agir pour poser les fondations de la reprise », fait observer le Premier ministre qui espère de ce sommet des « résultats ambitieux ».
« Comme vous le dites, relève le ministre, les plus pauvres du monde sont ceux qui courent les plus de risques du fait de la crise », alors qu'ils n'en sont « pas responsables ».
« Protéger les plus pauvres est l'une de mes grandes priorités », affirme le ministre Brown qui dit sa détermination à « soutenir les plus vulnérables de la société ».
Et à propos des objectifs du millénaire rappelés par Benoît XVI dans sa lettre, M. Brown répond : « Il est vital que les pays riches maintiennent leurs promesses d'aide, même en ces temps difficiles ».
Pour ce qui concerne le Royaume Uni, le Premier Ministre rappelle que sa nation a « déjà annoncé une contribution au Fonds de la Banque mondiale pour une Réponse sociale rapide (World Bank's Rapid Social Response Fund), de façon à « protéger certains parmi les plus pauvres de l'impact de la crise ».
Mais plus encore, M. Brown appelle d'autres nations à apporter aussi leur contribution de façon à « vraiment aider les peuples en difficulté ». Il affirme : « Nous ne devons pas nous détourner des pauvres au moment où ils ont le plus besoin de notre aide ».
Plus loin dans sa lettre, le Premier ministre reprend le passage de la lettre de Benoît XVI à propos de l‘Afrique en disant : « Les plus pauvres, en particulier l'Afrique, ont besoin d'une plus grande voix au G 20. C'est pourquoi nous avons étendu la participation au sommet de Londres au-delà des membres traditionnels du G 20 de façon à inclure une représentation régionale africaine et asiatique, sous la forme du Nouveau partenariat économique pour le développement africain (New Economic Partnership for African Development, NEPAD) et de l'Association des Nations du Sud-Est asiatique (Association of South East Asian Nations, ASEAN).
M. Brown souligne aussi la participation au G 20 du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, « pour travailler au soutien des économies du monde émergeant et en développement ». Il dit se réjouir que le Secrétaire général des Nations Unies participe au sommet.
Il précise aussi que pour préparer le sommet, il a déjà tenu des discussions avec des responsables africains « pour entendre leur point de vue » et le prendre en considération.
M. Brown estime que le moment actuel est « décisif pour l'économie mondiale » et que le G 20 est devant un « choix » : « ou laisser la récession suivre sa course » ou bien « décider de nous unir en tant que communauté mondiale pour nous tenir aux côtés des millions de personnes qui luttent en ces temps difficiles et combattre la récession mondiale qui frappe tant de personnes sur chaque continent ».
« J'espère, déclare M. Brown, que les responsables mondiaux vont relever ce défi ensemble ».
M. Brown exprime aussi sa préoccupation pour le climat en évoquant le sommet de Copenhague, en décembre prochain (cf. Zenit du 30 mars 2009) : « J'espère, écrit-il au pape, que le G 20 aidera aussi à créer un moment favorable pour les discussions vitales de Copenhague sur le climat ».
« Je m'engage à faire tout mon possible pour assurer notre transition vers un avenir plus vert », affirme M. Gordon Brown qui souhaite, à la fois que le G 20 aide les pauvres et s'engage à un niveau bas d'émissions de gaz carbonique, mais aussi, courageusement, relance le commerce et accorde au Fonds monétaire international les fonds dont il a besoin » pour soutenir les « économies émergeantes », de plus en plus coupées de la finance mondiale.
Enfin, souligne M. Brown, il faut se mettre d'accord pour des mesures énergiques pour « mieux réguler les banques et les fonds de couverture » et s'assurer que le système bancaire opaque soit régulé.