ROME, Mercredi 17 décembre 2008 (ZENIT.org) - Benoît XVI a reçu ce mercredi matin au Vatican et encouragé les participants d'un colloque islamo-catholique, qui reconnaissent dans le « respect » et la « connaissance » réciproques le préalable à une « gestion commune » des éventuelles « crises ».

Au terme de l'audience générale, le pape a rencontré en la salle Paul VI les participants du 11e colloque islamo-catholique sur la « responsabilité des leaders religieux en temps de crise ». Le colloque a rassemblé 12 experts catholiques, sous la présidence du cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, et 12 représentants de l'islam, sous la présidence du Dr Mohamed Ahmed Sherif, secrétaire général de la World Islamic Call Society, qui a son siège en Libye, à Tripoli (cf. Zenit du 15 décembre 2008). Le colloque a eu lieu du 15 au 17 décembre.

Benoît XVI a exprimé sa « satisfaction » pour cette rencontre et ses « encouragements », indique ce soir Radio Vatican.

Les participants ont pour leur part publié en anglais un communiqué final en quatre points.

Il soulignent d'abord la « responsabilité religieuse » des leaders religieux, qui doit s'exercer dans « l'enseignement », les « œuvres » et par « l'exemple », de façon à « servir les communautés pour la gloire de Dieu ».

Le deuxième point affirme que « les religions peuvent et doivent jouer un rôle dans la société » et souligne la mission « sociale et culturelle » des leaders religieux, notamment par la « promotion des valeurs morales fondamentales », à savoir « la justice, la solidarité, la paix, la stabilité et le bien commun de la société » et ceci en priorité en faveur « des plus faibles, des migrants, des opprimés ».

La troisième exigence est la responsabilité des leaders religieux « vis-à-vis des jeunes », de façon à ce qu'ils ne deviennent pas « victimes du fanatisme » ou du « fondamentalisme religieux », et puissent recevoir une « éducation » qui fasse d'eux des « constructeurs de ponts » et des artisans « de paix ».

Enfin, pour ce qui est des « crises » - y compris religieuses, nationales ou internationales - les participants du colloque affirment que les leaders religieux ont le devoir de travailler à leur « prévention » et à se tenir prêts pour éviter qu'elles dégénèrent « en violence confessionnelle ».

La condition de cette attitude est, précisent les signataires, le « respect » et la « connaissance » mutuelles, ancrés dans des « relations personnelles », et une « confiance » réciproque, de façon à pouvoir « gérer ensemble d'éventuelles difficultés ».

Cette initiative fait suite aux rencontres organisées en 1976 et de 1989 à aujourd'hui de façon régulière.

Le colloque s'est déroulé en cinq sessions. La partie catholique et la partie musulmane ont présenté leurs réflexions dans trois domaines : « Responsabilité religieuse », « Responsabilités culturelles et sociales », « Temps de crise sur le chemin du dialogue interreligieux ».

Anita S. Bourdin