ROME, Mercredi 17 décembre 2008 (ZENIT.org) – Quelque 80 évêques et représentants de plus de 170 groupes catholiques ont demandé à ce que la convention de l’ONU sur les changements climatiques reflète les besoins des pays pauvres dans les pays en voie de développement.
Dans le contexte de la récente convention des Nations unies sur les changements climatiques (CMNUCC) à Poznan (Pologne), ils se sont réunis pour lancer une campagne mondiale, demandant une action urgente sur la question des changements climatiques.
La campagne est conduite par le réseau des organisations catholiques de charité Caritas Internationalis et par le CIDSE, une alliance catholique d’organisations pour le développement.
« Bien qu’étant les moins responsables de ces changements climatiques, les communautés des pays en voie de développement ont été les plus durement touchées », affirme René Grotenhuis, le président du CIDSE.
« Nous avons le devoir moral de nous assurer que ces pays reçoivent l’assistance financière et technique dont ils ont besoin pour s’adapter aux changements climatiques et aspirer à de meilleures conditions de vie pour leur peuple » , a-t-il ajouté.
Dans le cadre de cette campagne, plus de 80 évêques provenant du nord et du sud de la planète ont adressé une lettre aux gouvernements impliqués dans les négociations, réclamant plus de solidarité avec les pauvres et une action rapide et soutenue concernant les changements climatiques dans les pays industrialisés.
« Les personnes dans des pays comme le Bangladesh, dépendent entièrement du climat, a dit Mgr Theotonius Gomes C.S.C, président de Caritas Bangladesh. Notre agriculture et donc toute notre culture est basée sur l’eau des pluies et des fleuves. Le changement des standards de précipitation, les tempêtes de plus en plus sévères et les longues sécheresses entraînent des pertes en vies humaines, et altèrent les formes de subsistance ».
« Ces dernières années nous avons constaté une rapide augmentation des besoins de nourriture et d’assistance de secours. On estime que dans les 10 prochaines années, il y aura 200 millions de réfugiés pour des questions de climat, dont 25%, autrement dit 50 millions, seront du Bangladesh », a-t-il ajouté.
Les pays industrialisés sont responsables à 70% de l’émission de dioxyde de carbone depuis le début de l’ère industrielle. Les pays en voie de développement ont moins de capacité de réaction et sont plus vulnérables aux changements des standards climatiques, aux tempêtes catastrophiques et aux autres effets de mutations.
« Des millions de dollars ont été débloqués pour tenter d’alléger la pression des marchés financiers. Ceci est important, mais nous ne devons pas oublier que si nous ne nous occupons pas dès maintenant des changements climatiques, le prix que nous devrons payer dans les années à venir atteindra un niveau humain et financier qu’aujourd’hui nous ne saurions imaginer », a commenté René Grotenhuis.
La campagne rassemblera des centaines de milliers de catholiques, qui exerceront des pressions sur leurs gouvernements afin qu’un accord climatique socialement juste post 2012 soit négocié. Cet accord devrait inclure le soutien sûr et suffisant des pays industrialisés aux pays en voie de développement pour les aider à s’adapter à l’impact des changements climatiques.
Il devrait également prévoir l’engagement des pays riches à réduire d’au moins 30 à 40 % le taux de leur émission de gaz à effet de serre d’ici 2020.