ROME, Lundi 15 septembre 2008 (ZENIT.org) – « Efforçons-nous donc toujours d’être des serviteurs de l’unité ! », a demandé Benoît XVI, dans son message de Lourdes, dimanche après-midi, dans l’hémicycle Sainte-Bernadette, lieu habituel de la réunion de la Conférence des évêques de France (CEF).
Le cardinal André Vingt-Trois, président de la CEF et archevêque de Paris, a commenté pour la presse ce passage du discours du pape, dans la soirée.
Benoît XVI disait : « Votre charge de sanctification du peuple des fidèles, chers Frères, est indispensable à la croissance de l’Église. J’ai été amené à préciser, dans le Motu proprio Summorum Pontificum, les conditions d’exercice de cette charge, en ce qui concerne la possibilité d’utiliser aussi bien le missel du bienheureux Jean XXIII (1962) que celui du Pape Paul VI (1970) ».
Nul n’est de trop dans l’Eglise
Il constatait que « des fruits de ces nouvelles dispositions ont déjà vu le jour », et que « l’indispensable pacification des esprits est, grâce à Dieu, en train de se faire ».
Mais le pape dit aussi « mesurer » les « difficultés » rencontrées par les évêques. Cependant, il affirme sa confiance : « Je ne doute pas que vous puissiez parvenir, en temps raisonnable, à des solutions satisfaisantes pour tous, afin que la tunique sans couture du Christ ne se déchire pas davantage ».
« Nul n’est de trop dans l’Église, a insisté le pape. Chacun, sans exception, doit pouvoir s’y sentir chez lui, et jamais rejeté. Dieu qui aime tous les hommes et ne veut en perdre aucun nous confie cette mission de Pasteurs, en faisant de nous les Bergers de ses brebis. Nous ne pouvons que Lui rendre grâce de l’honneur et de la confiance qu’Il nous fait. Efforçons-nous donc toujours d’être des serviteurs de l’unité ! »
La question ne porte pas sur le latin
En répondant aux questions des journalistes, le cardinal Vingt-Trois a tout d’abord relevé le fait que le motu proprio ne concerne pas la messe en latin, que ce n’est pas une question de « langue » puisqu’il « existe une messe en latin dans le missel de Paul VI ».
Mais « l’objectif » du document de Benoît XVI, expliquait l’archevêque de Paris, est de « favoriser l’unité entre les chrétiens » : le pape demande de « nous efforcer d’être toujours des serviteurs de l’unité ».
Le temps passe, disait en d’autres termes l’archevêque, la « dissension » date de « presque quarante ans » et le souci du pape est que cette dissension « ne se cristallise pas en rupture insurmontable ».
Favoriser la communion dans l’Eglise
Avec la possibilité de célébrer la messe selon le missel du bienheureux pape Jean XXIII, d’avant le concile Vatican II, le pape espère favoriser « une meilleure communion entre les membres de l’Eglise » et demande aux évêques de France, un an après ce motu proprio, de « poursuivre cet objectif de plus grande unité de l’Eglise ».
Il s’agit, précisait encore le cardinal Vingt-Trois, « d’accueillir ceux qui honnêtement cherchent à exprimer leur sensibilité liturgique différente non pour accentuer la séparation, et les différences », mais avec « une capacité à vivre ensemble nos différences sous la responsabilité des évêques ». « Il nous confie cette tâche », souligne le président de la CEF.
Anita S. Bourdin