ROME, Dimanche 14 septembre 2008 (ZENIT.org) – La grâce de l’Immaculée Conception faite à Marie, est personnelle certes, mais aussi « pour tous » explique Benoît XVI, à Lourdes, lieu de la révélation à Bernadette Soubirous du nom de la « belle dame » qu’elle voyait à la grotte de Massabielle depuis le 11 février 1858 : « Je suis l’Immaculée Conception ».
C’est en effet le nom que Marie a révélé lors de l’apparition du 25 mars : le nom que l’on attendait. Bernadette raconte : « Elle leva les yeux au ciel, joignant en signe de prière ses mains qui étaient tendues et ouvertes vers la terre, et me dit : Que soy era Immmaculada Councepciou ». La jeune voyante part en courant et répète sans cesse, sur le chemin, des mots qu’elle ne comprend pas. Ces mots troublent le brave curé auquel elle les rapporte. Bernadette ignorait cette expression théologique qui désigne la Sainte Vierge. Quatre ans plus tôt, en 1854, le pape Pie IX en avait fait une vérité de la foi catholique.
Benoît XVI a insisté sur le fait que ce « privilège » de Marie est non pour elle seule mais « pour tous » en disant : « La vie et la foi du peuple des croyants manifestent que la grâce de l’Immaculée Conception faite à Marie n’est pas seulement une grâce personnelle mais elle est pour tous. Elle est une grâce faite au Peuple de Dieu tout entier. En Marie, l’Eglise peut déjà contempler ce qu’elle est appelée à devenir. Chaque croyant peut dès à présent contempler l’accomplissement de sa propre vocation ».
Benoît XVI a rappelé que ce « privilège » « rapproche Marie de l’humanité, alors que « le péché divise », « éloigne ». Ce qui rend Marie si proche de chacun, a affirmé le pape, c’est justement sa pureté : « La pureté de Marie la rend infiniment proche de nos cœurs, attentive à chacun de nous, et désireuse de notre vrai bien ».
Le pape a fait observer combien les visiteurs viennent à Lourdes se confier à Marie: « Vous le voyez ici, à Lourdes, comme dans tous les autres sanctuaires mariaux, des foules immenses accourent aux pieds de Marie pour lui confier ce que chacun a de plus intime, ce qui lui tient particulièrement à cœur. Ce que, par gêne ou par pudeur, beaucoup n’osent parfois pas confier même à leurs proches, ils le confient à Celle qui est la toute pure, à son Cœur immaculé : avec simplicité, sans fard, en vérité ».
A propos du don que le Christ en Croix fait de sa Mère aux croyants, le pape a fait observer, en ce jour de la fête de l’Exaltation de la sainte Croix : « Il nous est révélé, de la bouche même de Jésus, que sa Mère est notre Mère. En tant que fils et filles de Marie, nous profitons de toutes les grâces qui lui ont été faites, et la dignité incomparable que lui procure sa Conception Immaculée rejaillit sur nous, ses enfants ».
Le pape a conclu par cette prière inspirée par un titre de Marie dans le XXXIIIe chant du « Paradis » de la « Divine Comédie » de Dante : « Sainte Marie, toi qui t’es montrée ici, il y a cent cinquante ans, à la jeune Bernadette, tu ‘es la vraie fontaine d’espérance’. Pèlerins confiants, nous venons, de tous les horizons, encore une fois puiser la foi et le réconfort, la joie et l’amour, la sécurité et la paix, à la source de ton Cœur Immaculé. Mostra te esse Matrem. Montre-toi comme une Mère pour tous, ô Marie ! Et donne-nous le Christ, l’espérance du monde ! Amen ».
Après l’angélus, le pape a remercié les francophones présents « d’accompagner le successeur de Pierre dans son pèlerinage sur les pas de Bernadette » : « Que le Seigneur creuse toujours en chacun le désir profond de le chercher et d’aller à sa rencontre. Que Dieu bénisse tous ceux que vous aimez ! », a ajouté le pape.