ROME, Jeudi 19 juin 2008 (ZENIT.org) - « La politique, forme exigeante de la charité » : c'est le thème d'un séminaire international organisé par le Conseil pontifical justice et paix qui réunira au Vatican, les 20 et 21 juin, une soixantaine d'experts et de personnes engagées dans le domaine social, indique un communiqué de ce dicastère.

Parmi les thèmes qui seront abordés figurent les idéologies fortes et la faiblesse de la politique, les valeurs et le pluralisme, la laïcité et les biotechnologies.

Le cardinal Renato Raffaele Martino, président de ce dicastère, a précisé au micro de Radio Vatican que le titre de ce séminaire reprend la célèbre phrase par laquelle Paul VI définit la politique. Il s'agit de souligner, dit-il, « la signification profonde de la politique comme service à la personne humaine, protagoniste d'une coexistence fondée sur l'amitié civile et sur la fraternité ».

Il s'agit aussi de manifester « l'estime et la considération de l'Eglise vis-à-vis de ceux qui se consacrent à ce service, en assumant le poids de telles responsabilités », a expliqué le cardinal Martino.

Il faisait observer que « les politiques sont les premiers à subir la crise de la politique qui a son origine, comme le Saint-Père le soutient, dans la crise de la ‘raison politique', c'est-à-dire, dans l'incapacité de reconnaître que le droit naturel est évident, et par conséquent, le fait qu'il existe une raison commune à tous les hommes, au moins dans l'ordre des grandes valeurs fondamentales. D'où l'exigence particulièrement ressentie par l'Eglise, de répéter l'existence de valeurs non négociables, aussi dans la situation de pluralisme culturel qui caractérise notre époque. On parlera aussi de cela dans notre séminaire ».

A propos de la laïcité, le cardinal Martino a précisé que « la question de la laïcité est à la base de tout engagement social et politique du chrétien, et a son origine dans le principe d'autonomie sanctionné par la seule déclaration explicite pour ainsi dire de ‘théorie politique et sociale' faite par le Christ à propos du tribut dû à César. Il s'agit donc de comprendre correctement le rapport entre la vie de foi et le monde, entre la sphère religieuse et la sphère politique, dans l'optique de ce que le Saint-Père indique dans l'encyclique « Deus caritas est ». Là, en traitant du rapport entre l'Eglise et l'Etat, le pape parle de deux sphères distinctes mais toujours en relation réciproque ».

Anita S. Bourdin