ROME, Mardi 24 juin 2008 (ZENIT.org) – Des accusations « infâmantes » contre le défunt archevêque américain Paul Marcinkus : dans une note de la salle de presse du Vatican, son directeur, le P. Federico Lombardi, sj, publie une mise au point après des soi-disant nouvelles sur la disparition, le 22 juin 1983, d’Emanuela Orlandi, fille d’un employé du Vatican.
Il s’agit d’une affaire « tragique », à laquelle des medias italiens se sont à nouveau intéressés en négligeant cependant les nécessaires vérifications, déplore le P. Lombardi.
Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège regrette en effet « la très large diffusion d’informations réservées, sans qu’elles aient été soumises à vérification », et qui proviennent « d’un témoignage d’une valeur extrêmement douteuse ».
« On ravive ainsi, dénonce le P. Lombardi, la très profonde douleur de la famille Orlandi, sans manifester de respect ni d’humanité envers des personnes qui ont déjà tellement souffert ».
Mais le P. Lombardi dénonce aussi la divulgation « d’accusations infâmantes, sans aucun fondement contre Mgr Marcinkus, mort depuis un certain temps et dans l’impossibilité de se défendre ».
Le porte-parole du Vatican affirme qu’il ne s’agit pas « d’interférer avec les compétences de la magistrature dans son devoir de vérification rigoureuse des faits et des responsabilités », mais, affirme le P. Lombardi, « on en peut pas ne pas exprimer un vif regret et ne pas blâmer les moyens d’une information devant plus au sensationnel qu’aux exigences du sérieux et de l’éthique professionnelle ».
Mgr Paul Marcinkus est en effet mort à l’âge de 84 ans, le 20 février 2006, à Phoenix (Arizona), où il s’était retiré en 1990, à la suite d’opérations financières qui ont éclaboussé l’Eglise. Il avait en effet été l’un des gardes du corps de Jean-Paul II avant de devenir secrétaire général de l’Institut pour les œuvres de religion (IOR), appelée improprement la « banque du Vatican », parce que située sur le territoire de la Cité du Vatican.
Le magistrat italien chargé de l’enquête sur l’enlèvement pourrait demander l’exhumation du corps d’un « boss » de la « bande » romaine de la Magliana, Enrico De Pedis, désigné par son ex-compagne, Sabrina Minardi, comme celui qui aurait séquestré la jeune fille et l’aurait fait disparaître dans du béton.
Anita S. Bourdin