ROME, Vendredi 13 juin 2008 (ZENIT.org) – Ce dimanche s’ouvrira le 49ème Congrès eucharistique international, à Toronto (15 au 22 juin). Mgr Piero Marini, président du comité pour les Congrès eucharistiques internationaux, a expliqué à Radio Vatican le sens et les enjeux de ces rencontres internationales qui ont lieu tous les 4 ans. L’ancien cérémoniaire de Jean Paul II et de Benoît XVI nous dit aussi en quoi c’est une chance pour l’Eglise du Canada.
Q : Monseigneur Marini, pouvez vous nous dire ce qu’est un congrès eucharistique ?
Mgr Marini – Un congrès eucharistique est un moment fort de prière pour l’Eglise locale, autour de l’eucharistie. Le cœur du congrès eucharistique, c’est la célébration eucharistique. Il y a les deux réalités qui sont présentes, l’Eglise et la célébration de l’eucharistie. C’est l’Eglise qui se réunit pour célébrer l’eucharistie et pour découvrir son identité. En soi, le congrès eucharistique c’est un peu plus qu’une célébration eucharistique, car habituellement il y a toute une semaine de célébrations. Pour les congrès internationaux, il y a quatre ans de préparation, et donc c’est toute l’Eglise qui se met en marche autour de l’eucharistie pour réfléchir sur le mystère de l’eucharistie et surtout pour améliorer la célébration, pour faire l’expérience de la rencontre de la communauté avec le Seigneur dans l’eucharistie.
Q – Comment se déroule en général un congrès eucharistique et quels sont les évènements qui le constitue ?
Mgr Marini – Habituellement les congrès eucharistiques sont précédés (sans parler de la préparation plus large) d’un symposium théologique dans lequel les experts et les spécialistes se réunissent pour approfondir les thèmes du congrès. Généralement cela dure deux ou trois jours. Ensuite il y a le congrès qui commence ; habituellement c’est une semaine durant laquelle il y a des célébrations, des moments de prières comme la liturgie des heures.. la célébration d’autres sacrements – comme la pénitence – et parfois il y a même l’onction des malades. Pendant toute une semaine, on célèbre l’eucharistie, il y a des manifestations culturelles autour de eucharistie, des manifestations de la piété populaire et même une grande procession faite habituellement durant la semaine. La procession eucharistique est une des caractéristiques des congrès eucharistiques car lorsqu’ils sont nés, il s’agissait de grandes manifestations en faveur de l’eucharistie. Celles-ci s’exprimaient à travers une caractéristique extérieure qu’étaient les grandes processions, les grands rassemblements, pour manifester, de manière visible, la foi pour l’eucharistie.
Q – Qui va participer à ce congrès eucharistique ? Est-ce principalement la population locale de Québec ou toute l’Eglise qui y est impliquée ?
Mgr Marini – Le congrès eucharistique de Québec est un congrès international, donc il est nécessaire d’avoir un aspect international. C’est pour cela que par exemple, les chants de la messe ont été choisis en tenant compte d’une communauté pluriethnique, avec plusieurs langues. Evidemment, toute la préparation du congrès a été faite au Canada, c’est vraiment l’Eglise du Canada, surtout l’Eglise de Québec qui a porté la fatigue de la préparation de ce congrès. On doit toujours se souvenir que l’Eglise locale est la source de toute la spiritualité : on peut voir l’Eglise quand on voit célébrer l’évêque local dans sa cathédrale avec son clergé, avec ses fidèles. En ce sens, au Canada, il y a un congrès international mais en premier lieu c’est l’Eglise du Canada qui va bénéficier de cette célébration. Et dans le même temps il y a la présence de personnes qui viennent de différents continents.
Q – On sait que l’Eglise du Québec est un peu fragile. Est ce que le fait de célébrer le congrès eucharistique dans cette ville est une manière de soutenir cette Eglise, de lui redonner un peu d’espoir et de courage ?
Mgr Marini – Je pense vraiment que oui. Je n’ai participé ni à choisir le lieu ni aux réunions préparatoires du congrès, mais je sais et j’entrevois qu’un des buts de la célébration du congrès international, c’est de donner à l’Eglise du Québec un visage plus rayonnant, pour redécouvrir l’identité chrétienne au Québec, dans tout le Canada. Et je pense que les congrès eucharistiques, aujourd’hui, ont quelquefois cette fonction. Les pasteurs de l’Eglise voient dans les congrès eucharistiques une manière de redécouvrir l’identité chrétienne et d’aller non plus vers des choses secondaires mais à l’essentiel c’est-à-dire l’eucharistie, l’adoration, la célébration. Et je pense que c’est le but principal du congrès eucharistique qu’on va célébrer à Québec, pas seulement dans la célébration elle-même mais dans tout le temps de préparation et j’espère même de l’après congrès.
Vous pouvez retrouver cette interview sur le site de Radio Vatican : www.radiovaticana.org
Propos recueillis par Stéphane Lemessin