Crise alimentaire : Un séminaire du Nigeria au bord de la disparition

520 séminaristes y poursuivent leurs études

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ROME, Mardi 10 juin 2008 (ZENIT.org) – En raison de la crise alimentaire mondiale, le séminaire catholique de Makurdi au centre du Nigeria, est au bord de la disparition.

Le recteur du séminaire, Mgr Kenneth Enang, en a fait part hier à l’œuvre internationale catholique de bienfaisance « Aide à l’Église en Détresse », souligne un communiqué de l’AED.

Le grand séminaire, dans lequel près de 520 séminaristes issus de 15 diocèses du pays, se préparent actuellement à la prêtrise, a déjà rationné la nourriture en raison des « prix astronomiques ». Malgré cela, le séminaire n’est pas en mesure de trouver les moyens financiers nécessaires à couvrir ne serait-ce que les dépenses d’alimentation de base minimale. Certains prix de denrées alimentaires ont même doublé. L’électricité pose un autre problème car, étant donné que l’approvisionnement électrique du séminaire dépend d’un générateur, il faut bien acheter le diesel. Mais le prix du diesel a augmenté d’un tiers en l’espace d’une seule semaine.

Depuis le déclenchement de la crise alimentaire en avril de cette année, le séminaire a déjà dû avoir recours au crédit pour pouvoir encore fonctionner. Le recteur déclare qu’il se voit contraint de fermer bientôt le séminaire avant d’en arriver à sous-alimenter les étudiants et les autres élèves.

Il y a encore peu de temps, on rêvait d’agrandir le séminaire, vu que la place pour les nombreux séminaristes n’était plus suffisante. Il n’y avait encore que 400 étudiants il n’y a pas si longtemps, mais maintenant ils sont déjà 520. Les locaux ne sont pas adaptés à une telle augmentation. Mgr Enang déclarait il y a quelque temps à « l’Aide à l’Église en Détresse » qu’il se réjouissait des « bonnes vocations » et de bénéficier d’un personnel d’enseignement de qualité. Selon ses déclarations, le séminaire constitue en quelque sorte un « pont » entre le nord et le sud du Nigeria. Il est une « merveilleuse expérience » de vie en commun de jeunes hommes provenant de toutes les parties du pays. On y voit « ce à quoi le Nigeria devrait ressembler ».

Il qualifie de « phénoménale » la croissance de l’Église catholique au Nigeria. Ce sont avant tout les adeptes de religions africaines traditionnelles qui sont attirés par le Christianisme. Ils disent souvent : « Nous trouvons ici ce dont nous avons réellement besoin ! » Cependant, malgré les nombreuses vocations il y a encore trop peu de prêtres, avant tout dans les régions rurales. Le recteur affirme qu’au séminaire de Makurdi, on a tenté de rassembler les besoins des modes de vie moderne et traditionnel, de façon à ce que les étudiants soient préparés à leur future vie de prêtre dans les situations les plus diverses. Mais maintenant le séminaire est menacé de fermeture pour le 20 juin. En raison des hausses de prix, les diocèses de naissance des séminaristes ne sont pas en mesure de contribuer à subvenir aux besoins des séminaristes, si bien qu’il n’y a pas d’aide à attendre de ce côté-là.

Le Père Andrzej Halemba, responsable africain de « l’Aide à l’Église en Détresse », déclarait que la crise alimentaire mondiale devenait un problème de plus en plus grand pour les séminaristes du tiers monde, et à l’avenir menacerait encore les moyens d’existence de nombreux séminaristes du tiers monde. Ils ont besoin d’une aide urgente. Par exemple, la nourriture des séminaristes constitue en Afrique le principal poste de dépenses des séminaires. Et dans ce domaine, il faut encore s’attendre à d’autres hausses de prix drastiques.

« L’Aide à l’Église en Détresse » soutient depuis plusieurs dizaines d’années la formation des prêtres dans le monde entier. L’année dernière, plus de 15.700 séminaristes ont pu être aidés. Le séminaire de Makurdio a lui aussi déjà été soutenu depuis des années par l’œuvre de bienfaisance.

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ZENIT Staff

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