ROME, Jeudi 24 avril 2008 (ZENIT.org) - Au lendemain d'une rencontre sur la formation au dialogue entre les religions en Afrique, organisée à Nairobi (Kenya) du 16 au 20 avril, le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, s'est dit très impressionné par la richesse du catholicisme africain.  

Dans un entretien à Radio Vatican, le prélat fait état d'un nombre important de structures de dialogue mises sur pied par les chrétiens africains qui, précise-t-il, « mériteraient d'être mieux connues » 

Après avoir insisté sur l'importance de l'identité comme étant « la  première condition d'un dialogue valable pour savoir qui nous sommes, pour savoir en qui nous croyons», le cardinal Tauran relève que la reconnaissance de l'altérité y est tout aussi importante et que ces deux concepts « doivent se conjuguer ensemble ».

Pendant quatre jours, les membres et les consulteurs du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux de l'Afrique subsaharienne ainsi que divers responsables des Commissions épiscopales chargées du dialogue interreligieux en Afrique ont discuté de la formation des prêtres, des religieux et des laïcs ; et des initiatives de dialogue en Afrique. 

Le cardinal Jean-Louis Tauran, était accompagné de Mgr Chidi Denis Isizoh et du missionnaire verbite, Marcus Solo 

«En Afrique,  a-t-il dit, il y a une conviction commune c'est que les chrétiens sont ‘obligés' de témoigner de leur foi dans une Afrique plurireligieuse, pluriculturelle » a souligné le cardinal qui constate que « cette prise de conscience date depuis des années ». 

Se disant lui-même « étonné »  devant la richesse des initiatives  prises par les chrétiens, il relève qu' « en Afrique, le dialogue interreligieux est  un dialogue de la vie, mais aussi un dialogue des cultures ».  

« Et la culture unit beaucoup plus qu'elle ne divise », a-t-il insisté.

Parmi les questions posées par les participants au congrès, a poursuivi le cardinal Tauran, figure l'introduction dans les séminaires d'un cours obligatoire de théologie du dialogue interreligieux, « car, comme l'a souligné le pape, cela est devenu une priorité, non seulement en Afrique, mais dans le monde entier » 

« Si l'on veut vivre en harmonie les uns avec les autres, il faut apprendre à se respecter les uns les autres, surtout dans ce que nous avons de plus sacré qui est la relation avec Dieu, qui est la religion », a-t-il ajouté. 

Le cardinal Tauran, qui dit ignorer si le dialogue entre les religions réussira à freiner la montée du fondamentalisme islamique, est néanmoins convaincu « qu'il pourra sûrement faire comprendre aux uns et aux autres que le liberté religieuse est un droit fondamental ; et qu'aucune religion ne saurait, ni par la tromperie ni par le prosélytisme, se voir imposée à un individu ou à un groupe d'individus, quel qu'ils soient ».