France : Les apparitions de la Vierge à Benoîte Rencurel

Reconnaissance officielle

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ROME, Jeudi 24 avril 2008 (ZENIT.org) – Le caractère surnaturel des apparitions de la Vierge à Benoîte Rencurel, au sanctuaire du Laus, dans les Hautes-Alpes, sera reconnu, le 4 mai prochain, par Mgr Jean-Michel di Falco Léandri, évêque du diocèse de Gap et d’Embrun (cf. Zenit du 8 avril 2008). Un colloque est organisé à cette occasion du 1er au 3 mai au soir. Ces quelques repères historiques et spirituels sont publiés par le diocèse.

« Le 4 mai prochain, je reconnaîtrai officiellement le caractère surnaturel des apparitions de la Vierge à Benoîte Rencurel, au sanctuaire du Laus, dans les Hautes-Alpes. Les dernières apparitions officiellement reconnues en France, sont celles de Lourdes, il y 146 ans.

La reconnaissance officielle sera proclamée au cours de la messe célébrée le 4 mai à partir de 10h30 dans la Basilique Notre-Dame du Laus en présence du Nonce apostolique en France, Mgr Fortunato Baldelli, et d’une trentaine de cardinaux et d’évêques du monde entier. Leur participation marque l’importance de cet événement non seulement pour l’Eglise qui est dans les Hautes-Alpes, mais aussi pour l’Eglise de France et l’Eglise universelle.

Cette reconnaissance est une manière de montrer l’importance de ce sanctuaire pour l’Eglise. Jean Guitton a dit de ce lieu qu’il est « un des trésors les plus cachés et les plus puissants de l’histoire de l’Europe ». C’est véritablement le poumon du diocèse de Gap, appelé à devenir de plus en plus vital pour l’Eglise qui souffre de nombreux maux.

L’esprit d’accueil, de prière et de pénitence enseigné par la Vierge à Benoîte Rencurel est pour chacun de nous un exemple à suivre. Je souhaite que l’événement du 4 mai contribue à faire connaître davantage ce lieu méconnu et pourtant si riche de l’Eglise. »

Pour le P. Bertrand Gournay, recteur du sanctuaire Notre-Dame du Laus, « le Sanctuaire de Notre-Dame du Laus manifeste dans son histoire et son actualité la Providence de Dieu à l’égard de son peuple. Chaque année, cent vingt mille pèlerins se rendent individuellement ou par groupes aux pieds de l’autel de Bon Rencontre pour déposer leurs fardeaux. La prière des fidèles reflète les attentes des hommes et des femmes blessés par le péché. En écho, la grâce des sacrements vient au secours de nos faiblesses ».

Il espère que la reconnaissance officielle des apparitions contribue « au renouvellement de la foi chrétienne dans la région et au-delà. »

Quelques mois après son arrivée sur le diocèse de Gap et d’Embrun, fin 2003, Mgr Jean-Michel di Falco Léandri a souhaité relancer le procès de béatification de la Benoîte Rencurel. Au cours d’un voyage à Rome on lui a fait remarquer qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait reconnu officiellement les apparitions, étape importante dans la procédure de béatification d’une personne ayant bénéficié d’apparitions.

Quelques semaines plus tard, il mandatait le Père René Combal, en charge du dossier de béatification de la voyante, pour constituer une équipe d’historiens, de théologiens et de psychologues afin de réaliser une enquête à partir des documents d’archives. Après trois années de recherche et de réflexion, les sept spécialistes ont présenté leurs conclusions respectives, unanimes pour dire que rien ne faisait obstacle à une éventuelle reconnaissance du caractère surnaturel des événements vécus au Laus par Benoîte Rencurel.

Le résultat de cette enquête a ensuite été communiqué à Rome, conformément aux directives de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, qui n’a elle-même émis aucune objection à une telle reconnaissance.

Etape importante dans la vie du sanctuaire du Laus, la reconnaissance des apparitions permettra-t-elle d’accélérer la béatification de Benoîte Rencurel ? L’avenir nous le dira…

Apparitions de la Vierge Marie

Le Laus est un sanctuaire unique en France et en Europe par la durée et la diversité de ses apparitions.

La vénérable Benoîte Rencurel a bénéficié durant 54 ans d’apparitions de la Vierge, du Christ, d’anges et de différents saints en différents lieux : à Saint Etienne d’Avançon, au vallon des Fours, à Pindreau, au Laus, à Embrun, à Gap, à La Saulce et à Marseille.

Par ailleurs, l’huile de la lampe du tabernacle de la basilique de Notre-Dame du Laus est un signe de la puissance de Dieu et de sa miséricorde. Encore de nos jours, de nombreuses guérisons physiques et spirituelles l’attestent.

Missions de Benoîte Rencurel

Des Manuscrits, rédigés au temps de la voyante, laissent apparaître en Benoîte Rencurel, une jeune bergère sensible, croyante et priante.

Au fil des apparitions, les témoins montrent une femme solide, pleine de bon sens, qui établit sa vie sur la confiance en la Vierge Marie. Ce mûrissement, indispensable à l’équilibre spirituel et affectif de la voyante, se renforce par des heures de prières et une grande ascèse.

Benoîte découvre peu à peu, au long des dialogues et des enseignements de la Mère de Dieu, la souffrance des pécheurs et en même temps leur salut en Jésus-Christ par sa Croix et sa Résurrection.

Elle propose aux pèlerins de se tourner vers les sacrements, notamment la confession et l’eucharistie.

Les guérisons à Notre Dame du Laus

Au temps de Benoîte, les toutes premières guérisons du Laus concernaient aussi bien les adultes que les enfants. Nombreux furent ceux qui, très gravement déficients visuels, guérirent miraculeusement de ce que l’on appelait à l’époque une taie sur l’œil. Après avoir appliqué de l’huile du sanctuaire sur leur organe blessé, ils voyaient parfaitement clair.

A cette époque, les autorités ecclésiastiques hésitaient sur l’attitude à avoir au sujet des phénomènes qui se produisaient au Laus. Jusqu’au jour où le vicaire général d’Embrun, Antoine Lambert, organise une expédition pour se rendre au Laus et mener son enquête. Là, il assiste quasiment en direct à la guérison d’une femme de vingt-deux ans, Catherine Vial. Dans la nuit du 18 au 19 avril 1665, alors qu’elle se trouve dans son lit, elle sent soudain qu’elle peur déplier ses jambes qu’elle avait rétractées sous elle depuis six ans. Le matin, elle court se rendre à la messe célébrée par Antoine Lambert qui s’écrie alors : « Le doigt de Dieu est là ! Le doigt de Dieu est là ! »

Suivent maintenant deux épisodes qui se sont passés tout récemment, au début des années 2000.

Une dame belge se présente un jour à l’accueil du sanctuaire, annonçant qu’elle est guérie d’une hernie discale qui s’extériorisait. En raison de son état, il avait été question de l’opérer dans l’urgence. Ce à quoi elle avait répondu : « Non docteur, vous ne m’opérerez pas ; c’est Marie qui va me guérir ! » Le chirurgien avait souri et dit avec ironie : « Vous croyez encore aux miracles ? » « Oui, docteur ! » avait-elle dit. Quatre mois plus tard, le chirurgien, ne la voyant pas venir comme prévu, s’en était inquiété, l’avait convoqué et lui avait fait passer un scanner. Stupeur, il n’y avait plus rien. La patiente de lui dire alors : « Docteur, vous y croyez aux miracles maintenant ? » « Oui, madame, lui répond-il, ce que vous aviez n’était guérissable que par une intervention chirurgicale. »

A la même période, l’accueil du sanctuaire reçoit un coup de téléphone en provenance d’Australie. Une mère demande que l’on prie pour elle auprès de Notre-Dame du Laus. En effet, elle attend des jumeaux et l’un des deux, selon le diagnostic permis par l’échographie, est malformé. On lui répond « Nous allons prier pour vous, mais nous vous envoyons surtout l’huile de la lampe et vous vous ferez des onctions pour vos bébés chaque jour. » Peu de temps après, les
deux bébés naissent, magnifiques tous les deux. A l’époque des faits, les grands-parents se trouvaient au Sanctuaire.

La messagère de la Vierge Marie

Benoîte Rencurel, messagère de la Vierge Marie, laïque missionnaire et vierge consacrée du tiers-ordre de Saint Dominique, est la fondatrice du Sanctuaire de Notre-Dame du Laus qui attire depuis ses origines de nombreux pèlerins.

Née en septembre 1647 à Saint-Etienne d’Avançon, qui se trouvait alors sur le territoire de l’archevêché d’Embrun, elle est contemporaine du roi Louis XIV (1638-1715).

En 1654, la petite fille de sept ans perd son père et se retrouve avec sa mère Catherine et ses deux sœurs, Marie et Madeleine, dans une situation de grande pauvreté.

En mai 1664, la Mère de Dieu commence à lui apparaître quasi quotidiennement au Vallon des Fours, près de son village où elle garde son troupeau. Ces apparitions transforment son comportement et sa vie spirituelle. Après deux mois d’absence, la Vierge se manifeste de nouveau à Pindreau à la fin septembre 1664. Elle conduit Benoîte au hameau du Laus où Elle lui fait connaître son projet : « Elle a destiné ce lieu pour la conversion des pécheurs » ; et Elle lui annonce que « beaucoup de pécheurs et de pécheresses viendront ici se convertir », lui demandant de « prier sans cesse » pour eux.

Dès le printemps suivant arrivent les premiers pèlerins : 130 000 en 18 mois. Confessions d’une rare qualité, conversions et guérisons attirent l’attention des prêtres et de l’autorité ecclésiastique. Benoîte commence à exercer sa mission d’accueil, de prière et de pénitence en mettant en œuvre son charisme de connaissance des cœurs. A la suite de la guérison de Catherine Vial, paralysée des jambes pendant six ans, le vicaire général Antoine Lambert, reconnaît le « doigt de Dieu » et autorise la construction de l’église qui deviendra plus tard la basilique de Notre-Dame du Laus. Il nomme des prêtres au service du pèlerinage.

En 1669, Benoîte, au pied de la croix d’Avançon, a la vision du Christ crucifié qui la touche profondément. Elle va connaître pendant plusieurs années les « souffrances du vendredi saint ».

Après une vie exemplaire, la Servante de Dieu meurt au Laus dans une maison toujours visible actuellement, le 28 décembre 1718 en odeur de sainteté.

Développement du sanctuaire

Après la mort de Benoîte, le sanctuaire s’est développé comme la Vierge l’avait annoncé.

Elle avait dit que les ossements de Benoîte feraient des miracles et que les malades viendraient de toutes parts et de bien loin pour obtenir la guérison. Elle avait de plus affirmé : « j’ai choisi ce lieu pour la conversion des pêcheurs ». Un ange avait également annoncé : « Le Laus est l’ouvrage de Dieu, que ni l’homme ni le démon avec toute leur malice et leur rage, ne sauraient détruire, qui subsistera toujours plus florissant jusqu’à la fin du monde et fera de grand fruits partout ».

La guérison miraculeuse de Lucrèce Souchon en 1720, reconnue par l’évêque de Gap, atteste la sainteté du lieu. Passé l’orage de la Révolution, la générosité des foules permet l’embellissement et l’extension du sanctuaire avec l’arrivée en 1818 des pères Oblats de Marie Immaculée. Avec eux, le Laus connaît une nouvelle impulsion missionnaire. Ils sont remplacés en 1842 par les missionnaires diocésains de Notre-Dame du Laus. Mgr Depéry, nouvel évêque de Gap, fait recopier intégralement par l’abbé Joseph Denis Galvin les manuscrits du Laus écrits au xviie et xviiie siècles. C’est la fameuse copie authentique des manuscrits du sanctuaire de Notre-Dame du Laus, reproduite en fac-simile à 500 exemplaires en 1996, en vue du procès de béatification.

En 1854, le même Mgr Depéry, obtient du pape Pie IX l’autorisation de couronner la statue de Notre-Dame du Laus. La cérémonie se tient le 23 mai 1855 en présence de 40 000 pèlerins. Le 18 mars 1894, le sanctuaire est élevé au titre de basilique mineure par le pape Léon XIII.

La seconde moitié du xixe siècle et la première partie du xxe furent des temps d’activité intense pour le pèlerinage du Laus. Les missionnaires font connaître le lieu dans les grands congrès eucharistiques en France et en Belgique, les Oblats de Marie Immaculée au Canada. C’est alors la fondation dans le diocèse de Montlaurier de la paroisse de Notre-Dame du Laus par le père Eugène Trinquier, originaire de Chorges. Plusieurs autres églises au Québec sont dédiées à Notre-Dame du Laus.

En 1916, c’est la fondation au Laus des Davidées, institutrices de l’enseignement publique. Elles organisent des sessions avec, entre autres, Maurice Blondel, Paul Claudel, Jacques Madaule, Henri Ghéon, Jean Guitton.

Le 31 juillet 1981, Jean Paul II autorise le nouvel examen de la cause de béatification de Benoîte qui était arrêtée depuis 1913.

En 1996, une nouvelle demande pour la béatification de Benoîte est introduite à Rome.

Le 4 mai 2008, le caractère surnaturel des apparitions est reconnu par Mgr Jean-Michel di Falco, évêque de Gap et d’Embrun.

Aujourd’hui plus de 120 000 pèlerins et visiteurs se rendent chaque année sur le site. Le Laus est toujours et plus que jamais un lieu de conversion, transformation, régénération et de découverte profonde de la miséricorde divine.

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ZENIT Staff

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