ROME, Mardi 15 avril 2008 (ZENIT.org) – Les Etats-Unis offrent un modèle de « laicité positive », titre L’Osservatore Romano en italien du 16 avril : Benoît XVI a rencontré les journalistes dans le Boeing 777 de l’Alitalia qui a décollé à 12 h 15 de Rome-Fiumicino à Washington- Andrews Air Force Base où il a atterri à 22 h, heure de Rome (16 h, locale).
Le pape s’est entretenu une vingtaine de minutes avec les journalistes juste après le décollage. Il a répondu à cinq questions, sur le profil pastoral de son voyage, les attentes de cette rencontre avec les catholiques des Etats-Unis, avec les Juifs, les représentants d’autres communautés chrétiennes, le rendez-vous avec l’ONU, en ce 60e anniversaire de la Déclaration des Droits de l’homme, et l’immigration d’Amérique latine, majoritairement catholique, qui réclame une pastorale adpatée, en particulier pour les familles.
Pour ce qui concerne le rapport entre « laïcité » de l’Etat et foi, les Etats-Unis sont un modèle « fondamental » à imiter en Europe, a indiqué le pape. Il a salué le « concept positif de laïcité », qui existe aux Etats-Unis.
Le pape a en outre confié qu’il demanderait au président des Etats-Unis d’augmenter les aides et l’engagement envers les pays d’Amérique latine, aussi pour arrêter, à long terme, l’immigration vers le Nord du continent. « C’est dans l’intérêt de tous que l’on n’ait plus besoin d’émigrer, mais aussi dans l’intérêt des Etats-Unis », a fait observer le pape.
Pour ce qui est de son discours à l’Organisation des Nations Unies, il exhortera l’ONU à fonder son action sur les droits humains et sur des « principes non négociables ».
« Les fondements des Nations Unies reposent justement sur les droits humains et sur des valeurs non négociables, point de convergence de toutes les cultures, inscrites dans l’être humain lui-même », a-t-il déclaré.
Dans l’avion, continue l’Ansa, Benoît XVI a déclaré « avoir ‘profondément honte’ des prêtres pédophiles : un scandale qui a secoué plusieurs diocèses catholiques des Etats-Unis.
Le pape a affirmé que de telles choses « ne se produiront plus », avouant son incrédulité lorsque les nouvelles se sont répandues, et sa « profonde souffance » aussi.
« J’ai lu les histoires des victimes, et il est difficile pour moi de comprendre comment des prêtres ont pu trahir de cette façon (…). Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que cela n’arrive plus ».
« La pédophilie, a déclaré Benoît XVI, est incompatible avec le ministère sacerdotal » et « il vaut mieux que les prêtres soient bons quitte à en avoir peu ».
Toujours selon la même source, le pape a redit l’engagement du Saint-Siège et de l’Eglise des Etats-Unis pour « faire tout ce qui est possible pour guérir les blessures, aider et assister les victimes ».
Il a souligné l’importance de la prévention dans les séminaires, grâce notamment à une « profonde préparation spirituelle, humaine et intellectuelle » des futurs prêtres.
Cinq mille personnes auraient déclaré avoir été victimes de prêtres pédophiles aux Etats-Unis : les diocèses ont dû payer 2 milliards de dollars de dommages. Cinq d’entre eux sont en faillite, 700 paroisses ont dû fermer.
Le cardinal Ratzinger, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi s’était rendu aux Etats-Unis en 1984, à Dallas et Saint-Paul-Minneapolis, en 1988 à New York, en 1990 à Philadelphia e Washington, en 1991 de nouveau à Dallas et en 1999 à San Francisco.
Dans ce premier voyage en tant que pape, Benoît XVI est accompagné des cardinaux Tarcisio Bertone, serétaire d’Etat, William Joseph Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, James Francis Stafford, grand pénitencier, de l’archevêque Fernando Filoni, et du préfet de la Maison pontificale Mgr James Michael Harvey.
Le pape est aussi accompagné de son secrétaire particulier, Mgr Georg Gänswein, et de Mgr Alfred Xuereb, de membres de la secrétairerie d’Etat, Mgr Peter Brian Wells et Mgr William V. Millea, du Maître des cérémonies liturgiques pontificales, Mgr Guido Marini, et Mgr Konrad Krajewski, cérémoniaire pontifical.
Font en outre partie de la suite papale le Dr Renato Buzzonetti, le directeur de « L’Osservatore Romano », Giovanni Maria Vian, le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, de Radio Vatican, et du Centre télévisuel du Vatican, le P. Federico Lombardi, mais aussi le Dr Patrizio Polisca, et l’organisateur des voyages pontificaux M. Alberto Gasbarri, et son assistant Paolo Corvini.
Anita S. Bourdin
