ROME, Jeudi 10 avril 2008 (ZENIT.org) – « Désarmer les cœurs », avant même de démonter les arsenaux, c’est l’urgence indiquée par Mgr Crepaldi, qui cite l’encyclique de Jean XXIII, Pacem in Terris, au micro de Radio Vatican.
« Désarmement, développement, et paix : perspectives sur le désarmement intégral », c’est le titre du congrès promu par le Conseil pontifical justice et paix dont Giampaolo Crepaldi est secrétaire, qui aura lieu au palais San Calisto les 11 et 12 avril prochains.
Mgr Crepaldi souligne que le thème du séminaire a été inspiré par le message de Benoît XVI pour la Journée mondiale de la Paix 2008 qui invite la communauté internationale à lancer une « saison du désarmement ».
« Evidemment, le Conseil pontifical organise ce séminaire parce qu’il est préoccupé par l’état actuel du processus de désarmement. D’un certain point de vue, il y a des signes positifs, je pense notamment aux négociations sur le Traité sur les bombes à sous-munitions ou aussi au Traité sur le commerce des armes. D’autre part, il faut prendre acte que le contrôle de tous types d’armes semble arrêté et bloqué. Je parle des Traités sur les armes conventionnelles, sur les armes biologiques, sur les armes chimiques et sur les armes nucléaires. Il y a, je dois le dire, des signaux inquiétants qui conduisent à craindre une militarisation de l’espace. Le séminaire va se situer dans ce cadre, à l’intérieur duquel il se trouve quelque signal positif, mais où les couleurs dominantes sont sombres et le cadre est plein de préoccupations ».
Mgr Crepaldi expliquait encore, à propos des objectifs du séminaire : « Un de ses thèmes fondamentaux sera ce lien, cette connexion entre le désarmement et le développement. Cela veut dire, en termes très simples, diminuer les dépenses pour l’armement et investir davantage sur le front du développement (…). Le bienheureux Jean XXIII a été un prophète : le séminaire est justement inspiré de son concept de désarmement intégral présent dans Pacem in Terris. Que disait-il, dans cette encyclique extraordinaire ? Qu’arrêter l’armement dans un but belliqueux, leur réduction effective et à plus forte raison leur élimination sont impossibles ou presque, si en même temps on ne procède pas à un désarmement intégral, si on ne désarme pas aussi les esprits en s’employant sincèrement à résoudre en eux la psychose belliqueuse. Le point crucial est celui-ci : nous ne réussirons pas à vaincre la bataille de bloquer la course aux armements, de stimuler le développement, si nous ne désarmons pas aussi les esprits, si nous ne cultivons pas ce désarmement du cœur des personnes ».
Pour ce qui est des religions, Mgr Crepaldi fait observer que leur contribution « au désarmement intégral, au désarmement des cœurs, à la promotion d’une pédagogie de la paix, qui restaure le cœur de l’homme et le guide sur le chemin, souvent accidenté et difficile, vers la paix » a été souhaitée par Jean XXIII dans Pacem in Terris.
« Je crois, ajoute Mgr Crepaldi, que le christianisme et l’Eglise catholique en premier, mais aussi les autres religions et les hommes qui ont Dieu comme point de référence, doivent travailler avant tout et surtout pour ce désarmement intégral ».
Anita S. Bourdin
