ROME, Mercredi 9 avril 2008 (ZENIT.org) - « A l'école de saint Benoît pour reconstruire l'Europe », titre L'Osservatore Romano en italien du 10 avril, à propos de l'audience du mercredi.
Le pape a consacré sa catéchèse hebdomadaire, place Saint-Pierre à saint Benoît de Nursie, « père du monachisme occidental ».
Benoît XVI a souligné que saint Benoît, proclamé patron de l'Europe par Paul VI en 1964, a eu « une influence fondamentale sur la civilisation et sur la culture européennes ».
Il rappelait que « l'œuvre du saint et, en particulier sa Règle, se révélèrent détentrices d'un authentique ferment spirituel qui transforma le visage de l'Europe au cours des siècles, bien au-delà des frontières de sa patrie et de son temps, suscitant après la chute de l'unité politique créée par l'empire romain une nouvelle unité spirituelle et culturelle, celle de la foi chrétienne partagée par les peuples du continent. C'est précisément ainsi qu'est née la réalité que nous appelons ‘Europe' ».
« Paul VI, en proclamant saint Benoît Patron de l'Europe le 24 octobre 1964, voulut reconnaître l'œuvre merveilleuse accomplie par le saint à travers la Règle pour la formation de la civilisation et de la culture européenne », a ajouté le pape.
Mais ce message est toujours actuel, comme l'a souligné Benoît XVI en disant : « Aujourd'hui, l'Europe - à peine sortie d'un siècle profondément blessé par deux guerres mondiales et après l'effondrement des grandes idéologies qui se sont révélées de tragiques utopies - est à la recherche de sa propre identité. Pour créer une unité nouvelle et durable, les instruments politiques, économiques et juridiques sont assurément importants, mais il faut également susciter un renouveau éthique et spirituel qui puise aux racines chrétiennes du continent, autrement on ne peut pas reconstruire l'Europe ».
« En recherchant le vrai progrès, nous écoutons encore aujourd'hui la Règle de saint Benoît comme une lumière pour notre chemin. Le grand moine demeure un véritable maître à l'école de qui nous pouvons apprendre l'art de vivre l'humanisme véritable », a insisté Benoît XVI.
Le pape a rappelé que saint Benoît est né vers 480 à Nursie. Il étudia à Rome, puis il se retira dans la solitude, à la grotte de Subiaco, encore visible aujourd'hui dans le monastère actuel, « ne voulant plaire qu'à Dieu ».
« Ce temps fut pour lui, expliquait le pape, une période de maturation intérieure, qui lui permit de lutter contre les tentations ».
« Il décida alors de fonder ses premiers monastères près de Subiaco. En 529, il s'établit à Montecassino, sur une hauteur, montrant ainsi qu'un monastère, tout en étant loin, a aussi une finalité publique dans la vie de l'Église et de la société ».
« À sa mort, en 547, Benoît laisse, avec sa Règle et la famille bénédictine, un patrimoine qui portera du fruit dans le monde entier », a fait observer Benoît XVI.
« L'engagement premier du disciple de saint Benoît est, a conclu le pape, en soulignant l'actualité de saint Benoît, la recherche sincère de Dieu, sur le chemin tracé par le Christ humble et obéissant, à l'amour duquel il ne doit rien préférer. La Règle demeure étonnamment moderne, offrant des indications utiles pour tous ceux qui cherchent un guide sur leur chemin vers Dieu. En 1964, le Pape Paul VI a proclamé saint Benoît Patron de l'Europe ».
Anita S. Bourdin