Audience : Cassiodore, le dialogue entre la Bible, la science et la culture

Catéchèse de Benoît XVI (2)

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ROME, Mercredi 12 mars 2008 (ZENIT.org) – Cassiodore était « conscient de la nécessité de ne pas perdre l’héritage humaniste de l’Antiquité », et il « était convaincu que la science et la culture profane sont utiles à la compréhension des Écritures, que les moines et les fidèles sont invités à méditer jour et nuit ».

C’est en ces termes que Benoît XVI a présenté, lors de sa catéchèse hebdomadaire, ce second auteur latin du haut Moyen Age, Marc Aurèle Cassiodore (485-580), qui était né en 485 en Calabre, « alors que l’empire romain d’Occident venait de tomber ».

Un engagement politique et culturel

« Il se consacra à la politique et à l’engagement culturel comme peu d’autres personnes dans l’Occident romain de son époque », a souligné le pape.

Le pape voit en lui un modèle de dialogue culturel : « Il fut lui aussi un modèle de rencontre culturelle, de dialogue, de réconciliation. Les événements historiques ne lui permirent pas de réaliser ses rêves politiques et culturels, qui visaient à créer une synthèse entre la tradition romaine et chrétienne de l’Italie et la nouvelle culture des Goths ».

C’est donc aux moines qu’il confia « la tâche de retrouver, conserver et transmettre à la postérité l’immense patrimoine culturel de l’Antiquité, pour qu’il ne soit pas perdu » : il fonda Vivarium, « un monastère dans lequel tout était organisé de manière à ce que le travail intellectuel des moines soit estimé comme très précieux et indispensable ».

« Les moines qui n’avaient pas de formation intellectuelle ne devaient pas s’occuper seulement du travail matériel, de l’agriculture, mais également de transcrire des manuscrits et aider ainsi à transmettre la grande culture aux générations futures », avait-il recommandé.

L’importance des Ecritures

Parmi les ouvrages de Cassiodore, le pape a cité son « De l’âme » et ses « Institutions des lettres divines ». Cassiodore y recommande notamment « la prière, nourrie par les saintes Ecritures et particulièrement par la lecture assidue des Psaumes », d’où son « Exposé sur les Psaumes ».

« La recherche de Dieu, visant à sa contemplation – note Cassiodore -, reste l’objectif permanent de la vie monastique. Il ajoute cependant que, avec l’aide de la grâce divine, on peut parvenir à une meilleure compréhension de la Parole révélée grâce à l’utilisation des conquêtes scientifiques et des instruments culturels ‘profanes’, déjà possédés par les Grecs et les Romains ».

De saint Augustin, auteur favori de Benoît XVI, il disait : « Chez Augustin il y a tellement de richesse qu’il me semble impossible de trouver quelque chose qu’il n’ait pas déjà abondamment traité ».

Il s’appuyait sur saint Jérôme, qui disait pour exhorter les moines de Vivarium : « Nous vivons, en effet, nous aussi à une époque de rencontre des cultures, du danger de la violence qui détruit les cultures, et de l’engagement nécessaire de transmettre les grandes valeurs et d’enseigner aux nouvelles générations la voie de la réconciliation et de la paix. Nous trouvons cette voie en nous orientant vers le Dieu au visage humain, le Dieu qui s’est révélé à nous dans le Christ ».

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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